Virgin Territory-Isolated System Tome 2

Chapitre 31-1

Sans réfléchir et poussée par l'adrénaline, je détalai de toute la force de mes jambes, essayant de suivre les autres sans me laisser distancer.

— Ne vous retournez pas ! hurla Lynch à l'intention de Nel et d'Hector qui venaient de manquer de trébucher en regardant derrière eux, perdant ainsi de précieuses secondes.

Un nouveau cri retentit, non loin de moi, alors qu'un déplacement d'air soulevait mes cheveux et que je me retrouvai projetée et plaquée au sol par une masse compacte, lourde et indistincte. Je chutai lourdement dans un cri sur le sol caillouteux, me blessant les mains dans ma tentative reflexe d'amortir ma chute et commençai aussitôt à me débattre lorsqu'une main attrapa mes cheveux, l'autre cherchant à me griffer, des râles bestiaux résonnant à mes oreilles. Terrorisée, je me débattais en tous sens, essayant de désarçonner la chose qui s'agrippait à moi comme une tique. J'entendis un cri de rage, suivit d'un bruit sourd et me sentis soudain libérée. Je n'attendis pas et m'empressai de me relever pour trouver Lynch, une pierre couverte de sang à la main.

Sans me laisser le temps de reprendre mes esprits, il m'attrapa par la main et nous reprîmes notre course effrénée. Je courrais comme une automate, les jambes tremblantes, le cœur au bord des lèvres et les oreilles saturées des cris bestiaux qui paraissaient nous encercler. Partout où se portait mon regard, je ne voyais que ces ombres maléfiques, semblant de multiplier toujours plus.

— Où sont les autres ? haletai-je, en essuyant la sueur mêlée de sang qui me coulait dans les yeux d'un revers de poignet maladroit.

— Je ne sais pas, me répondit Lynch en m'entraînant brusquement entre deux squelettes de bâtiments. Ces trucs ne nous lâcherons pas ! Nous devons trouver un abri, ajouta-t-il en accélérant encore l'allure, avant de stopper net. Une ombre se découpant nettement devant nous, à l'extrémité du boyau.

Une sorte de rire dégénéré retentit derrière nous, où plusieurs autres ombres s'approchaient, nous prenant en tenaille. Nous étions pris au piège ! Totalement paniquée, je jetais des regards en tous sens, cherchant une idée miracle ou quelque chose pouvant nous servir d'arme. C'est alors que je la vis...une échelle cassée et bouffée par la rouille, dont le dernier barreau se trouvait à au moins deux mètres cinquante du sol. C'était risqué, mais je ne voyais pas d'autres solutions.

— Si je te fais la courte échelle, tu crois pouvoir grimper là-haut ? demandai-je à Lynch dans un chuchotement précipité.

— On va vite le savoir, me répondit-il en se précipitant contre le mur où il s'adossa aussitôt. Par contre, c'est toi qui grimpe, tu es plus légère.

— Je ne pourrais pas te hisser une fois là-haut, je n'aurais pas assez de force. Tu passes en premier, lui ordonnai-je en le poussant sans ménagement pour prendre sa place. Vite ! criai-je d'une voix quasi hystérique en constatant que nos poursuivants se mettaient à courir vers nous ne nous laissant que quelques secondes pour agir.

Il ne discuta pas et prenant appuis sur les mains que je lui présentai, se propulsa vers le haut en s'aidant du mur pour ne pas trop peser sur mes épaules. Il tendit le bras vers le barreau cassé, ses doigts à seulement quelques centimètres du métal corrodé.

— Vite, ils arrivent !

Je le sentis fléchir les genoux, avant qu'il ne fasse un petit bond vers le haut, m'arrachant un petit cri de douleur, qui se mua vite en espoir lorsque je compris qu'il avait réussis. Il s'empressa de gravir quelques échelons avant de coincer son pied et de se basculer en avant, les bras tendus dans ma direction. Sans réfléchir, mue par une terreur profonde et absolue je me propulsai vers lui de toute les forces qu'il me restait. Sa main agrippa la mienne du bout des doigts, mais sa prise ne tint pas et je retombai lourdement, pile au moment où les monstres arrivaient sur moi...ce qui me sauva !

