Chapitre 10 ; partie 1

2 1 0
                                    

« Tu as fait bon voyage p'tite sœur ? »

Je venais tout juste de passer le point de contrôle lorsque j'entendis cette voix si familière. Je me retournai et vis Harry qui se trouvait seulement à quelques mètre de moi. J'allais lui sauter dans les bras mais je me souvins de son pot de colle journaliste et je mis à le chercher parmi la foule de gens qui se trouvait dans la gare de Puissance, je n'avais pas envie qu'on me prenne de nouveau pour la maîtresse de mon frère.

« Si c'est Gianni que tu cherches, reprit mon frère en souriant, il n'est pas là. Il est tombé malade la semaine dernière et il n'est pas prêt de revenir m'embêter.

-Rassures-moi, lui demandai-je d'un air moqueur, tu n'y es pour rien dans sa soudaine maladie.

-Je t'assures que non, rigola-t-il. »

Je me mis à rire faiblement avec lui et le pris dans mes bras. Il m'avait manqué depuis la dernière fois qu'on s'était vu. Cela datait de l'explosion de la gare d'Espérance et même si en réalité cela ne faisait que neuf jours, j'avais l'impression que c'était il y a des mois.

Harry avait toujours son plâtre qui lui couvrait la totalité du bras droit mais heureusement pour lui, il n'avait plus besoin d'avoir un bandage sur son œil. En le regardant bien, je me dis que si on ne savait pas qu'il avait eu un problème à son œil gauche, on ne pouvait pas le deviner. Il n'avait gardé aucune marque.

Après avoir appris la nouvelle de la mort de Malo, mon frère aîné m'avait proposé de venir passer quelques jours chez lui pour me changer les idées. J'avais donc demandé l'autorisation à Ashley de louper encore du temps dans ma formation pour rester un peu à Puissance. Elle avait accepté immédiatement en disant que cela me ferait du bien de voir une autre Société qu'Espérance après le choc que j'avais eu.

Harry prit mon sac et m'emmena hors de la gare, dans les couloirs de Puissance. Même là-bas, il y avait du monde.

Je pensais qu'Espérance était très active avec des centaines de gens travaillant tout le temps, mais en voyant la Société dans laquelle habitait mon frère, je me dis qu'ici c'était cent fois pire. Il était quasiment impossible de se frayer un chemin tellement il y avait de gens. Mon frère fut même obligé me prendre la main pour éviter de perdre dans la foule. Nous étions un peu à contre-courant, tout le monde ou presque, se dirigeait vers l'entrée de la gare.

Après avoir passé plus de cinq minutes à zigzaguer entre les gens, on tourna dans un autre couloir, où cette fois, il n'y avait absolument personne. Même s'il n'y avait plus de raison que je tienne la main à mon frère, je la gardais dans la mienne, comme lorsque j'étais petite. Cela ne devait pas le déranger tant que ça puisque qu'il ne chercha pas à la retirer.

« Tu as vraiment choisi une bonne heure pour arriver p'tite sœur, sourit-il. Midi, c'est l'heure de pointe à Puissance.

-Eh bien, excuse-moi, répondis-je ironiquement. Ce n'est pas moi qui choisis l'horaire des trains. En tant que Secrétaire des communication entre les Sociétés, ce n'est pas à toi qui gère ça, par hasard ?

-Bien tenté, rigola-t-il, mais non. C'est le Service général ferroviaire qui organise tout ça. »

On s'arrêta de parler et on se lâcha la main lorsque l'ascenseur arriva. Dedans, il y avait déjà du monde, tous des gens en costards avec des cravates regardant leur tablette de communication avec un air sérieux. Certains descendirent, sûrement pour rejoindre la gare, d'autres non.

Avec Harry, on se cala dans le fond de la cabine en attendant d'arriver à notre étage. Pendant notre ascension, on s'arrêta au cinquième où une dame en robe blanche rentra dans l'ascenseur. Lorsqu'elle aperçut mon frère, elle sourit et vint se placer à côté de nous.

Cobayes : Expériences - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant