Chapitre 1 ; partie 1

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Ce soir-là lorsque je rentrais de ma formation, je trouvai devant la porte de mon box le carton de provisions de la semaine. Cela me faisait toujours bizarre de le voir posé ici. J'avais vécu seize années avec mes parents et c'étaient eux qui le récupéraient d'ordinaire mais maintenant que j'avais débuté mon apprentissage, je devais me débrouiller seule et être autonome, ce qui n'était pas encore totalement le cas.

Par réflexe, je vérifiais tout de même le nom et le numéro du box sur carton avant de le prendre. Comme chaque semaine, il était inscrit en majuscules au feutre noir la même chose : « Kaya Mathing ; Box n°6731 ».

Une fois rassurée, je le pris comme je pus en le calant contre ma sacoche et posai ma main contre l'écran de contrôle.

Dès que mon empreinte fut identifiée, la porte coulissa et je rentrai chez moi. Enfin, chez moi, c'était un bien grand mot étant donné que les box étaient minuscules et très impersonnels. Même en essayant de mettre un peu de décoration, rien ne cachait vraiment le blanc froid des murs, du plafond et du sol. Pour mon plus grand malheur, ces stupides portes n'avaient pas non plus échappé à cette couleur glacée.

Les box comportaient le plus souvent trois espaces agencés de la même manière. Il y avait une chambre servant aussi de bureau qui était la pièce la plus grande par laquelle on entrait. Ensuite, on trouvait directement sur notre droite en rentrant derrière une porte coulissante, une salle de bain exigüe. Enfin, près du lit, au fond, il y avait une autre porte qui nous permettait d'accéder à une cuisine tout aussi minuscule.

Je m'y rendis immédiatement après la fermeture de la porte d'entrée pour poser le carton de provisions. Il prenait toute la place sur la table. Cela me faisait vraiment bizarre, je n'arrivais pas à m'habituer à ce box. Il était trop petit.

Bon après, il fallait dire que j'avais eu la chance de grandi dans un box beaucoup plus grand avec mes parents et mes deux frères. Mais depuis un an je vivais seule et donc je n'avais pas besoin de beaucoup place. C'était la Gestionnaire chargée de m'attribuer mon box qui l'avait affirmé le jour de mes seize ans.

Avant même de ranger le carton, je me dirigeai vers l'écran mural de la cuisine pour y afficher la photo pour ne pas finir folle à cause de ces fichus murs blancs. Je choisis celle où une forêt était représentée, c'était ma préférée. J'aimerais bien un jour me rendre dans une forêt mais je savais que c'était impossible malheureusement...

Rapidement, je jetai un coup d'œil dans ma chambre-bureau pour être sûre que les deux autres écrans affichaient eux-aussi l'image avant de me tourner enfin vers le carton de provisions que je devais ranger si je voulais avoir la place pour dîner ce soir.

En ce moment, les Agriculteurs avaient de bonnes récoltes et nous avions souvent des fruits et des légumes, ce qui était encore le cas cette semaine. Après, pour le reste des provisions, rien d'extraordinaires, c'était comme d'habitude : des pâtes, du riz, des yaourts et des paquets de biscuits secs. Lorsque je remarquai que ces derniers qu'ils étaient au chocolat, je me mis à sourire. C'étaient mes préférés mais nous n'en n'avions que très rarement, les fèves de cacao étaient très dures à faire pousser dans les Fermes malheureusement, et je pouvais compter sur mes mains le nombre de fois où j'avais eu l'occasion d'en recevoir dans les caisses de provisions au cours de mes dix-sept années d'existence.

Je passai le quart d'heure suivant à tenter de résoudre le casse-tête hebdomadaire de faire rentrer toutes les provisions dans les mini-placards de la cuisine. Dès que j'eus finis mon rangement, je pliai le carton et le jetai dans la trappe à emballage qui était incrusté dans le mur. Sans lui, j'avais déjà beaucoup plus de place ce qui était plus simple pour cuisiner mais aussi plus agréable à vivre !

Cobayes : Expériences - Tome 1Kde žijí příběhy. Začni objevovat