Sans réfléchir, je pris appuis sur le mur et sur l'un des corps qui se pressaient en contrebas, m'en servant comme d'un marchepied avant de me propulser de nouveau. Cette fois Lynch agrippa fermement mes deux mains puis mes poignets avant de me tirer vers le haut du mieux qu'il le pouvait.

— Il faut que tu grimpes sur moi, vite !

Dans des mouvements désordonnés et convulsifs, je tentai de m'agripper à ses vêtements pour me hisser vers le haut, quand je faillis lâcher prise une nouvelle fois, une main griffues agrippée à ma cheville cherchant à me faire décrocher. Je sentis la main de Lynch qui me saisissait à son tour, essayant de m'aider à me libérer, mais sa prise manquait de force, si je ne me dégageais très vite, nous étions mort tous les deux.

Dans un cri mêlant rage et désespoir je donnai un grand coup de pied, cherchant à atteindre la créature à la tête. Un bruit sourd, creux et écœurant retentit tandis que la chose tombait enfin, emportant ma chaussure avec elle. Dans un shoot d'adrénaline je parvins enfin à atteindre l'échelle à laquelle je m'agrippai avant d'aider Gabe à se redresser. Malgré sa faiblesse apparente, il me fit aussitôt signe de grimper. L'échelle en très mauvais état, grinçait sinistrement sous nos pas, tandis que nous nous hissions toujours plus haut, craignant de dégringoler au milieu des créatures. Le bâtiment éventré, nous stoppa dans notre ascension, les barreaux tordus et corrodés n'allant pas plus loin.

Avec précaution je dus faire le tour de l'échelle pour me laisser tomber sur le parquet pourri qui craqua sous mon poids. Lynch, tomba plus qu'il n'atterrit à mes côtés, blessé et exténué.

— Il faut que l'on trouve une pierre, un objet lourd, n'importe quoi, me dit-il d'une voix essoufflée en cherchant autour de nous.

J'avisai un morceau de poutre en partie noircie et la lui tendis.

— Tu crois qu'ils vont nous suivre ?

— Je ne préfère pas prendre de risque, me répondit-il en abattant le morceau de bois sur les rivets métalliques.

Ces derniers ne résistèrent pas plus de quelques secondes et l'ensemble métallique, entraîné par son propre poids, s'écroula dans un effroyable grincement.

— Vite, ne restons pas là, il y en a sûrement d'autres, me dit-il inutilement en s'engageant dans le seul passage disponible.

Nous nous trouvions dans un ancien immeuble d'habitation, vraisemblablement éventré par une bombe. La pièce dans laquelle nous nous trouvions n'avait qu'un seul accés visible, une porte toujours intacte bloquée par des débris, qui heureusement, ne furent pas trop compliqué à déplacer. Nous retînmes notre respiration au moment de tourner la poignée...qui s'ouvrit sans problème, ni même un grincement. Prudemment nous nous faufilâmes à l'intérieur du bâtiment plongé dans l'obscurité.

Je sortis la lampe torche du sac à dos, qui avait miraculeusement survécu aux dernières heures et l'allumai. Nous nous trouvions dans un couloir poussiéreux et envahit de toiles d'araignées, qui desservait de nombreuses portes portant toutes un numéro à trois chiffres commençant par cinq.

— C'est un ancien hôtel, murmura Lynch. S'ils n'ont pas changé les numéros au moment où cet endroit a été transformé en lieu d'habitation, nous devons être au cinquième étage. Il faut trouver les escaliers et...

À ce moment, un bruit inconnu résonna soudain entre les murs, nous figeant sur place. Puis le premier cri retentit, remplissant nos cœurs de peurs, de terreurs et de désespoir. 

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C'est bientôt Halloween, il parait ?! ='D 

Alors...je me suis mise dans le ton !!^o^!! J'espère que vous avez bien...frissonné ?! ;-) 

Kisssss et à très vite sur la suite <3