Chapitre 22-2

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Je restai figée quelques secondes, le regard braqué sur le poignard dont le manche dépassait à présent de l'épaule de Lévantis dans lequel il s'était fiché.

— Non mais tu es malade ! rugit Connors à l'adresse de Lynch qui s'avançait vers lui, un grand sourire aux lèvres. Tu aurais pu nous tuer !

— Oui, vraiment désolé de l'avoir manqué, d'ailleurs ! railla-t-il en se saisissant du manche du couteau avant de retirer la lame d'un geste vif.

Lévantis poussa un cri de douleur, vite réprimé lorsque la lame poisseuse se retrouva sous sa gorge.

— Alors, on l'achève ou non ? Personnellement je vote pour, cela nous éviterait beaucoup d'emmerdement par la suite ! Mais comme je suis entouré de bons samaritains, je préfère demander !

— Vous êtes un sadique dangereux, mes hommes vont...

— Je peux vous retourner le compliment, la coupa Lynch sans ménagement en ôtant néanmoins la lame de sous sa gorge. Quand à vos hommes, ils sont, comme qui dirait, hors d'état de nuire. Tout ça en silence et sans que l'on ait même eut à utiliser nos pouvoir, c'est dire leur niveau ! Vous devriez peut-être les recycler ?

— Bon, quand tu auras finit de jouer au plus malin, tu pourras peut-être nous expliquer ce qu'il s'est passé ? intervint Connors, visiblement à deux doigts de frapper Lynch avec la première chose qui lui tomberait sous la main.

En même temps je pouvais le comprendre, il aurait énervé un saint avec ses piques sarcastiques et son sempiternel sourire moqueur. Même si ce n'était qu'une façade. En réalité il était dans une rage noire, c'était juste sa manière à lui de canaliser sa colère et de ne pas exploser, compris-je soudain en l'observant.

— Il s'est passé que son entraînement n'était pas tout à fait nul, en fin de compte ! On a compris que quelque chose clochait lorsque ses sbires ont commencé à devenir nerveux. Ils avaient de toute évidence entendue quelque chose d'inhabituel et ne savaient pas comment réagir. Leur indécision leur a été fatale. On en a profité pour les neutraliser et venir voir ce qu'il se passait.

— Où sont les autres ? Tu les as envoyé prévenir Lovory ?

— On ne voulait rien faire tant que l'on ne savait pas ce qu'il se passait. Ils attendent dans la pièce d'à côté.

Nous lui expliquâmes dans les grandes lignes ce que nous venions d'apprendre, pendant que Rem partait rejoindre les autres pour les rassurer et nous envoyer Nel. Bien que cela ne fasse plaisir à aucun de nous, nous avions une décision importante à prendre et nous ne pouvions pas le laisser à l'écart.

— Rem m'a dit que vous auriez bien besoin de ça ! nous dit-il en jetant une paire de menotte à Lynch, qui s'empressa de les passer à Lévantis pour que Connors puisse enfin avoir les mains libres.

Cette dernière essaya de ne pas gémir lorsque Connors étira ses bras sans ménagement derrière son dos, rouvrant sa blessure à l'épaule qui se remit à saigner de plus belle. Malgré son teint pâle et sa souffrance évidente, elle parvenait encore à nous lancer des regards mauvais, chargés de haine et de désir de revanche.

— Quelles sont nos options ? alla-t-il droit au but. Vous avez fait le transfert ?

— Non, lui répondis-je sans m'expliquer plus avant.

— Notre choix est simple, intervint Connors lorsque je lui laissai la parole d'un regard.

Les explications, j'en avais jusque-là ! Je cédais volontiers ma place.

— Soit nous dénonçons Lévantis à Lovory et reprenons nos rôles de bons petits soldats envoyés à l'abattoir avec leurs nounous armées...Soit, on profite de l'occasion pour traverser rapidement avant que la sécurité ne se doute de quelque chose.

— Attendez, vous suggérez que nous nous enfuyions maintenant en les abandonnant à leur sort ? J'ai bien compris ? s'exclama Nel, d'une voix surprise en cherchant nos regards.

— Ce n'était pas ton intention première ? lui demanda Lynch d'un ton accusateur. Tu ne comptais pas tous nous doubler une fois la barrière franchie ? Autant jouer cartes sur tables maintenant, que l'on sache vraiment à quoi s'en tenir !

La suspicion et l'agressivité monta soudain d'un cran alors que les masques tombaient enfin, sous le regard réjouie de Lévantis qui n'en perdait pas une miette malgré son triste état.

— Tu as raison, mais je n'ai jamais été hypocrite ! se défendit aussitôt Nel. Je suis toujours parti du principe que vous connaissiez mon point de vue et mes convictions. Pourquoi aiderions-nous au péril de nos vies un peuple qui nous méprise et nous a gardés enfermer comme des animaux pendant des années ? En revanche, cela m'étonne beaucoup de votre part, ça ne vous ressemble pas...

— Parle pour lui ! réagit aussitôt Lynch en jetant un regard en biais à Connors. Même si je pense plutôt comme toi, une chose est certaine, de l'autre côté...c'est l'enfer ! Et à moins de découvrir un moyen de restaurer la barrière pour pouvoir y vivre en sécurité pendant que nous essaierons de comprendre et d'apprivoiser ce nouveau monde hostile qui nous entoure, nos options sont limitées. Alors, ce que je suggère, c'est que nous nous barrions d'ici sans chiens de gardes à la botte de Lovory et qu'ensuite, chacun agisse selon sa conscience.

Un silence assourdissant suivit sa proposition, vite entaché du rire désagréable de Lévantis.

— Au final, rien d'autre que ce que nous voulions faire, bandes d'hypocrites ! cracha-t-elle d'une voix qui commençait à s'affaiblir.

— Si tu étais venu nous en parler, au lieu de te la jouer commando, lui rétorqua Connors d'une voix venimeuse, la situation serait toute différente à l'heure qu'il est. Tu as joué, tu as perdu, alors maintenant, tu la fermes !

— Je suis partant et plutôt deux fois qu'une ! dit Nel d'une voix forte. Maintenant, nous ne pouvons pas traverser comme ça, sans arme, sans vivre, ce serait du suicide !

— C'est le côté épineux du problème en effet...

— Non, intervins-je enfin. Ici nos pouvoirs fonctionnent et nous avons toute l'aide nécessaire dans l'autre pièce. Hector peut altérer toutes les caméras et pour ne pas alerter inutilement les habitants de l'immeuble, nous avons les hommes de Lévantis. Ils sont toujours vivants au moins ? demandai-je à Lynch, une pointe d'ironie dans la voix.

— Pas tous fonctionnels à cent pour cent, mais vivants !

— Ils ne vous aideront pas ! D'autant moins quand ils verront comment vous me traiter.

— Et si on vous emmène avec nous, vous joueriez le jeu ? 

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Nouveau chapitre enfin en ligne, désolée pour ce retard mais les vacances ne sont vraiment pas propices à la concentration :-/ J'espère pouvoir poster un autre chapitre avant mon départ (plus que bienvenu) en vacances :-) 

Des bisous et un grand merci d'être toujours là, fidèle à cette histoire <3 

Virgin Territory-Isolated System Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant