Chapitre 4-2

Depuis le début
                                    

Une fois de l'autre côté, je m'empressai d'avancer. Le couloir avait été relativement épargné par l'explosion et malgré les murs fissurés et quelques gravats épars, au bout de quelques mètres l'air paraissait plus sain de ce côté-ci de la porte. Je pris de grandes goulées d'air et fus secouée d'horrible quintes de toux lorsque mes poumons évacuèrent la poussière accumulée. Malgré mon épuisement, je me sentis tout de suite beaucoup mieux et c'est donc d'un pas un peu plus vif que je continuai mon exploration. Je savais que l'entrée par laquelle nous étions arrivés n'était plus très loin. Il ne restait plus qu'une pièce et le sas de sécurité. À mon grand soulagement, la porte fermant l'autre extrémité du couloir s'ouvrit sans résistance...c'est alors que la puanteur me prit à la gorge.

Une odeur de sang vicié et de cadavres en putréfactions. D'instinct je reculai en me couvrant le nez et la bouche de ma main. Je n'avais nulle envie de franchir cette porte, sachant très bien ce que j'allais trouver de l'autre côté...mais je n'avais pas le choix. J'arrachai un bout de tissus à mon haut déjà bien mal en point et le nouai autour de ma tête comme masque de fortune avant de m'avancer.

Bien qu'il n'y ait de toute évidence plus de courant dans le bâtiment, les veilleuses de secours fonctionnaient encore, nimbant l'horrible scène macabre d'une lueur orangée écœurante. À n'importe quel endroit que se porte mon regard, je tombais sur un corps, ou ce qu'il en restait. Tous des gardes du conseils. Mais pourquoi n'avaient-ils pas fuis ? Le compte à rebours leur en avait laissé le temps, me demandai-je essayant de ne pas laisser l'horreur prendre racine dans mon cerveau. Ces hommes voulaient notre mort après tout...mais ce n'était pas une raison pour finir comme ça.

Une fois atteint le sas de sécurité, tout devint limpide. Quelqu'un avait délibérément saboté la console, piégeant tous les hommes à l'intérieur. Heureusement la déflagration avait soufflé les vitres...nous allions pouvoir sortir d'ici ! Cette bonne nouvelle me donna des ailes et c'est avec une nouvelle vigueur que je me précipitai dans le sas et enfin dehors. L'air pur et sain qui m'arriva du goulet d'entrée, me fit l'effet d'une renaissance. Je respirai rapidement, espérant chasser cette puanteur de mon nez. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que je me rendis compte que j'étais à l'extérieur et visible comme le nez au milieu de la figure. Heureusement pour moi, aucune âme qui vive ni drone à l'horizon. Je me renfonçai néanmoins dans l'ombre ne voulant pas tenter ma chance.

À présent certaine, qu'il y avait moyen de sortir du tombeau de béton qu'était devenu cette partie de l'enceinte, je n'avais plus d'autre choix que de refaire le chemin en sens inverse. C'est déterminée mais le cœur lourd que je retournai à l'intérieur. J'étais presque sortie du charnier quand j'aperçu le couloir qui partait sur la droite. Prise d'une impulsion soudaine je le suivis et débouchai sur un cul-de-sac dans lequel s'ouvraient deux portes. Celle de droite, plus fragile, était fracassée et une fois que j'eus franchis le seuil, je sus que j'avais bien fait d'écouter mon instinct.

C'était une infirmerie ! Ou plutôt ce qu'il en restait. Tout était sans dessus-dessous, mais l'incendies ne semblait pas s'être propagé jusque-là, épargnant au maximum les fournitures médicales. C'est avec des gestes fébriles que je farfouillai dans les étagères renversées à la recherche de compresses, d'antiseptique et d'antibiotiques, tout ce qui pouvait m'être utile pour soulager provisoirement Connors. Je ne crus pas à ma chance lorsque je dénichai un sac à dos dans ce chaos. Je fourrai toutes mes trouvailles à l'intérieur et le hissant sur mes épaules, m'empressai de parcourir le reste du chemin.

Avant de retenter la traversée, je déblayai grossièrement une zone au sol, pour ne pas que nous ne nous blessions lors du trajet retour. Puis, sans plus de préparatifs, visualisai le ciel bleu, l'herbe verte et l'air sain et vivifiant...

***

...qui emplit instantanément mes poumons. J'y étais ! J'avais réussis, sans m'évanouir et beaucoup plus rapidement qu'à l'allée. C'est au moment où je voulu partir prévenir les autres que je me rendis compte que j'étais couchée sur le sol et totalement incapable de bouger. Mon corps était de plomb et ne me répondait plus. J'essayai de crier, mais aucun son ne sortit de ma gorge.

Paniquée, je tentai par tous les moyens de bouger ou d'appeler à l'aide...mais rien à faire. Je gisais là, inutile. Et tandis que j'attendais dans la peur et l'angoisse une amélioration de mon état, une petite voix tournait en boucle dans ma tête me répétant sans cesse :

« Pourquoi ne sont-ils pas là ? »

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Voilà, nouveau chapitre très dense et très descriptif...j'espère qu'il vous a plu ? Je voulais vous dire aussi..."Virgin Territory" vient de se classer...

#11ème !!*o*!!

C'est dingue O_Q

Un grand merci à tous d'être présent malgré cette longue pause, vous êtes top <3

Virgin Territory-Isolated System Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant