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On avait chacun reprit la route de son côté, et on s'était retrouvé chez le frère. Une fois arrivé, j'étais allé me poser à l'écart, parce que je n'avais vraiment pas eu le moral, et j'avais eu ce besoin d'être un peu seul, afin de cogiter sur tout ce qu'il s'était passé. Elles m'avaient clairement froissé, et je n'avais pas réussi à m'y faire. Ça avait été har.

Je ne m'étais jamais vraiment senti à l'aise dans mon rôle de père, et ça avait toujours été compliqué, déjà au vu de la situation, mais surtout, sachant ce qu'ils pensaient de mes petits, mais également de moi. J'en étais déjà dégoûté depuis bien longtemps, mais leurs façons de réagir avaient clairement accentué la chose. Ils m'avaient dbeh.

J'avais été lâché par tous mes proches et je n'avais eu aucun soutien de leur part, et même si, depuis, j'avais réussi à avancer sans eux, et surtout, à m'en sortir sur certaines choses, ça m'avait clairement mis un gros coup au moral. Ce qui avait été assez difficile, ça avait été le fait, qu'ils me voyaient tous comme quelqu'un de mauvais, yay.

J'avais passé toute ma fin d'après-midi à l'écart de tous. J'avais cogité sur pas mal de choses, mais ça n'avait rien changé pour autant. Nouredy, l'avait très bien compris, et c'est pour cette raison qu'il n'avait pas forcé les choses, et qu'il m'avait laissé seul, afin de souffler chwiya. Puis en début de soirée, il était revenu me voir pour savoir.

