Cobayes : Expériences - Tome 1

Chapitre 4 ; partie 1

Lorsque je me réveillai, j'avais l'impression d'avoir un marteau piqueur dans la tête. Des acouphènes venaient me détruire les oreilles toutes les trente secondes et mon corps me faisait atrocement souffrir au moindre mouvement.

Je dus attendre une ou deux minutes pour m'habituer à la douleur avant de me forcer ouvrir les yeux. Je ne voyais strictement rien, c'était le noir total. Je n'étais quand même pas devenue aveugle ?! Non, non et non ! Paraplégique, muette ou sourde mais pas aveugle ! Je ne voulais pas vivre dans le noir jusqu'à la fin de mes jours !

Mon coup de panique prit rapidement fin heureusement lorsque je compris que j'étais juste dans une pièce sans lumière et que je réussis à trouver un interrupteur en faisant longer mes doigts le long du mur. Une petite lampe s'alluma alors au-dessus de la tête de lit.

Elle n'éclairait pas beaucoup et je n'eus pas besoin de plisser les yeux pour regarder autour de moi. Je me rendis alors immédiatement compte que je me trouvais dans mon ancienne chambre dans le box de mes parents. Le mot chambre était d'ailleurs un peu exagéré, c'était plutôt un grand placard où il y avait juste un lit qui prenait toute la place.

Difficilement, je m'assis au bord du matelas. Je dus encore patienter quelques minutes pour me mettre debout et sortir de la chambre. Je me retrouvai alors dans la cuisine où ma mère, qui était de dos, rangeait la vaisselle.

« Maman ? l'appelai-je avec une voix cassée. »

Je la vis sursauter en m'entendant et elle manqua de faire tomber l'assiette qu'elle tenait à la main. Tout en la posant sur le plan de travail, elle se retourna vers moi et me sourit.

« Kaya, est-ce que ça va ? demanda-t-elle en s'approchant. Tu nous as fait une belle frayeur ! Tu devrais te recoucher, Romain nous as dit que tu allais mettre au moins une bonne semaine à te rétablir.

-Si j'en ai pour plus d'une semaine, pourquoi je ne suis pas au Centre ? la questionnai-je toujours un peu sonnée.

-Je n'ai pas voulu que tu y restes. Tu es beaucoup mieux à la maison. Les Médecins ne m'en ont pas empêché, ils ont dit qu'hormis ta perte de connaissance après l'explosion tu n'avais rien de grave. Tu as eu beaucoup de chance Kaya, sourit-elle un peu plus en caressant ma joue, une fuite de gaz pareille aurait pu te tuer.

-Une fuite de gaz ? m'étonnai-je en fronçant les sourcils. C'est le carton de provisions qui a explosé ! Je l'aurais senti s'il y avait une fuite de gaz dans mon box !

-Tu n'as pas dû faire attention à l'odeur. Tu venais de passé une journée de formation, tu devais être épuisée, répondit-t-elle en me ramenant vers ma chambre. On nous a dit qu'il y avait une fuite de gaz et que ça avait déclenché l'explosion, mais ne t'inquiètes pas, les agents de maintenance ont vérifié ton box, il n'y a plus un seul problème. Dès que tu te sentiras prête, tu pourras retourner là-bas. »

Alors là, je ne comprenais plus rien. Je n'étais pas folle, c'était le carton de provisions qui avait explosé ! Le choc ne pouvait quand même pas avoir modifié ma mémoire ?! Ce n'était pas un accident ! Quelqu'un avait voulu me faire du mal !

Malgré cela les certitudes que j'avais, je ne cherchai pas contredire ma mère sinon elle allait directement m'envoyer à Croyance pour que je me fasse soigner. Je la laissai donc m'aider à me rallonger et elle ressortit de ma chambre après avoir éteint la lumière.

J'attendis un moment dans le noir, je n'avais pas sommeil. Je me contentais d'écouter ce qu'il se passait à l'extérieur de ma chambre. De ce que j'entendais, Maman avait fini de ranger la vaisselle avant d'aller prendre une douche.