Chapitre 19-1

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Pleine d'appréhensions, je pivotai d'un quart de tour, anxieuse mais curieuse de comprendre ce qui avait pu autant interpeler Lynch, plutôt blasé et stoïque d'ordinaire.

— Qu'est-ce qu'il m'arrive ? me demanda Connors, son regard teinté d'inquiétude plongé dans la mien, alors que ses doigts s'auréolaient d'une étrange lueur bleuâtre.

— Tes pouvoirs ne sont plus latents, on dirait ! commenta O'. Cool ! ajouta-t-il avec une légère pointe d'envie dans la voix.

Pour toute réponse, l'intéressé lui envoya un regard courroucé, avant que ses yeux ne fixent de nouveau ses mains, qu'il tenait à moitié levées devant lui, comme s'il ne savait pas vraiment ce qu'il devait en faire.

— Que ressens-tu ? lui demanda Lynch. Du froid, de la chaleur...autre chose ?

— Rien, en fait ! Hormis une impression étrange de fourmillement et de...je ne saurais pas dire exactement.

— De...puissance ? Comme une force, là, en attente ? murmura Nel.

— Franchement, pour le moment, peu importe ! Comment je m'en débarrasse ?

— Tu ne peux pas ! balança Lynch. Maintenant que c'est là, tu vas devoir l'apprivoiser, le gérer et...faire avec.

— Je ne peux pas rester comme ça ! s'emporta-t-il à son tour en montrant inutilement ses mains, dont la lueur s'était intensifiée. On ne sait pas ce que c'est ! Je risque de blesser quelqu'un ou...pire.

— Essaye de toucher quelque chose, que l'on sache si c'est dangereux de t'approcher ou non !

Avec une petite grimace forcée à l'intention de O', il se baissa avec une lenteur prudente et inutile vers le coffre d'armes près duquel il se trouvait, un air concentré et résolu sur le visage. Nous retenions tous notre souffle, inquiet et impatient du résultat à mesure que ses doigts se rapprochaient des bords de la caisse, qu'il finit par saisir à pleine main...sans aucun résultat !

— ça n'a peut-être pas d'effet sur les matières inertes ! proposa d'une voix fluette et timide la changeante rouquine, en s'approchant de notre petit groupe.

— Que veux-tu dire exactement par-là ? la questionna Oliver, qui semblait prendre ce problème très à cœur, malgré son air et ses paroles désinvoltes.

— Reggan, suggérait simplement, que son aptitude ne fonctionne peut-être que sur les humains, souligna Nel, comme s'il parlait à un abrutit. Un volontaire ?

Sa blague, pas drôle du tout au demeurant, tomba à plat, alors que tout le monde se regardaient, ne sachant quelle attitude adopter. Un peu anxieuse mais résolue malgré tout, je commençai à m'avancer vers Connors.

— Hayden, qu'est-ce que tu fais ? m'interpela Lynch d'une voix stupéfaite.

Je ne perdis pas de temps à lui répondre et sans attendre ni tergiverser davantage, comblai la faible distance qui me séparait de Connors et sans hésitation, plaçai mes mains sur les siennes.

J'étais crispée, mais la douleur que je m'attendais à ressentir ne vient pas. En fait, il ne se passa strictement rien ! Hormis un infime frisson, à mettre sur le compte de mon appréhension, seule la chaleur de la peau de Connors se communiqua à mon épiderme.

— Voilà ! Tout le monde est satisfait ? Connors n'est pas devenu une bombe à retardement apparemment ! Donc peut-on quitter enfin cet endroit lugubre et aller se reposer ! Je rêve d'une douche ! ajoutai-je pour atténuer l'acidité de mon ton qui traduisait très bien mon ras-le-bol de toute cette situation pourrie.

— Heu...je suis la seule à remarquer que ses mains sont redevenues normales depuis qu'Hayden l'a touché ? intervint timidement Lada.

Oups ! A priori oui, me dis-je alors que des regards surpris et stupéfaits fixaient les mains de Connors, désormais tout à fait normal.

— Tu te sens comment Hayden ? me demanda Connors d'une voix inquiète en me couvant du regard.

— Tout à fait normale et...épuisée ! Alors, tirons-nous d'ici avant que je ne trouve ce sable assez accueillant pour en faire mon lit ! sortis-je dans un trait d'humour qui ne me ressemblait pas en me dirigeant vers la sortie sans un regard pour personne.

Je me sentais épuisée, énervée et irritable. Je n'avais plus qu'une envie...dormir. C'était curieux, je venais de passer plusieurs heures à me reposer et même si ce que nous venions de vivre était stressant, ce n'était rien comparé à ce que nous avions déjà eu à affronter. Vraiment étrange cette torpeur qui me faisait fermer les yeux même en marchant ! Hein ! Réveille-toi Hayden ! me secouai-je mentalement alors qu'un violent frisson me traversait de la tête aux pieds, manquant me faire trébucher.

Des pas précipités résonnèrent soudain dans le couloir, ajoutant des sueurs froides à mes frissons de plus en plus intenses. Je me retournai dans un réflexe nerveux, mais ma vision étrangement flou ne me permis de percevoir qu'une ombre mouvante et menaçante qui courait vers moi. Dans un dernier réflexe paniqué, je me retournai et tentai de fuir à l'aveuglette, mes mains cherchant les murs à tâtons pour me guider. Un curieux voile blanc-bleu recouvrait ma vision, me faisant percevoir ce qui m'entourait flou, comme noyé dans un épais brouillard mouvant.

— Hayden ! Hayden attend ! Qu'est-ce qu'il t'arrive bon sang ? s'écria une voix féminine derrière moi.

Ce ton et cette façon de parler me disait quelque chose, mais les frissons qui me secouaient de plus en plus fort et rapprochés, m'empêchaient de réfléchir.

— Hayden arrête ! Tu viens de dépasser notre porte ! Mais qu'est-ce que tu as ?

Je connaissais cette voix forte et déterminée, pour l'instant altérée par l'inquiétude et la surprise. C'était Isy. Pourquoi fuyais-je devant Isy ? C'était idiot, me dis-je sans pour autant arrêter de courir maladroitement le long du couloir, heureusement rectiligne, du complexe.

— Mais arrête tu vas te faire mal ! s'écria une nouvelle fois Isy, beaucoup plus proche cette fois-ci en m'empoignant par l'épaule.

A l'instant où elle me toucha, je sentis une vague de puissance quitter mon corps en même temps qu'un énième et horrible frisson me traversait de part en part. J'entendis Isy hurler alors qu'elle me lâchait, son corps projeté avec une violence inouïe au travers du couloir, où elle fut stoppée par le mur. Choquée et inquiète, j'essayai de m'approcher d'elle pour savoir comment elle allait, lorsque de nouveau bruits de courses se firent entendre.

— Ne m'approchez pas ! hurlai-je d'une voix paniqué alors que plusieurs ombres, que je ne distinguais toujours qu'à peine, se rapprochaient de nous. Je...je ne sais pas ce qu'il...m'arrive, essayai-je de leur expliquer d'une voix pâteuse tandis qu'un froid glaciale s'emparait de mon corps, me coupant instantanément la respiration et me plongeant dans le néant. 

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Chapitre enfin posté avec un petit peu de retard, dû à des problèmes de réseau et de connexion, conjugué à un bug Wattpad qui m'empêchait de répondre aux coms depuis trois jours !! Grrrr... !! Vive la cambrousse :-/

 J'espère qu'il vous a plu et j'espère à bientôt sur les coms (maintenant que ça remarche) :-)

 Bisous, bisous <3

Virgin Territory-Isolated System Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant