Cobayes : Expériences - Tome 1

Chapitre 13 ; partie 1

Lorsque je repris connaissance, ce fut un mal de tête atroce qui me m'accueillit. J'étais tellement désorientée que je manquais de tomber du lit sur lequel j'étais installée. Je réussis à me rattraper au dernier moment je ne sais comment mais en tous cas, cela eu pour conséquence de redoubler d'intensité ma migraine.

Je dus rester immobile et garder les yeux fermés pendant un moment pour qu'elle se calme et que je puisse plus ou moins retrouver mes esprits. Les deux seules choses dont je me souvenais, c'était d'avoir laissé Ruben dans une vieille salle dans tunnel condamné reliant Espérance à Echec et d'avoir été emmené par les agents du Projet pour le protéger.

Jamais je n'aurais cru que j'étais capable de me sacrifier pour un garçon que je connaissais à peine. Enfin, maintenant grâce à notre voyage, je le connaissais un peu mieux. Peut-être que c'était cela qui m'avait motivé à le sauver ? Quoiqu'il en soit, j'espérais de tout cœur qu'il ne s'était pas fait prendre après que j'aie perdu connaissance.

Après avoir attendu encore quelques minutes, je pus ouvrir les yeux. J'étais dans une minuscule cellule, un petit bloc de béton gris foncé, où deux lits étaient posés contre les murs. Sachant que les lits se résumaient ici à quatre tiges de métal qui surélevait un grillage servant à la fois de sommier et de matelas. Il n'y avait ni d'oreiller, ni de couverture. D'ailleurs, cette dernière me manquait cruellement. Il faisait très froid dans cette petite pièce, surtout qu'on m'avait retiré ma veste et mes chaussures. J'étais donc en tee-shirt et chaussettes ce qui ne m'aidait pas vraiment à garder ma chaleur corporelle.

Ce fut en voulant me relever que je me rendis compte que ma cheville droite était attachée à une chaîne, elle-même accroché au mur, juste sous le lit. Elle était énorme et faisait un bruit d'enfer dans le silence ambient lorsque je bougeais.

Malgré le fait que je n'étais pas encore totalement bien réveillée, je me mis debout et essayai d'atteindre la lourde porte métallique qui fermait ma cellule. Il y avait une toute petite ouverture carré avec des barreaux et en laissant ma jambe attachée trainer derrière moi, je réussis à arriver à sa hauteur. Dehors, de ce que je pouvais voir, il n'y avait personne. Je ne distinguais qu'un grand couloir grisâtre où s'alignait des portes semblables à la mienne.

Je retournai sur mon lit. Il n'y avait rien d'intéressant à voir. Impossible de savoir dans quelle Société je me trouvais. Logiquement, on aurait dû me ramener à Espérance mais je n'avais jamais entendu parler d'une prison. La seule qui existait, à ma connaissance, était à Vigilance en-dessous de la gare, en-dessous des Fermes, à l'étage le plus bas de la Société.

Est-ce que je me trouvais dans la Société de Xander ? Là encore, je ne pouvais émettre que des hypothèses. Ce n'était pas la peine de me torturer l'esprit avec des suppositions pareilles, de toute façon je n'aurais aucune réponse.

Lorsque je me rallongeai, je me rendis compte que de l'autre côté de ma minuscule cellule, il y avait un lavabo et des toilettes contre le mur. Aussi sale l'un que l'autre. Bien que j'aie soif, en voyant l'état du robinet, je ne préférais pas tenter de boire l'eau qui en sortait.

Cette fois, je me couchai complètement et me mis à attendre, je n'avais que ça à faire. Il n'y avait rien qui puisse me donner une indication temporelle, on m'avait retiré ma montre. Peut-être que lorsqu'on m'apporterait à manger, enfin, si on m'apportait à manger, je pourrais me faire une idée de l'heure ? Dans tous les cas, ce n'était pas pour tout de suite. Je fermai donc les yeux en espérant m'endormir et oublier quelques temps l'endroit lugubre où l'on me retenait prisonnière.

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Deux jours s'écoulèrent.