J'écoutais vraiment les paroles de Ines, c'était vrai quand je lui disais que j'en prenais note parce qu'au final sûrement que ça allait finir par me servir, je ne pouvais pas vraiment en être sûr sur le moment parce que je n'étais pas spécialement dans l'optique de changer quelque chose à ce moment-là mais sûrement que j'allais finir par avoir le déclic.

Elle me faisait quand même un peu de peine parce que ça se voyait qu'elle se démenait pour que j'arrête tout ça mais mes pensées étaient beaucoup trop embrumées par tout le reste et ça me faisait faire du sur-place, voire pire ça me faisait faire marche arrière et ça me faisait descendre encore plus bas.

J'avais fini la soirée avec elle. On avait eu pas mal de sujet de discussions mais j'en avais marre à chaque fois qu'on ne parle que de moi. Emir ceci et Emir cela, je n'en pouvais plus et ça me cassais clairement le crâne, du coup j'avais voulu m'attarder un peu sur elle. J'avais voulu en savoir plus étant donné que je ne lui avais rien demandé depuis ma sortie.

- Moi : Tu vois j'ai remarqué qu'à chaque fois les sujets de discussions s'arrêtent à moi, à ce que j'ai fait ou ce que je n'ai pas fait mais au final on parle jamais de toi. Moi j'aimerai savoir ce qu'il en sera de la suite de tes études, de ton travail, puis ton code alors ?
- Ines : Je n'en avais pas parlé parce que je te sentais beaucoup trop occupé, je ne voulais pas t'ennuyer avec tout ça.
- Moi : Je te jure que ça m'intéresse. Raconte-moi.
- Ines : Déjà pour commencer j'ai eu mon permis et ma gova pas longtemps après.
- Moi : Bsahtek, je suis farhan pour toi. Avoir le permis c'est tellement mieux, tu comptes sur personnes. C'est le top.
- Ines : Ouais au moins je ne suis plus bloquée sans gova. Sinon pour les études c'est toujours la même filière en évolution. J'espère prochainement pouvoir repartir étudier autre que devant un PC et aussi pouvoir reprendre ma place au Palace. Je crains d'être oublié dans ce milieu et je ne veux vraiment pas ça.
- Moi : Laisse-moi juste quelques temps histoire que je mette tout bien en place et je t'assure que je m'occuperais des petits et toi tu retourneras à tes études et ton travail.
- Ines : Je ne me verrais tellement pas perdre cette place et réduire à néant tous les efforts que j'ai déjà fait. Je te jure Emir mes futurs projets je les vois avec toi in shâ Allah, me crois pas si tu veux mais je te jure depuis qu'on a fait cette faute et que tu es rentré dans ma vie, je vois tous mes projets avec toi.
- Moi : Comment ça ?
- Ines : Je pourrais très bien te laisser de côté et ne pas penser à toi mais désormais t'es dans mes pensées et chaque chose que je fais c'est pour les petits mais pour toi aussi. Moi je ne compte pas travailler pour quelqu'un toute ma vie, je tiens à voyager partout et à être accepté dans les plus grands Palaces et restaurants étoilés dans le monde pour qu'un jour ce soit l'inverse et que ce soit des gens comme moi dans mon cas actuellement qui travaille pour moi et ces projets je les vois avec toi. Je veux avoir un jour mon nom inscrit et avoir mes propres restaurants et étoilés un peu partout mais plus particulièrement dans les grands pays Arabes et être fière de tous les efforts que j'aurais fait depuis mes quinze ans où je suis rentré dans cette filière in shâ Allah. J'ai encore du temps, j'ai encore à apprendre et tout ça je l'apprends en travaillant dans le Palace où je suis actuellement, où les restaurants étoilés par lesquels j'avais commencé à mes débuts et malheureusement si je m'y remets pas rapidement tous mes efforts vont être perdus.
- Moi : Crois-moi très prochainement tu retourneras voir ton chef. Je vais faire des efforts parce que de la façon dont tu me parles ça se voit que tu en veux dans la vie et je me sentirai fautif si tu perds ta place.
- Ines : Je ne sais même pas comment je réagirais si tous mes efforts devaient être réduits en poussière. Bien sûr que j'en veux dans la vie et beaucoup plus depuis qu'on a Zaher et Zian. Je compte partir d'ici moi et c'est en m'acharnant sur ça que je réussirai in shâ Allah. Depuis gamine moi je me dis, quand je serais plus grande je voudrais pouvoir vivre très aisément et il y a que comme ça que je pourrais, enfin pas ici.
- Moi : Tu comptes aller où ?
- Ines : Déjà j'avais eu des opportunités à Dubaï, Las-Vega, Bora-Bora et bien d'autres comme je t'avais dit mais malheureusement suite à ce qui s'était passé j'avais dû tout mettre en pose mais je compte partir d'ici et m'installer ailleurs, je ne compte pas partir seule. Je voudrais partir avec vous, être heureuse d'exercé dans un domaine qui me plaît et me levée chaque matin dans un endroit de fou, avec une vue de malade où il y aura le sable fin, la mer turquoise, les palmiers et un magnifique soleil. C'est comme ça que je me vois depuis que j'ai commencé à m'acharner sur mes études, mon travail et mes évolutions. Et c'est en m'acharnant que j'y arriverais in shâ Allah.
- Moi : J'ai l'impression que c'est une nouvelle Ines que j'ai devant moi. Tu me parlais souvent de tes projets, tu avais une détermination de fou mais là c'est plus de la détermination, c'est de la rage.
- Ines : C'est nos enfants qui m'ont rendu comme ça. Je vois certaines de mes connaissances comment leurs parents avaient du mal à vivre mais vraiment du mal, c'est-à-dire en début du mois ils étaient à sec et ils vivaient triste et ça m'avait toujours fait mal et moi je ne veux pas ça pour eux.
- Moi : Je te jure je pourrais t'écouter parler pendant des heures. Je suis fier de la mère qu'ils ont.
- Ines : J'ai toujours pensé comme ça mais beaucoup plus depuis qu'on est devenu parents. Je veux que quand ils seront un peu plus grands et qu'ils nous feront un caprice pour leur acheter un jouet ou heja comme ça qu'on leur dit non parce qu'on n'aura pas eu envie de céder à ce caprice plutôt que de leur dire non parce qu'on n'aura pas eu de quoi leur acheter. Tu vois où je veux en venir ? Et même je voudrais pouvoir partir dans les îles ou autres à tous moments avec vous, sans me soucier de si on aura assez pour pouvoir le faire ou pas. Moi ce que je veux c'est nous faire plaisir sans compter et à tout moment.
- Moi : Ah ça y est j'ai compris ton raisonnement. Je n'ai jamais côtoyé une femme aussi déterminé que toi de toute ma vie.
- Ines : Je suis farhana que tu commences à te rendre compte de tout et des efforts que je fais. Oublie pas hein, partout où j'irais tu seras là.
- Moi : J'essayerai ouais, en tout cas je te soutiendrai toujours dans tes projets parce que tu le mérites vraiment.

