Cobayes : Expériences - Tome 1

Chapitre 16 ; partie 3

Xander m'aida à sortir de la malle et me prit dans un coin à part de la pièce pour ne pas que les autres entendent. Il ne semblait pas anxieux mais cela ne voulait pas dire qu'il ne l'était pas. Comme toujours lorsqu'il était tracassé, il se mordait l'intérieur de la joue et ce détail ne m'échappa pas.

« Qu'est-ce qu'il y a ? m'inquiétai-je. »

Mon frère sembla hésiter à répondre à ma question mais après s'être assuré que personne ne pouvait nous entendre, il se pencha vers moi pour me murmurer :

« Dis-moi qui est Ruben, me demanda-t-il. Je ne sais pas absolument pas qui est ce type, je n'ai jamais entendu parler de lui et quand j'ai essayé de le trouver sur la base de données, ça n'a rien donné. Je veux juste être certain que je ne te laisse pas aux mains d'un psychopathe.

-Si tu n'as rien trouvé sur lui, c'est sûrement parce qu'il a grandi dans un Orphelinat et qu'après s'être fait prendre, le gouvernement de Paix n'a pas eu de mal à le faire disparaitre de la base de données, essayai-je de le rassurer. Sinon, pour faire court, il est... spécial aux yeux Haut-Ministres et c'est pour ça qu'il les fuit, il sert de cobayes pour eux sur des expériences horribles... Je suis désolée mais je ne peux pas t'en dire plus, je t'en ai déjà beaucoup trop dit et je ne veux pas te mettre plus en danger que tu ne l'es déjà.

-Parce que tu crois que Romain accepterait que toi, tu te mettes autant en danger ? me questionna-t-il. Tu sais qu'il me tuerait s'il savait que je ne t'empêche pas de faire ce que tu t'apprêtes à réaliser ?

-Je sais, acquiesçai-je, et c'est justement pour ça qu'il ne doit rien savoir pour l'instant. »

J'étais toujours aussi triste et mon cœur en souffrait beaucoup, surtout que Xander venait sans le vouloir de remuer encore le couteau dans la plaie, mais il fallait vraiment que Romain ne sache rien pour sa sécurité. Sous aucun prétexte Xander, ou même Harry, ne devait lui dire pour ma situation.

En face de moi, Xander continuait de se mordiller la joue et ne semblait pas trop savoir quoi répondre. Finalement, en voyant Pauline lui faire signe qu'il fallait se dépêcher, il me prit dans ses bras et me serra fort tandis que je lui rendais son étreinte.

« Fais très attention frangine, me souffla-t-il avec une voix tremblante. S'il t'arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais. Je suis désolé qu'on se soit autant éloigné, ça me manque nos discussions du soir et je te promets qu'un jour, tout reprendra comme avant. En attendant, prends soin de toi...

-Prends soin de toi aussi, murmurai-je. Tu m'as manqué Xander, j'ai vraiment hâte de retrouver nos discussions du soir.

-Moi-aussi... Juste au cas où, dans le sac beige, la poche latérale gauche, il y a un petit spray de désinfectant si jamais tu as besoin de te défendre. Vise les yeux, ça brûle et c'est atroce.

-Pourquoi j'ai l'impression que ça sent le vécu ? souris-je.

-Je ne sais pas... répondit-il amusé. »

Pauline nous appela une nouvelle en nous disant de sérieusement nous dépêcher et que le train n'allait pas nous attendre si jamais nous étions en retard. On se lâcha donc avec Xander et, avant de revenir vers la malle, je lui rendis ses lunettes et son bandeau qui ne me serrait d'aucune utilité maintenant.

Toujours pressée par Pauline qui regardait sa montre toutes les deux secondes, je m'assis à côté de Ruben dans la caisse, qui était désormais posée sur un chariot de chargement, et mon frère referma doucement le couvercle avant de le verrouiller.

Je ne savais si c'était parce que la caisse était un bon isolant, ou si personne ne parlait, mais je n'entendis pas un mot de la part de Pauline ou Xander. Cependant, quelques secondes après avoir été enfermés, je sentis qu'on bougeait. Plusieurs fois, il y eut des secousses qui me martyrisèrent le dos malgré le coussin qui était censé me protéger contre la cloison métallique.