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Ça avait été Abdel. Ce gars, faisait partie du groupe avec lequel j'étais en lien depuis un bon moment, du moins, c'était celui qui avait monté ce groupe-là, à l'époque. Il avait quasiment la trentaine et c'est avec lui que j'avais commencé mes premiers pas dans les délires pas très nets, vers l'âge de seize ans à peu près.

Je n'avais jamais tremblé face à lui, jamais une seule fois, même si, il m'était souvent arrivé d'être assez brusqué par sa façon d'être que je ne comprenais pas toujours. Il était assez baraqué, bien plus que moi, dû à la testostérone, mais il n'égalait pas mes 1.89m, de par sa vraie petite taille, donc je n'avais pas de quoi trembler face à lui.

Ce jour-la, il était très tôt et je venais de rentrer chez-moi, il y a peu temps, afin de me reposer, puisque j'avais passé toute ma nuit dehors à faire de sales choses, mais il m'avait dosé d'appels et de messages, ce qui m'avait empêché de tomber raide. Après plusieurs appels, je lui avais enfin répondu, pour savoir ce qu'il me voulait.

Lorsque j'avais décroché, il s'était littéralement défoulé sur moi, à coup de mauvaises paroles, puisque je l'avais laissé sans réponse durant les deux mois où j'avais été au pays, alors qu'on avait été en affaire ensemble juste avant mon départ. Il ne s'était pas arrêté dans ses reproches et il était allé toujours plus loin et plus fort, yay.

En plus de vendre des choses illicites, il vendait aussi des gova de collection, de manières légales selon lui, puisqu'ils les faisaient venir de Californie, étant donné que c'est autorisé, et même très rentable, ça, c'est vrai, et donc, à mes débuts, il m'en avait donné une en échange de ventes qui avaient fait gonfler la caisse.

Il avait tendance à me confier certaines ventes, et avant de partir au pays, il m'en avait confié une, mais je ne l'avais pas faite, puisque je n'avais pas eu le temps avec les préparations du départ, donc il m'avait demandé à ce que je vienne et que je lui redonne la marchandise et la mustang qu'il voulait revendre à quelqu'un.

Ça avait un peu chauffé entre nous, parce que je n'avais pas accepté ce qu'il m'avait dit. La gova, il me l'avait donné après plusieurs bonnes ventes, donc je n'avais pas compris pourquoi il avait voulu la revendre à quelqu'un d'autre. Je n'avais pas eu envie qu'il me prenne la tête, donc j'y étais allé, même si, je n'allais pas lui rendre.

Il vivait dans un vieux squatte délabré au 93, donc ça me faisait toujours un bon quarante minutes de route, mais même si, ça avait fini par me gaver, je n'avais plus eu le choix, étant donné que je n'avais aucun diplôme ni travail, donc aucune rentrée d'argent. J'avais pris le moyen le plus rapide, mais également le plus sale, c'est vrai.  

Une fois sur place, je m'étais garé un petit peu plus haut, parce que le coin où il vivait, était très surveillé par la flicaille, étant donné qu'il y avait eu beaucoup de problèmes avec les trafiquants, mais aussi parce que ça aurait été un bon moyen pour lui de récupérer la gova et j'avais préféré qu'il fasse un échange avec une autre ou des thunes.

Je m'étais garé plus haut, j'avais rangé la moitié des sachets sur moi, et j'y étais allé. Je n'avais pas tout pris, puisque j'en avais gardé pour ma consommation personnelle, étant donné que je n'avais plus rien. J'allais lui faire croire que j'avais vendu et que je n'avais pas pu sortir avec toutes les thunes, mais que j'allais lui ramener.

Ce jour-là, j'avais longé les murs, puisqu'ils avaient été présents dans les rues, étant donné qu'il était dans les alentours de six heures du sbah. Lorsque j'étais arrivé devant chez Abdel, il y avait eu une gova de flicaille, donc j'avais fait demi-tour, sinon j'allais me taper un contrôle au faciès, alors que j'avais eu les poches pleines.

Nos têtes trop bronzées les dérangent, ça leur fait mal, ils se sentent obliger de nous contrôler pour tout, mais à la fois pour rien, donc je n'avais pas voulu jouer avec le feu et j'avais fait demi-tour. Je m'étais posé dans une rue à côté de celle d'Abdel, mais finalement, j'en avais rien eu à faire et j'étais retourné sur la rue d'Abdel.

Cause à effetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant