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Une fois que j'avais tout posé sur la table basse, son regard était resté bloqué sur moi, et à plusieurs reprises, il m'avait répété une phrase du genre «Je ne sais pas ce que tu comptes faire avec ça, mais ce sera sans moi» Sa réaction m'avait fait dahak, mais même si, il avait été sérieux sur ses paroles, il n'allait pas pouvoir refuser ça.

- Moi : C'est pour toi ça, donc arrête de dire des choses comme ça.
- Zyam : Non, je n'accepterai pas de toute façon. On s'est tourné le dos durant plusieurs mois, donc je ne vois pas pourquoi j'accepterai cette somme.
- Moi : Et alors ? Il est où le rapport avec mon geste ?
- Zyam : Je t'ai lâché dans une période où tu aurais sûrement aimé avoir du soutien, et pas n'importe lequel, mais le mien, celui de ton frérot de toujours, donc non.
- Moi : Tout est très différent d'auparavant, nos vies ne sont plus les mêmes et ne ressemblent plus. À l'époque, comme la plupart des jeunes, nos vies étaient plates et donc, on avait tout notre temps pour se voir et partager de nombreuses choses ensemble, mais actuellement, ça n'est plus pareil.
- Zyam : Oui c'est vrai que les épreuves nous ont endurci et nous ont poussées à grandir sûrement un peu trop vite. Le mariage, les enfants, les bourbiers et toutes ces choses ont facilité et forcé notre éloignement.
- Moi : Puis aussi, je suis quelqu'un de très difficile à vivre et petit à petit, ça avait commencé à te déplaire et de plus en plus, donc je comprends tout à fait les réactions que tu as eues vis-à-vis de moi.
- Zyam : Un vrai frère, il nous prend avec nos qualités et nos défauts et il ne nous lâche pas. Avec toi, c'est tout le contraire que j'ai fait et je m'en veux, parce que j'aurai dû forcer un peu plus, surtout les fois où tu me laissais sans réponse.
- Moi : C'est moi qui vous mettiez amnése, donc à partir de là, qu'est-ce que vous auriez voulu faire ?
- Zyam : Mais justement, parce que depuis toutes ces années tu es dans le mal et tu t'enfonces toujours plus dedans, parce qu'il y a toujours plus de choses qui arrivent et c'est ce qui te pousse à la solitude, mais ça n'est pas bon du tout, et c'est là, qu'en tant que frérot, j'aurai dû t'assister et rester à tes côtés, quitte à forcer un peu.
- Moi : Sincèrement, je te comprends Zyam, parce que même moi, j'ai énormément de mal avec moi-même, tellement que je suis un difficile et un perdu de la vie, alors je n'imagine même pas ce que ressentent tous ceux qui m'entourent.
- Zyam : Mais Emir, tu ne le fais pas exprès ça. C'est ta façon d'être, mais surtout ta façon d'exprimer tout ton mal, donc à partir de là, on aurait dû et on devrait être comme un soutien pour toi, et pourtant, à présent, c'est tout le contraire qu'on a fait.
- Moi : Sur ce qu'il en est de toi et moi, on a tous les deux nos torts. J'ai été un gros lourd et je ne t'ai pas facilité avec ma façon d'être, mais toi, tu ne m'as pas facilité avec ta façon de réagir à tout ça, mais surtout face à moi, sachant les raisons qui me poussent à être comme ça, mais bon mahlich.
- Zyam : Exactement, c'est de ça que je te parle.
- Moi : Cette situation a été difficile pour toi aussi, donc sans grande difficulté, j'ai réussi à passer au-dessus de ça, au moins, puis ça contrebalance sur le fait que j'ai foiré ton mariage.
- Zyam : Non, tu ne l'as pas foiré frérot. Ce qui m'avait gêné dans tout ça, c'est surtout le fait que tu n'avais pas été présent, du moins, pas jusqu'au bout. Parce qu'en soit, après que vous soyez partis, tout était revenu à la normale, hormis le fait que j'avais eu un sale goût amer par rapport à tout ça et que j'avais eu du mal à me remettre dans l'ambiance.
- Moi : Sincèrement, je ne sais même pas quoi te dire. Ça me fait chier que ça se soit passé comme ça.
- Zyam : Lorsque j'avais été dans les préparations de tout ça, je n'avais fait que de penser et de parler de toi, parce que j'aurais aimé que tu sois là durant tous ces jours, mais bon, si ça s'est passé comme ça, c'est que c'était écrit.
- Moi : J'aurai voulu que ça se passe autrement, je t'assure. J'avais été dans une sale période et j'avais été très irritable dû à ça, donc une fois que j'avais vu Hocine, ça avait été fini.
- Zyam : Je ne savais pas que tu avais autant de haine envers-lui, parce qu'autrement, je ne l'aurai pas fait venir et Krim par la même occasion.
- Moi : Il y a quelque chose qui me déplaît avec lui, hormis le fait qu'on s'était embrouillé par rapport aux trafics.
- Zyam : Ça me perturbe, parce qu'à l'époque, l'entente elle était vraiment présente entre vous deux.
- Moi : Il y a tout qui peut changer d'une minute à l'autre et notre relation en est la preuve.
- Zyam : Ouais je le sais bien. Bon après, ça fait un moment qu'on s'est lâché, donc ça peut être compréhensible. Il y a eu quelque chose en particulier avec lui ?
