Chapitre 12 ; partie 3

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Au lieu de repartir dans le tunnel où se trouvaient les Agents, Ruben me tira vers une autre porte, dans un coin du local, que je n'avais pas remarqué avant. Derrière, il y avait plusieurs couloirs qui me firent penser à ceux des Sociétés même s'ils étaient beaucoup plus lugubres.

Ruben m'entraina dans celui de gauche, qui était le plus étroit et le moins rassurant, mais je n'eus pas le temps de protester. Et puis, de toute façon avec un peu de chance, les Agents du Projet ne penseraient pas qu'on avait emprunté le chemin le plus sombre qui était à notre disposition.

Même si nos poursuivants étaient encore loin, on essayait de faire le moins de bruit possible durant notre avancée, ce qui était assez compliqué pour moi étant donné que Ruben donnait le rythme et qu'il allait beaucoup trop vite.

Après quelques minutes de marche compliqué dans le noir quasi total sur des débris de meubles qui jonchaient le couloir, des bruits de moteurs, comme ceux des tracteurs des Fermes, troublèrent le silence derrière nous. Ruben se retourna alors une seconde pour surveiller le bout de couloir qu'on venait de traverser avant de tourner dans un autre et de se mettre à courir. Il semblait vraiment habitué à faire du sport et à tenir un rythme aussi élevé mais pas moi et j'allais finir par tomber si je ne ralentissais pas.

« Tu vas trop vite, réussis-je à lui dire entre deux respirations. Je ne vais pas tenir longtemps comme ça.

-Je suis désolé mais on n'a pas le choix, souffla-t-il en gardant son rythme. Ils sont arrivés dans les couloirs et ils ont des quads, ils vont nous rattraper rapidement maintenant, on doit trouver une planque immédiatement. »

Des quads ? Qu'est-ce que c'était que ces trucs ? Il devait sûrement s'agir de ces machines qu'on entendait et qui faisaient le même bruit que les moteurs de tracteurs. En tous cas, le vacarme que ces quads faisaient ne me rassuraient absolument pas.

Sans prévenir, Ruben bifurqua dans une salle à notre gauche et manqua de m'arracher le bras en voulant m'entrainer à sa suite. J'étais à peine rentrée qu'il referma la porte et tourna le verrou même si je n'étais pas sûre qu'il tienne longtemps si les Agents nous retrouvaient vu son ancienneté et toute la rouille qu'il y avait dessus. Une fois cela fait, Ruben éteignit la lampe et on se retrouva dans le noir complet.

Rapidement, je sentis ses doigts chercher ma main et dès qu'ils l'eurent trouvé, il me tira vers le bas pour m'inviter à m'asseoir en silence. Je ne résistais pas, j'étais trop essoufflée de cette course si brusque et si intense.

Contrairement aux premiers jours après ma rencontre avec Ruben, ce n'était pas lui qui vint se caler dans mes bras, mais moi qui chercha à venir me blottir contre lui. J'étais trop stressée, j'avais besoin de me sentir en sécurité.

« On va rester là jusqu'à ce qu'ils partent, en attendant on ne fait pas de bruit, murmura-t-il. »

Pour seule réaction de ma part, il eut mon hochement de tête contre son torse. J'étais encore trop essoufflée pour lui répondre à voix haute et puis, même si je ne l'étais pas, je n'en aurais pas été capable, j'étais trop paniquée.

Le bruit assourdissant des moteurs se rapprochèrent de plus en plus. Qu'est-ce qu'ils allaient nous faire s'ils nous trouvaient ? Nous tuer ou nous amener aux Haut-Ministres ? Ces deux solutions ne me plaisaient absolument pas, pourtant je sentais que l'une de ces deux options allaient nous tomber dessus si jamais ils arrivaient jusqu'à nous.

Je commençais vraiment à peur avoir et je me mis à trembler. Je sentis alors les bras de Ruben se resserrer autour de moi tandis que les moteurs des machines qui nous suivaient étaient coupées. Peu de temps après, une lumière blanche aveuglante passa à travers les fentes entre la porte et le mur. Je me mordis la langue pour retenir un cri de surprise et de peur.

Cobayes : Expériences - Tome 1Where stories live. Discover now