Chapitre 14 ; partie 1

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Ce fut le bruit de la serrure qui se déverrouillait qui me réveilla dans un sursaut. La porte s'ouvrit d'un coup et Ruben fut violemment jeté dans la cellule. J'allais me précipiter vers lui mais un Enquêteur entra et me visa avec un pistolet. Je n'en avais jamais vu en vrai de ma vie et cela me fit tellement peur que je me collai au mur.

Un autre Enquêteur, avec l'emblème du Projet brodé sur la manche de sa veste, arriva dans la cellule. Il se baissa, attrapa la chaîne sous le deuxième lit et l'attacha à la cheville de Ruben qui ne bougeait absolument pas. Pendant une seconde, je crus qu'il était mort mais je me rassurai en me disant que les Haut-Ministres n'étaient fous au point d'enfermer des cadavres en prison.

Les deux hommes ressortirent à reculons pour s'assurer que je ne tenterais contre eux et refermèrent la porte brutalement.

Je n'attendis même pas qu'ils aient quitté le couloir, pour m'accroupir près de Ruben. Il était trempé, complètement gelé mais surtout inconscient. Seule, je ne pouvais pas le mettre sur son lit et à mon grand regret, je dus le laisser par terre. Je me mis donc à genoux et posai doucement sa tête sur mes jambes avant d'attraper ma couverture. J'essayai de le couvrir au mieux pour qu'il n'ait pas froid.

Lorsque je le sentis bouger légèrement, je me rendis compte qu'il n'était pas inconscient mais juste sonné. Après quelques secondes, il entrouvrit les yeux, il semblait épuisé. Il commença à ouvrir la bouche comme s'il voulait dire quelque chose mais je posai un doigt sur ses lèvres pour l'en empêcher et il s'arrêta immédiatement.

Je lui demandai alors d'essayer de dormir un peu, il avait besoin de repos. Il hocha la tête et sortit sa main de sous la couverture. Je compris le message. Avant qu'il ne fasse plus d'efforts, j'attrapai ses doigts et les entrelaçaient aux miens. Il ferma ensuite les yeux et je déposai un léger baiser sur son front.

La voix dans mon crâne se mit à rire : Sérieusement Kaya ?

Je la fis taire immédiatement, un autre rire fusait. Celui-ci était bel et bien réel et venait du couloir. Je tournai immédiatement la tête et par l'ouverture, je vis le crâne chauve de l'homme aux yeux rouges.

« Alors ma jolie, on a retrouvé son amoureux ? rigola-t-il. Dommage que ce ne soit pas moi qui se soit occupé de lui, je trouve qu'ils y sont allés trop gentiment.

-Qu'est-ce que vous lui avez fait ? demandai-je irritée.

-Moi ? Mais je n'ai rien fait ma jolie, sourit-il. Cependant, les autres l'ont peut-être un peu secoué pour qu'il parle de comment il a réussi à retourner dans les Sociétés. Malheureusement pour eux, ton bel amant est muet. »

J'espérais faire fausse route en comprenant le mot torturer sous celui de secouer, mais connaissant de plus en plus le Projet, je ne devais pas me tromper. Ils étaient vraiment inhumains de faire ça. Comme si Ruben n'avait pas connu assez d'horreurs et de souffrance dans sa vie.

J'aurais bien aimé me lever et aller donner un bon coup de poing dans la figure de ce type sadique mais la chaîne à ma cheville et la porte nous séparant m'en empêchait. Soudain, je me rendis compte que cet homme devait avoir une place assez importante dans la sécurité du Projet pour qu'on le laisse tout seul avec nous.

« Qui êtes-vous ? le questionnai-je sur la défensive.

-Ryan, Geoffrey, Bartholomé Tigus, se présenta-t-il d'un ton hautain. »

Non... Ce n'était quand même pas le fils du Haut-Ministre de Vigilance ?! De toute façon, avec le même nom de famille et le fait que Tigus l'avait appelé par son prénom la dernière fois, cela ne laissait pas de doutes, c'était bien son fils.

Cobayes : Expériences - Tome 1Where stories live. Discover now