Chapitre 19 ; partie 2

4 1 0
                                    

Tandis que cette stupide voix intérieur continuait de me disputer, en face de moi Ruben paraissait complètement désemparé. Il ne comprenait ma réaction si brusque après ce moment de flottement où le temps semblait s'être arrêté. Maintenant que la voix m'avait parlé de Romain, c'était à peine si j'osais le regarder. Je m'en voulais, j'étais désolée. Mais est-ce que j'étais désolée d'avoir quasiment embrassé Ruben ou est-ce que j'étais désolée de m'être reculée de lui ? Je ne saurais pas le dire.

Les larmes menaçaient d'arriver d'une seconde à l'autre et je me mis à courir pour quitter le sous-sol avant que Ruben ne les voit. Je montai les escaliers quatre à quatre et me précipitai pour traverser le couloir du rez-de-chaussée tout en entendant Ruben m'appeler mais je ne m'arrêtai pas. Je trouvai rapidement la cage d'escalier du Centre et recommençai à grimper. Je continuai mon ascension jusqu'au toit.

Une fois là-bas, je contournai le local pour me planquer derrière. Je m'assis contre le béton complètement gelé. Il faisait froid, la nuit était tombée et des flocons de neige recommençaient à voltiger un peu de partout mais je ne m'en souciais absolument pas. Je voulais juste tout oublier. J'avais presque envie que le vaccin d'Ashley arrête de faire effet et que je meure. J'en avais marre d'être torturée à penser à Ruben ou à Romain. Il fallait que je fasse un choix impossible, je devais trancher une bonne fois pour toutes mais j'en étais incapable pour le moment.

J'entendis la porte de l'escalier s'ouvrir dans un grincement et quelqu'un marcher dans la neige mais surtout, j'entendis la voix de Ruben m'appeler encore et encore. Je ne pris même pas la peine de lui répondre. Le toit n'était pas si grand que ça, il me trouverait facilement.

Il mit moins de trente secondes à me retrouver. Lorsqu'il me vit, il ne dit rien et vint s'asseoir à côté de moi à une distance raisonnable. Il avait avec lui une couverture, il la posa timidement sur mes épaules avant de se remettre à fixer la couche de neige qui nous entourait.

« J'essaye de te comprendre Kaya, dit-il après un moment de silence, mais je n'y arrive pas. Des fois tu acceptes qu'on soit proches et d'autres fois tu me traites comme un inconnu. J'ai besoin que tu m'expliques.

-Je ne comprends pas moi-même ce qu'il se passe, dis-je d'une petite voix. Je ne sais pas comment je pourrais te l'expliquer...

-Alors, est-ce que tu veux bien répondre à mes questions si tu réponds simplement par oui ou par non ? Ou par des réponses courtes ? »

Je le regardai quelques secondes tout en réfléchissant à sa proposition. Cela me paraissait raisonnable vu la situation, je n'aurais pas besoin d'argumenter. Il voulait juste des réponses directes pour essayer de mieux me cerner, j'hochai donc doucement la tête en signe d'affirmation. Il me remercia et commença à me poser ses questions :

« Est-ce tu as menti l'autre jour en disant que tu n'avais pas les mêmes sentiments que moi ?

-Non, je ne suis pas amoureuse de toi.

-Est-ce que tu ressens quand même quelque chose vis-à-vis de moi ?

-Oui.

-Mais ce n'est pas de l'amour ?

-Non.

-Alors qu'est-ce que c'est ? continua-t-il. »

Je n'en avais aucune idée. Ce n'était pas assez fort pour que ce soit de l'amour mais ce n'était pas non plus de l'amitié. C'était entre les deux et je ne savais pas comment qualifier un truc pareil.

« Je ne sais pas, avouai-je en soufflant. Pas de l'amitié, ni de l'amour en tous cas.

-D'accord, dit-il sur un ton neutre. Une dernière question si ça ne te dérange pas. Est-ce que tu es toujours en couple avec le type aux yeux verts fluorescents ? Romain, c'est ça ?

Cobayes : Expériences - Tome 1Where stories live. Discover now