Chapitre 18-2

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Un frisson et une sensation de « déjà vu » de mauvaise augure, m'assaillirent alors que la panique commençait déjà à faire des ravages dans nos rang. Des bruits de courses hiératiques et des cris affolés retentissaient un peu partout, tandis que les lueurs jaunâtres, que je savais être des yeux, nous encerclaient lentement et avec méthode.

— Calmez-vous et cessez de bouger ! ordonna bientôt Lynch d'une voix de stentor ulcéré. Vous agitez comme des idiots dans le noir ne servira qu'à vous blesser bêtement.

Un cri horrifié à glacer le sang retentit soudain, vite suivit du son caractéristique d'un corps tombant de haut.

— On y voit rien, on ne peut pas se défendre et...qu'est-ce que c'est que ça ? s'exclama une fille, que je ne reconnus pas, d'une petite voix effrayée.

— Certainement un nouveau test, sensé renforcer la cohésion d'équipe ! railla Nel.

— Qui ne servira pas à grand-chose si on reste dans le noir. Ophélia ! Allume la lumière, s'écria aussitôt Oliver à ma droite.

— Je ne peux pas ! lui répondit-elle. Je ne peux agir que sur la lumière déjà présente ! Tu en vois toi de la lumière ? Crétin, l'entendis-je murmurer pour elle-même non loin de moi d'une voix angoissée.

— Est-ce que ça, ça suffirait ? demanda une voix d'homme, alors que la lueur ténue et tremblotante d'une flamme de briquet trouait soudain les ténèbres en haut de l'une des passerelles.

Ophélia ne se donna même pas la peine de répondre, déjà à l'œuvre tandis qu'une faible clarté envahissait progressivement la pièce, nous dévoilant à quoi nous avions à faire.

Les premiers cris épouvantés résonnaient à peine que les rongeurs se jetaient sur nous, incisives et griffes en avant. Durant une horrible seconde, je crus que nous avions de nouveau affaire aux rats mutants à la morsure empoisonné, mais alors que j'envoyai l'un des spécimen voler à l'autre bout de la pièce d'un revers de la main, je me rendis compte que ceux-là étaient différents.

Déjà leurs yeux étaient jaunes et brillaient dans le noir, ce qui était bizarre, mais ils étaient aussi plus petits et encore plus agressif ! me rendis-je compte alors qu'une de ces sales bêtes me mordait douloureusement la cheville. Je me débarrassai de l'importun d'un coup de pied avant de me précipiter vers la caisse contenant les armes, où j'attrapai un couteau. Malgré la faible luminosité, il était clair que le tableau n'était pas encourageant ! Où que je regarde, je voyais de la panique et de la confusion. Les gardes essayaient de tirer sur les agresseurs mais ces derniers étaient trop petits et trop rapides et de plus ils étaient gênés par les changeants qu'ils craignaient de blesser par inadvertance.

— Tous à terre ! hurla soudain Lynch, qui avait dû en arriver à la même conclusion que moi...on se prenait une raclée !

Je m'allongeai immédiatement au sol, alors que l'onde de choc désormais familière, déferlait, neutralisant toute menace dans la seconde. Alors que je me relevai, légèrement groggy, j'entendis la porte s'ouvrir. Lévantis pénétra dans la pièce, un air grave sur le visage.

— Eh bien, c'est encore pire que ce que je croyais ! s'exclama-t-elle en secouant la tête, son regard scannant sans pitié tous les changeants en train de se relever.

— Non mais à quoi vous jouez...

— Je ne joue pas ! Je vous démontre par A plus B, que vous n'êtes pas prêt ! Depuis le début de cet entraînement vous vous servez de vos pouvoir de changeant en oubliant, qu'à l'extérieur, ils ne vous seront d'aucune utilité...ils auront disparu !

— Parce que vous trouvez peut-être qu'eux s'en sont mieux tirés ? commenta agressivement l'un des changeants en désignant l'un des gardes toujours inconscient d'un signe de tête.

— Non et c'est bien là le problème ! Ils n'ont pas su comment se comporter, en grande partie, parce que vous les avez gêné ! Ils avaient peur de vous blesser.

— N'importe quoi...

— Non, elle a raison ! avoua Nel dans un soupir résigné. Je n'approuve toujours pas ses méthodes discutables, mais elle a raison.

— Non Nel, elle cherche à nous embrouiller ! Il n'y avait pas de solution à son petit test, nous étions certains de perdre.

— Oh si il y en avait une ! s'exclama Lévantis en s'avançant. Vous étiez tellement occuper à paniquer et à compter sur vos pouvoirs ou vos compétences personnels que vous n'avez même pas pris la peine de réfléchir à l'évidence...nous vous avions fourni toutes les cartes, dit-elle en brandissant une lampe torche qu'elle venait de sortir du coffre d'armes.

— Si vous l'aviez utilisé, les rats ne vous auraient pas attaqué, ou beaucoup moins. Ils sont photosensibles, ils réagissent à la lumière, continua-t-elle. Mais en plus vous auriez vite repérer, qu'une porte s'était ouverte dans le fond de la pièce.

Le regard consterné que me lança Connors, résumait très bien ce que je ressentais, de la honte ! C'était tellement évident ! Lévantis n'était pas notre ennemie, mais pollué par la parano de Nel et des siens, nous avions tout de suite considéré l'exercice comme un piège !

— Quelque fois, la meilleure solution pour se tirer d'une situation dangereuse, c'est la fuite ! reprit Lévantis, alors que les non-changeants commençaient à émerger.

— Très bien, mais tout ça nous conduit où ?

— Qu'un entraînement au combat rudimentaire n'est pas une option, ni une ruse pour vous éliminer ! s'énerva-t-elle. Maintenant que cela est clair pour tout le monde, du moins je l'espère, je suggère que vous alliez vous reposer et soigner vos égratignures. Demain nous pourrons commencer le véritable entraînement ! nous balança-t-elle excéder avant de parti dans une envolée de queue de cheval en laissant la porte ouverte derrière elle.

Un peu sous le choc, personne ne parlait, c'est donc en silence que je m'approchai de Blake pour l'aider à se relever.

— Tu n'y es pas aller de main morte ! dit-il à Lynch avec une grimace exagéré lorsque nous passâmes devant lui pour gagner la sortie.

— C'est le moins que l'on puisse dire ! acquiesça Isy, un rat inerte qu'elle tenait par la queue, se balançant mollement au bout de son bras. Il est mort, Gabriel. En fait, tu les as tous tué !

Je vis une franche surprise s'inscrire sur les traits de Lynch, lorsque son regard dériva vers les centaines de petits cadavres poilus jonchant le sol.

— Ton pouvoir n'est pas censé être seulement paralysant ? lui demandai-je, voyant un petit sourire étirer ses lèvres lorsqu'il m'entendit le tutoyer.

— Jusqu'à présent, oui. Mais c'est peut-être différent sur cette espèce de rat.

— À moins que tu ne gagnes en puissance ?

— On dirait que c'est mon cas aussi ! nous dit Nel qui s'approchait de nous en soutenant légèrement Oliver, qui semblait encore un peu dans les vapes. Qu'est-ce qui se passe ? Vous croyez que c'est cette pièce ? Encore un coup fourré de cette Lévantis ?

— Je ne sais p...

La voix de Lynch s'éteignit en plein milieu de sa phrase, son regard éberlué fixer sur Connors, debout au milieu de la salle. 

Virgin Territory-Isolated System Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant