Chapitre 25 ; partie 1

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Une semaine après l'attaque de la Planque, les choses étaient plus ou moins revenues à la normale. Tous les corps des soldats de la Colonie avaient été sortis et brûlés et Alex avait détruit tous les bracelets électroniques qu'on avait trouvé sur les corps ou à l'abandon dans les couloirs. Désormais cette agression n'était plus qu'un souvenir douloureux nous rappelant simplement que même dans la Planque, nous n'étions pas totalement en sécurité.

Malgré cela, et la mort du garçon qui m'avait particulièrement affecté, la vie continuait et je commençais à vraiment m'intégrer au groupe. Tout comme Malo d'ailleurs, même si je sentais qu'il restait toujours un peu sur ses gardes.

Ruben aussi semblait s'être trouvé une place au sein de la Planque. Très souvent je le voyais parler et rire de bon cœur avec Esteban ou Alex. J'étais vraiment heureuse de le voir retrouver un peu de joie de vivre après toutes les épreuves qu'il avait vécues.

De mon côté, hormis avec mon meilleur ami, je m'entendais vraiment bien avec Clément, Juliette et étonnamment, Lucy, quand elle acceptait de parler. Si mon amitié avec les filles et mon ami d'enfance ne posait aucun problème, celle avec Clément était plus compliqué, Ruben ne l'appréciait absolument pas. Je ne savais pas si cela datait de notre arrivée ou de l'incident dans le dortoir des garçons mais il y avait des grandes chances que ma deuxième hypothèse soit la bonne.

Depuis ce moment-là, il lançait des regards noirs à Clément et trouvait toujours le moyen de s'inviter dans nos discussions lorsque nous étions tous les deux. Au début cela ne me dérangeait pas, mais au fil des jours, je commençais à en avoir marre.

Clément avait remarqué le comportement de Ruben et il m'avait pris dans un coin pour m'en parler. Je fus étonnée en l'attendant m'annoncer qu'il ne s'intéressait pas à moi dans un sens amoureux, qu'il préférait les garçons et qu'il faudrait que j'en parle à Ruben pour qu'il arrête d'être jaloux. Stéphanie avait donc raison l'autre jour ce qui me surpris encore plus.

Ce fut précisément au moment où il m'avait fait cette révélation qu'il avait légèrement rougi et que je n'avais pas pu m'empêcher de remarquer que son regard avait dérivé vers Alex. Cela m'avait fait sourire.

Dans les Sociétés, les homosexuels n'étaient pas mal vu, au contraire, ils étaient très appréciés car souvent, après leurs mariages, ils acceptaient de prendre un enfant dans les Orphelinats pour l'élever. J'avais donc grandi dans un profond respect de cette communauté et la seule réaction que j'avais eu face à l'annonce de Clément fut un sourire lorsque son regard avait furtivement dévié sur Alex.

Malgré le fait que Clément accepte que je le dise à Ruben (il ne voulait pas le faire lui-même car il ne se  voyait pas en parler ouvertement à un autre garçon pour le moment), je ne lui avais pas encore parlé. Je voulais voir comment les choses évoluaient et j'espérais vraiment que Ruben arrêterait de se comporter comme un idiot sans avoir besoin de lui dire quoique ce soit.

Le pire moment de la journée dans cette histoire de jalousie qui n'avait pas lieu d'être, c'était lorsque je refaisais le pansement de Clément et que je vérifiais ses points de suture. Je pouvais être sûre qu'à tous les coups Ruben viendrait se poser juste à côté de moi, pour ne pas dire me coller, et me dire qu'il avait mal à son avant-bras gauche.

Chaque jour, je défaisais son bandage et chaque jour, il n'y avait rien d'anormal. Son bras guérissait petit à petit et je doutais qu'il ait vraiment mal. Il cherchait juste à montrer à Clément qu'il le surveillait.

Niveau blessure de mon côté, après une semaine, tout allait quasiment bien. Ma cheville s'était complètement rétablie et je marchais normalement depuis trois jours sans aucune douleur. En revanche, un autre problème était apparu : la tâche violette.

Cobayes : Expériences - Tome 1Where stories live. Discover now