Chapitre 17 ; partie 3

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« Qu'est-ce qui se passe Kaya ? demanda doucement Ruben en me voyant recommencer à pleurer. Je n'aime pas te voir comme ça, dis-moi ce qui ne va pas, à quoi tu penses. C'est encore à cause de Xander ?

-Non, ce n'est pas lui, sanglotai-je. Laisse tomber, je n'ai pas envie d'en parler.

-D'accord, dit-il. Est-ce que tu veux qu'on aille faire un tour pour te changer les idées ?

-C'est-à-dire ? m'étonnai-je.

-Si tu veux, on pourrait se promener dans le Centre, expliqua-t-il. J'ai deux ou trois choses à te montrer en plus, mais c'est toi qui décides. »

Après une seconde d'hésitation, j'acceptai sa proposition. Je devais me changer les idées, je n'avais pas besoin de penser à ma mort tout de suite. Je me forçai donc à arrêter de pleurer et à essuyer les dernières larmes qui roulaient encore sur mes joues. Dès que ma respiration redevint normale, Ruben se leva et me tendit ses mains pour m'aider à me mettre debout. Encore une fois, je fus surprise de sa force, il me releva comme si je ne pesais rien.

Il me conseilla ensuite de garder ma couverture avec moi. Apparemment, les étages au-dessus étaient exposées à la neige, et donc au froid, et ma veste ne suffirait pas pour me tenir chaud. Je ne savais pas exactement quelle température il faisait mais par sécurité, je décidai de suivre son conseil.

Après avoir attrapé ma couverture, on prit les escaliers et on se retrouva dans des couloirs complètement dévastés mais qui reprenaient plus ou moins l'architecture du Centre Médical d'Espérance. Un vent glacial soufflait et je fus contente d'avoir ma couverture avec moi. Je n'avais pas trop froid avec elle.

Ruben me fit traverser un premier couloir où il n'y avait que de la poussière et des murs en train de se fissurer ou déjà effondrés. Aux travers des fenêtres brisées depuis longtemps, la neige rentrait et des salles entières en étaient recouvertes.

Arrivés devant une cage d'escalier en assez bonne état, Ruben me dit que nous devions montés pour trouver des choses intéressantes à voir, à cet étage, il n'y avait plus rien. S'il estimait que les étages supérieurs et les escaliers étaient suffisamment sûrs pour s'y aventurer, je lui faisais confiance et je le suivis sans aucune hésitation. Il n'était pas idiot, il ne prendrait pas le risque de nous tuer juste pour prendre quelques mètres de hauteur.

Au premier étage, il avait beaucoup de bureaux et de salle d'opération avec du matériel abîmé et rouillé abandonné par terre. Rien qui nous permettrait d'enlever nos mouchards sans finir avec une infection. Ce qui me choqua particulièrement, c'était, qu'en plus de l'état de conservation des salles d'opérations, ces pièces ressemblaient beaucoup à celle que nous avions dans nos Centres. Pourtant, celles-ci n'étaient plus utilisées depuis la Grande Dévastation !

On monta encore d'un étage et on se balada dans les couloirs où toutes les portes conduisaient à des chambres. Dans la plupart, il n'y avait plus rien mais dans certaines, je pus voir des restes de sommier de lit ou des armatures de chaises qui ne s'étaient pas encore décomposées. Encore une fois, la neige s'était infiltrée un peu de partout et le vent glacial continuait de nous suivre sur notre parcours. La couverture commençait à ne plus suffire pour me tenir au chaud.

Le troisième étage était dédié aux enfants visiblement. Je retrouvai des restes de jouets qui avaient miraculeusement survécu à plus d'un demi-millénaire d'abandon et des dessins muraux quasiment intacts dans les pièces qui avaient été protégées de la météo capricieuse. Voir un endroit aussi dévasté et détruit alors qu'un jour il avait accueilli des enfants me faisait monter les larmes aux yeux. Je les chassai aussi vite que je pus même si je ne pouvais pas m'empêcher d'imaginer des petits enfants dans ces couloirs.

Cobayes : Expériences - Tome 1Where stories live. Discover now