- Moi : J'avais déjà la haine contre lui, par rapport à quelque chose qui s'était passé chez Kalvin, mais suite à ça, j'avais vu certaines choses assez soft, lorsqu'il avait croisé ma sœur à la cité, il y a quelque temps, et depuis, j'ai quelque chose au fond de moi qui me tiraille, mais je suis encore sûr de rien. J'aimerais lui faire endurer du sale, comme j'aurais aimé le faire à tous ces chiens qui ont touché à mon frère.
- Zyam : Ouais je vois ça. C'est fou de voir comment tu es nourris par la haine, mais malheureusement, c'est dû à toutes ces choses. Pour ne pas que ça aille plus loin et que tu te mettes encore dans des bourbiers, parle avec ta sœur et essaye de voir ce que ça pourrait être.
- Moi : Non, parce que si ça se trouve, je m'emballe trop et il n'y a absolument rien, donc je n'ai pas envie de lui en parler. Je verrai ça avec lui, lorsque j'en aurai l'occasion in shâ Allah.
- Zyam : J'ai cru comprendre que tu avais lâché le sale, afin d'avancer plus sereinement dans ta vie, donc reste sur cette ligné et évite de t'embarquer dans des bourbiers frérot. In shâ Allah, on aura l'occasion d'en reparler un peu plus posément, mais en attendant, prend en compte ce que je t'ai dit, parce que c'est pour ton bien.
- Moi : Je sais que ça fait plus de mal que de bien de toujours ressasser les choses et rester bloquer sur des niaiseries, mais ce n'est pas facile du tout. Je persévère et j'essaye d'avancer en laissant ces choses de côté, mais malheureusement, il y a beaucoup de choses sur lesquelles je n'arrive pas à passer, en plus de ce qui se rajoute.
- Zyam : Je suis bien conscient que je ne pourrai pas changer grand-chose à ça, mais au moins, le fait d'être à tes côtés et te soutenir, ce sera déjà ça. On va se doser et notre relation redeviendra aussi naturelle qu'avant, in shâ Allah.
- Moi : C'est d'ailleurs pour ça que tu vas accepter cette somme et ce que je compte faire avec. Accepte cette somme, sinon je repars et notre relation restera telle quelle est depuis quelques mois.
- Zyam : C'est quoi ce bourbier, t'es sérieux là ?
- Moi : J'ai décidé ça à l'instant.
- Zyam : Ce n'est pas bien ça, je t'assure Emir. Garde-les, et tu te feras plaisir avec tes enfants.
- Moi : Ne t'inquiète pas pour eux, ils manquent de rien alhamdulillah.
- Zyam : Peu importe. À présent, tu travailles pour gagner de l'argent proprement, mais au final, tu n'en profites pas ?
- Moi : Bien sûr que si, mais je t'ai toujours dit que je te revaudrai toutes ces fois où tu as été là pour moi, malgré ce qui a pu se passer entre nous ces derniers mois.
- Zyam : Pas avec une somme pareille. Rien que le fait d'être avec toi, c'est déjà énorme pour moi.
- Moi : Bon, du coup, tu préfères quelle destination ? Moi, je t'avoue que j'aime les petites îles, la chaleur, le sable fin et l'eau turquoise.
- Zyam : On va sur une île avec tes enfants alors.
- Moi : Non. Je te fais cadeau d'un voyage pour ta femme et toi, arrête Zyam.
- Zyam : Emir, wAllah que non. J'aurai d'autres occasions de partir avec elle, et tout sortira de ma poche in shâ Allah.
- Moi : C'est ça qui te gêne ?
- Zyam : Je crois que tu te rends pas compte en fait.
- Moi : Bien sûr que si. Je suis conscient, mais tu n'es pas n'importe qui, donc je le fais sans tracas.
- Zyam : Pas de soucis, mais je veux partir avec toi. Ce n'est pas parce que je suis marié que je ne peux pas profiter avec tous mes frérots. Je peux me permettre une semaine ou deux avec toi. On a besoin de se retrouver et d'être loin de tout ça, afin de partager des moments et se dire ce qu'on a sur le gelb frérot. Il y a tellement de choses au fond de nous, qui nous travaille et qu'on aimerait se dire, ce serait un bon moyen de le faire.
- Moi : De toute façon, je n'aurai pas de vacances avant un bon moment, parce que je viens de sortir de mon congé, alors accepte au moins ça.
- Zyam : Ça ne me dérange pas d'attendre.
- Moi : Je ne voyais pas les choses comme ça, tu as tout foiré.
- Zyam : Tu ne veux pas partir avec moi ?
- Moi : Bien sûr que si, mais je voulais te faire plaisir avant tout.
- Zyam : Si tu veux vraiment me faire plaisir, il faut qu'on parte ensemble avec tes enfants.
- Moi : Alors ça ne sera pas maintenant, et je ne ferais pas venir mes deux enfants.
- Zyam : Même si, ça se fait dans un an, ce n'est pas un problème, puis tes enfants, ça me ferait plaisir de les voir, mais après tout, c'est à toi que revient cette décision de les faire venir ou pas.
- Moi : Tu auras d'autres occasions de les voir et si on part en vacances ensemble, je ferais simplement venir Zaher in shâ Allah

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