Chapitre 22 ; partie 3

2 1 0
                                    

Avec tout le sang, je n'étais pas capable de me rendre compte à quel point la blessure était grave, j'emmenai donc Clément dans la salle de bain pour nettoyer sa main et tenter d'avoir un avis plus concret sur sa plaie. Même s'il s'agissait de la salle d'eau des filles, il ne refusa pas longtemps de ne pas de rentrer, il comprenait tout seul que sa main était vraiment dans un sale état et que ce n'était pas le moment de faire des histoires sur le règlement de la Planque.

Une fois devant la bassine servant de lavabo improvisé, je lavai tout doucement la plaie et essayai de ne pas trop appuyer pour ne pas faire mal à Clément. Cela me prit à peine quelques minutes et je pus rapidement voir que sa coupure était très profonde. Il faudrait sûrement faire des points de suture mais je n'étais pas Médecin, je ne pouvais pas me fier complètement à mes intuitions.

« Alors ? s'inquiéta Clément. C'est comment ? Je vais perdre ma main ?

-Non, quand même pas, le rassurai-je en souriant, mais c'est assez entaillé et je pense qu'il faudrait recoudre. Le problème, c'est que je ne suis pas certaine que tu en as besoin, je n'étais qu'en formation de médecine, je n'ai pas encore la perception d'un Méd...

-Alors recouds, me coupa-t-il stressé. Si tu crois qu'il faut des points et si tu sais les faire, s'il-te-plaît, fais-les. Je n'ai plus qu'une main, je n'ai pas envie de la perdre. »

Je relevai la tête vers lui. Il essayait de garder un visage neutre mais ses yeux trahissaient son inquiétude, ils brillaient comme s'il était sur le point de pleurer.

« Ne panique pas, tu n'as aucune raison de t'inquiéter, dis-je doucement. Que je fasse des points ou non, tu ne perdras pas ta main. Est-ce que vous avez du matériel chirurgical ici ? Dans le doute, et si cela peut te rassurer au passage, je vais en faire un ou deux. »

Clément ferma les yeux, prit quelques grandes inspirations et les rouvrit. Son regard avait totalement changé, il était calme sans aucune marque de stress ou de peur, c'était un regard tout ce qu'il y avait de plus normal.

« On a trouvé des caisses dédiées aux opérations chirurgicales dans les salles de stockage, reprit-il plus serein. On les a monté dans un local à cet étage au cas où on en aurait besoin, je vais te montrer où c'est. »

Il se releva et me fit signe de le suivre. Toujours sans béquilles, je me mis debout et l'accompagnai dans le couloir sombre en boitant légèrement.

On marcha pendant une bonne dizaine de minutes en tournant deux ou trois fois dans d'autres corridors. Je tenais à la main une bougie que nous avions prise lors d'un croisement, la partie où se trouvait le local n'était pas éclairée et je ne voyais quasiment rien. Je devais simplement me fier aux indications de Clément pour me diriger dans les couloirs.

Finalement, on rentra dans une petite pièce remplit d'étagères comme dans la réserve de notre planque avec Ruben. L'endroit était tellement exigu que la bougie pouvait presque illuminer toute la salle.

Il avait une chaise métallique pliante près de la porte, je fis donc asseoir Clément en attendant que je trouve ce qu'il me fallait pour faire correctement les points de suture.

Les bandes de gaze et les désinfectants ne furent pas très compliqués à dénicher mais l'aiguille ainsi que les fils m'embêtèrent un peu plus. Il me fallut bien cinq minutes pour mettre la main sur la caisse contenant le matériel de chirurgie que je cherchais, et encore ! Je fus assez déçue de voir que les fils étaient non résorbable, il faudrait que je les coupe moi-même. Tant pis, c'était mieux que rien. Cela me fit d'ailleurs penser que je devrais peut-être jeter un coup d'œil à l'avant-bras de Ruben pour voir comment évoluait sa blessure.

Cobayes : Expériences - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant