Cobayes : Expériences - Tome 1

Chapitre 25 ; partie 3

                                                              * * *

Lorsque je me réveillais, Ruben n'était plus à côté de moi. Sa place était froide ce qui me laissait supposer que cela faisait un moment qu'il était parti. J'en profitai pour enfouir mon visage dans son oreiller. Il avait gardé son odeur et cela me fit sourire. Certes, tous les garçons utilisaient le même savon, ce dernier étant parfumé un truc appelé vanille, mais cette odeur je l'avais associé à Ruben et seulement à lui.

« Il est allé voir Alex pour lui parler de votre départ si tu veux savoir. »

Je me relevai brusquement et tournai la tête dans la direction de cette voix qui ne m'était pas très familière même si cela faisait plus d'une semaine que je le côtoyais. Esteban était seul et assis au bord de son lit pour nouer les lacets de ses chaussures. Il ne me regardait pas mais il devait se douter que je l'écoutais car il recommença à parler.

« Il s'inquiète beaucoup pour toi à cause de ton vaccin instable, il m'a dit que vous partiriez à l'instant même où tu te lèverais.

-Il devra attendre encore un peu parce que je ne suis pas très bien réveillée, commentai-je en me laissant retomber sur le lit. »

J'entendis Esteban rire, puis se lever.

« D'accord, je lui fais passer le message, reprit-il. Finis bien ta nuit. »

Un instant plus tard, la porte claqua.

Je relevai un peu la tête et constatai qu'il avait pris le bocal à bougie avec lui, j'étais de nouveau dans le noir. Cela ne me dérangea pas, pour une fois j'avais encore sommeil et je voulais rester au lit.

Rapidement, je me remis à somnoler, toujours la tête plongée dans l'oreiller de Ruben. Cela aurait été tellement bien s'il ne s'était pas levé, j'aurais pu me caler contre lui et me rendormir sans problème.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée allongée mais bizarrement je n'avais absolument pas faim ce qui me conforta dans l'idée de m'attarder encore au lit. Malheureusement, la porte du dortoir finit par se rouvrir. Je gardai alors les yeux fermés et fis semblant de dormir. Je ne voulais pas me lever. J'espérais juste que ce soit Esteban ou Juliette qui avaient oublié un truc ici et qui passaient le récupérer avant de repartir.

Ce n'était pas Juliette. Ni Esteban d'ailleurs puisque ce nouveau venu vint s'asseoir sur mon lit. Je sentis le matelas légèrement s'affaisser et une odeur de vanille emplit l'espace. Je ne pus m'empêcher de sourire légèrement. Ruben ne dit rien, il se contenta de poser simplement sa main sur mon dos et de le frotter doucement.

« Je sais que tu ne dors pas Kaya, murmura-t-il. La journée est déjà bien avancée, il faut que tu te lèves si tu veux te préparer avant de partir. »

J'émis simplement un petit grognement en guise de réponse et bougeai furtivement pour lui tourner le dos. Je ne voulais pas sortir du lit, je voulais passer tout mon temps ici, je me sentais bien.

« Kaya, dit-il sur un ton moqueur, si tu ne te lèves toute seule j'emploierai les grands moyens.

-Essaye pour voir, grommelai-je à voix basse.

-Très bien, reprit-il en rigolant faiblement, puisque tu insistes. »

Moins d'une seconde après sa dernière phrase, je sentis des mains se poser sur mon cou qui commencèrent à me chatouiller. Je tentai de résister en bloquant ses doigts entre ma mâchoire et mon épaule, en vain, il était beaucoup plus fort que moi.