Enfin on avait arrêté de parler que de moi, surtout que c'était inintéressant quand on parlait de moi. Ça y est enfin on avait parlé de choses qu'on avait jamais vraiment abordé jusqu'au bout, elle m'avait dit ses ressentis et je kiffais trop l'écouter parler. J'avais tellement kiffé que je m'étais posé à côté d'elle et je la regardais parlé.

Elle avait une rage de réussir, une envie de se surpassé, une détermination incroyable. Tout ça dans un si petit corps, et moi qui lui avait posé une étiquette directement le jour où je l'avais vu à Marseille, je l'avais jugé sans même la connaître. Je la pensais comme toutes ces meufs avec qui on passait nos soirées mais en fait il en était rien de tout ça malgré l'énorme faute qu'on avait commise.

J'avais fini ma nuit là-bas parce qu'il était très tard. Durant toute la soirée et la nuit ça avait été assez compliqué parce que Zian avait été très mal du coup on avait essayé de gérer la situation comme on pouvait. Elle savait mieux s'y prendre évidemment, elle avait l'habitude et elle savait y faire contrairement à moi qui avais été complètement perdu.

Cette nuit-là j'avais vraiment pu me rendre compte de la dureté que c'était et comment elle avait dû en bavé le temps que j'avais été incarcéré. Ça avait vraiment été dur de le voir souffrir comme ça. Je n'arrivais pas tellement à comprendre, il avait comme des crises, énormément de mal à respirer comme si par moment il restait quelques secondes sans respirer.

J'avais vraiment été brusqué d'être confronté à tout ça, surtout que ce n'était pas n'importe qui, non, c'était Zian mon fils, la chair de ma chair. J'avais ressenti tellement de choses à ce moment-là mais tellement que je ne saurais même pas décrire tout ces ressentis. Ça avait été tout plein de choses à la fois qui m'avaient submergé.

Entre chaque discussions et chaque paroles que l'on avait eu, on avait été très proche de lui et on s'était entraidait, on avait été là pour lui et on l'avait assisté durant toute la nuit. Je n'aurais jamais pu pensé vivre ça un jour et c'était quelque chose d'intense. Tout ce que j'avais pu vivre avec Ines depuis n'avait été que intense.

Un enfant qui souffrait d'une maladie et qui était dans une période où la maladie faisait effet plus que d'habitude, une mère qui souffrait de voir son enfant souffrir et qui était impuissante face à ça, et un père qui était dans l'incompréhension et qui ne savais pas vraiment comment réagir à tout ça. C'était surréaliste pour moi, ça avait été trop d'un coup.

Quand j'avais été plongé la tête la première dans toute cette galère la première personne à qui j'avais pensé ça avait été ma mère. Ya Rabi moi qui avait été si mauvais avec elle comment j'avais pu penser à elle à ce moment-là ? Mais malgré tout ça ne m'avait pas empêché de penser à elle.

J'avais tellement été lessivé de tout ça que j'avais commencé à me dire «Et si tout ça n'avait pas été une faute et que ces enfants je les avais eu après m'être marié ça aurait été différent. La mama aurait pu être là pour m'aider, elle qui avait déjà été mère de trois enfants elle aurait pu être présent pour son fils et son petit-fils.» Ça m'avait fait badé un max de penser à ça.

Puis même si ils le savaient, ils auraient pu s'en occupé les jours où Ines allait travaillée et que moi j'étais occupé. Ouais clairement, ça aurait été complètement différent, ça aurait été vraiment bien et puis ils auraient pu profiter d'eux dès leurs naissances. Mais aussi psychologiquement on aurait été beaucoup mieux Ines et moi.

Le fait qu'on avait ce fardeau de devoir cacher les naissances ça jouait énormément sur notre moral et tout le reste. On était beaucoup plus sur les nerfs, on avait toujours ce poids qui pesait sur les épaules et à la longue ça devenait vraiment pénible parce qu'on savait que là, on ne vivait pas pleinement tout ça..

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