- Nouredy : Alors ? J'aimerais bien savoir comment ça s'est passé.
- Moi : Ça ne s'est pas passé. Il n'y a rien eu.
- Nouredy : Pourquoi tu as mis autant de temps alors ?
- Moi : Il ne s'est rien passé qui mériterait que j'en parle.
- Nouredy : Elles ont dit quoi pour que tu sois sur les nerfs ?
- Moi : Tu sais, elles me blâmaient, puis par-dessus, elles rajoutaient une petite phrase hnin pour faire passer la chose.
- Nouredy : Tout ce qu'elles ont pu te dire, elles le pensent, et ça, tu ne peux pas leur reprocher. Que ce soit des choses blessantes ou non.
- Moi : Ah ! Ça me rend dingue. C'est pour ça que depuis, ça n'a pas bougé, parce qu'elles passent leur temps à me blâmer, mais elles ne cherchent pas de réelles solutions pour faire avancer les choses positivement.
- Nouredy : Tu leur en as parlé de ça ?
- Moi : La seule chose qu'elles savaient dire, c'était «Il faut nous comprendre et nous laisser du temps» Demain, si je cane, le temps, il y en aura plus.
- Nouredy : Emir, quand tu fais tes salah, ne te prive pas de faire des duas. Il y en a, quand ils font leurs salah, ils ne pensent pas spécialement à faire des duas, donc c'est pour ça, je te le dis.
- Moi : Je fais, mais ça ne sert à rien. Je suis bien trop sale pour être entendu. Allez ! C'est bon, ne m'en parle plus.
- Nouredy : 3ajib, ne dit pas ça. Emir, dis-moi les choses telles qu'elles doivent être dites. Est-ce que tu as refait quelque chose depuis, peu importe avec quoi ou avec qui, juste je veux savoir ?
- Moi : Franchement, ces derniers temps, je me suis vu tomber à nouveau, et l'air un peu déconnecté, je me suis remis à consommer avec les frères, mais depuis, je n'y suis pas retourné.
- Nouredy : Ces gens qui t'envoient au trou petit à petit, en te donnant de fortes doses, tu les considères comme tes frères ? C'est que tu n'as vraiment rien compris alors. Un frère, c'est quelqu'un qui nous aime et qui veut notre bien, donc eux, ce n'est clairement pas tes frères.
- Moi : Peu importe, ce n'était pas la question.
- Nouredy : Et depuis quand tu as recommencé à faire le guignol ?
- Moi : Ne commence pas. Je n'ai pas repris, simplement, sur deux nuits, j'avais vrillé et j'y étais retourné pour consommer, mais la veille du ramadhan, lorsque tu m'avais recontacté, ça m'avait froissé, donc j'avais tout stoppé et j'étais reparti.
- Nouredy : Franchement, je ne sais même pas quoi dire. C'est désespérant, parce que je mets tout en œuvre pour que les choses changent et que tu te sentes mieux, mais à côté de ça, tu te permets de reprendre contact avec ces gens, pour te mettre des doses de malade. Tu t'envoies au trou, et le pire, c'est que tu le sais très bien, mais tu continues. C'est une forme de suicide, comme je te l'ai toujours dit, et même si, tu as toujours réussi à t'en sortir, viendra un jour où tu ne te rateras pas, et toutes ces années de dosage te le feront payer.
- Moi : Tu n'es jamais passé par là, donc tu ne pourras jamais véritablement te mettre à ma place. Dans ce genre de moment, tu ne peux même pas t'imaginer ce qui nous passe par la tête.
- Nouredy : Même si, je ne peux pas véritablement comprendre ce que vous ressentez, j'imagine bien que ça ne doit pas être évident, mais je t'ai toujours dit que tu avais mon soutien et le soutien de tous les autres frères. On est tous là pour toi, et tu as plusieurs épaules sur lesquelles t'appuyer, lorsque ça ne va pas, et il ne faut pas que tu ailles honte de ça.
- Moi : Ce sont deux choses complètement différentes. J'ai bien compris que vous étiez-là pour moi, mais en soit, votre soutien ne change pas grand-chose. Quand je me dose, c'est pour que ça m'emmène ailleurs et que je puisse être relax durant quelques heures, chose que vous ne pouvez pas faire.
- Nouredy : Ça me rend fou. Tu avais une bonne santé avant, et tu as tout foiré, rien que tu as du mal à respirer, mais tu continues à forcer sur ta santé. Tu as déjà fait plusieurs arrêts cardiaques, mais alhamdulillah, tu as toujours pu t'en sortir, mais il ne faut pas que tu oublies, que ça pourrait se reproduire à nouveau, ou alors, tu pourrais même être atteint de maladie.
- Moi : Si ça m'arrive, c'est que c'était écrit.
- Nouredy : Mais éloigne-toi de toutes ces choses au moins. Je te souhaite la santé, évidemment, mais ça se trouve, à force de t'être dosé, tu as attrapé une khra, qui est en train de n3ess pour le moment, mais qui finira par se réveiller dans quelques années.
- Moi : Je t'ai dit que si ça m'arrive, c'est que c'était écrit. Si un jour, j'ai le cancer wela heja comme ça, c'est que ça devait se passer ainsi w khlass.
- Nouredy : wAllah que tu rends fou, parce que tu as la tête dure, et tu ne veux jamais écouter. Quand je pense à toutes ces personnes, qui étaient en bonne santé, et qui faisaient tout pour le rester, mais qui ont été tapé par la maladie, et toi, hmar que tu es, tu te fous la santé en l'air, alors qu'il y a peut-être moyen de te remettre en forme.
- Moi : Je vais me remettre en forme, in shâ Allah.
- Nouredy : Je sais que tu as des frérots qui sont atteint par des maladies.
- Moi : Ouais, mais ça n'a aucun rapport.
- Nouredy : Bien sûr que si. Tu as même ton père qui est atteint de plusieurs maladies, et ça ne te fait même pas réfléchir ça ?
- Moi : Nouredy, ne commence pas à me chauffer.
- Nouredy : Tu sais pourquoi je te parle de ça ? Déjà, parce que ça rend fou que tu touches à ces sales choses, alors qu'on avait commencé un travail sur ça, afin que tu arrêtes et que tu n'y retournes plus, parce que c'est quelque chose de hram, et je veux que tu t'éloignes du hram, mais aussi, parce que ça touche à ta santé et ça t'apporte que du mal, mais également, parce que c'est volontaire ce que tu fais, et ça, je n'accepte pas.
- Moi : Je n'ai pas dit que j'allais y retourner, je t'ai simplement dit que sur deux nuits, j'avais vrillé et j'y étais retourné.
- Nouredy : Et alors ? Ce que je retiens, c'est que tu y es allé.
- Moi : Vas-y, c'est bon. Déjà, on ne parlait pas de ça à la base.
- Nouredy : On parlait de ce qu'il s'était passé quand tu es allé voir ta mère, mais tu m'as demandé qu'on arrête d'en parler, donc j'ai respecté ta demande et je suis passé à autre chose, et c'est normal. Si tu crois que je vais te laisser tranquille, tu te trompes. Je serai derrière ton dos jusqu'à que tout s'arrange in shâ Allah.
- Moi : Ça ne me dérange pas.
- Nouredy : Oh, ça se voit.
- Moi : J'ai envie de tout retourner, tu m'as mis sur les nerfs.
- Nouredy : Toutes ces fois où je t'ai mis sur les nerfs et que je continuerai à te mettre sur les nerfs, in shâ Allah, tu comprendras plus tard, que c'était pour ton bien. Allez ! Ça ne sert à rien de s'emporter comme ça. On va salah et casser le jeûne ensemble, et on reprendra tout ça après le tarawih in shâ Allah.

Cause à effetWhere stories live. Discover now