Chapitre 26 ; partie 1

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Durant mon dernier petit-déjeuner à la Planque, je pris connaissance de tous les détails de notre retour à Echec et je fus agréablement surprise en entendant Alex, Esteban et Ruben parler d'un plan pour nous faire rentrer dans les Sociétés.

Pour faire court, Clément, qui devait se faire ramasser ce soir ou demain matin selon le bon vouloir du Projet, nous accompagnerait pendant une partie du trajet. Ensuite, on se séparerait pendant une heure en prenant des chemins opposés. On profiterait alors de ce moment pour retirer nos mouchards avec Ruben et on rejoindrait à nouveau Clément sans que le Projet ne puisse nous surveiller cette fois.

Lorsque le véhicule du Projet viendrait le ramasser, Ruben ferait diversion pour qu'on puisse monter à bord et nous n'aurions plus qu'à attendre d'être arrivés à Echec pour passer dans les tunnels condamnés et rentrer à Espérance.

Si sur le papier cela semblait simple, je savais pertinemment que ce serait plus compliqué à réaliser mais malgré cela, les garçons paraissaient vraiment confiants vis-à-vis de leur stratégie alors que Clément devait certainement avoir le même avis que moi vu son visage crispé lorsque l'un d'eux évoquait le déroulement du plan.

Nous devions quitter la Planque juste après le déjeuner, qui arriverait assez vite étant donné que j'avais mis du temps à me lever, et que contrairement à ce que m'avait dit Ruben, il n'y avait pas grand-chose à faire.

Je devais seulement me laver et récupérer dans le local des réserves ce qu'il me fallait pour pouvoir retirer mon mouchard et celui de Ruben. Juliette ayant eu la gentillesse de me préparer un sac avec des vêtements de rechange et tout ce dont j'aurais besoin pour me retour à Espérance, je n'avais pas à me préoccuper d'autres choses que de mon bain. Ce fut donc avec un sentiment de sérénité qui me surprit moi-même que je partis me laver.

Dans la baignoire-bassine, je pris tout mon temps pour laisser mes muscles se détendre par l'eau chaude. Même quand je me savonnais, malgré l'odeur toujours aussi épouvantable de la noix de coco, je pris plusieurs minutes pour enlever toute la crasse que je n'avais pas puisque je n'étais pas sortie depuis plus d'une semaine.

Lorsque je quittai mon bain, je me laissais une fois de plus, tout le temps qu'il me fallait pour m'habiller et brosser mes cheveux qui étaient encore plus emmêlés que d'ordinaire sans que je comprenne pourquoi. Comme j'avais dormi correctement, j'avais bougé pendant mon sommeil, faisant de ma tignasse un champ de bataille ? Peut-être.

Dormir correctement... Cela faisait un moment que je ne m'étais pas autant reposer. C'était grâce à Ruben, j'en étais sûre. C'était parce qu'il était resté près de moi que j'avais pu dormir si bien. Comme une marmotte si je reprenais son expression.

Penser à lui me fit sourire. Il était mon petit-ami ! Je n'arrivais pas à le croire ! Pendant plusieurs dizaines de jours, j'avais refusé et refoulé mes sentiments naissants pour lui mais désormais, je les assumais pleinement et j'étais la fille la plus heureuse du monde.

Il avait toujours eu raison sur notre lien mais pendant trop longtemps j'avais voulu me trouver une autre signification pour me rassurer. Certes, ma version où notre lien était la dû à notre protection mutuelle était vraie mais pas complète. Notre lien allait beaucoup plus loin et était beaucoup plus fort que je l'avais imaginé.

Il m'aimait et je l'aimais ! Que demander de plus ? Tout allait bien ! Nous allions rentrer à Espérance et... et... Et rien.

J'eus l'impression de me prendre une gifle. Nous n'avions aucun avenir à Espérance, ni à Paix d'ailleurs ou dans aucune autre Société. Nous étions morts à leurs yeux. Pourquoi retourner...

Des coups à la porte me sortirent brutalement de mes pensées et me firent sursauter jusqu'au plafond.

« Kaya ? demandait Clément depuis le couloir. Tout va bien ? »

Cobayes : Expériences - Tome 1Where stories live. Discover now