● 095

1.2K 799 5
                                    

Les derniers jours avant que je parte en Algérie, il y avait une routine qui s'était installée assez rapidement. Je passais la matinée avec Zaher et Ines, dans la journée, je sortais un peu pour retrouver des connaissances, puis dans la nuit, j'allais rejoindre Nouredy et les autres frères, pour passer du temps avec eux tous.

Quand j'allais les voir, on ne faisait pas grand-chose. On partageait quelques discussions, mais sans plus. Ils avaient dit, qu'à mon retour, c'est là qu'ils allaient vraiment prendre de leur temps, pour moi. Il était donc préférable de ne pas perdre le contact avec eux, sinon ils allaient vraiment se poser des questions, me concernant.

Il fallait que j'arrête de partir et revenir sans cesse, mais surtout sans rien dire. Il fallait que je leur montre, tout de même, que j'étais là, donc j'avais passé mes dernières nuits là-bas. Ça m'avait permis de connaître d'autres frères, notamment Heusny, Alseyn et Yazid, les frères de Kamilia. Ça m'avait fait plaisir de les voir.

Il y avait eu une très bonne entente entre ces frères et moi. Ça fait du bien de s'entretenir avec des gens qui sont intéressants à parler, mais qui sont également entiers, gentils et d'une douceur très affolante. Je n'avais encore jamais connu des gens aussi calmes et doux qu'eux. C'était de la crème ces frères, mais vraiment.

J'avais échangé avec tous les frères, mais évidemment, j'avais eu plus d'affinités avec certains, comme les frères de Kamilia et deux amis très proches de Heusny. Leur calme en était devenu très perturbant, mais vraiment, moi qui n'avais connu quasiment que des gens très vifs et en forte pression, tout comme moi.

Durant ces quelques jours, j'avais senti que mes nerfs s'étaient mis en pose. Je n'avais été qu'en contact avec des gens qui transpiraient le positif et la douceur, donc, en soit, je n'avais pas eu de quoi être sur les nerfs, bien au contraire. L'ambiance était tellement sereine et même, je dirais saine, que ça en devenait apaisant.

Sur cette petite période, je m'étais calmé sur certaines choses. J'avais stoppé le contact avec tous les shiteux, même si j'avoue que j'avais échangé quelques messages avec certains. J'avais également, arrêté le contact trop corps à corps avec les femmes, puis sur ce qu'il en était de la drogue, je m'étais énormément limiter.

Ce n'était pas ce que je voulais, à écouter mon envie, j'aurai foncé pour me mettre mout, mais le fait que durant ces quelques jours, j'avais été en compagnie permanente, que ce soit avec Ines, Zaher ou les frères, j'avais dû me limiter, à un point que je n'arrivais plus à supporter, et qui vers la fin, m'avait rendu vraiment très nerveux.

C'est là que je m'étais vraiment rendu compte qu'un arrêt brusque, ça n'aurait jamais pu le faire et j'aurai repris dix fois plus, même si à ce jour, il m'arrive encore de consommer un peu, dans des moments de très grandes descentes. J'en avais été perdu, et la simple petite dose que je prenais en rentrant, n'était pas suffisante.

Après tout, ça n'était pas plus mal. Quand j'allais revenir d'Algérie, j'allais faire ce que j'avais dit, sur le fait de prendre la grande dose et de diminuer petit à petit, mais si ça pouvait, dès à présent me préparer au fait qu'à un moment, j'allais finir comme ça, par ne plus y toucher comme j'avais pu le faire. C'était tant mieux.

Plus les jours passaient et plus je m'habituais à être avec eux, malgré tout. Quand ils priaient sur place, je priais avec eux, et quand ils allaient à la Mosquée, j'y allais aussi, mais je continuais également chez Ines. Je n'avais pas refait la même connerie, de prier seulement quand j'étais avec eux, là, je m'étais plus arrêté.

La salah ça permet de s'apaiser, indéniablement, mais à cette période, je ne ressentais pas grand-chose de bon après chaque salah, et bien au contraire. Je me dégoûtais énormément, par le simple fait que, je priais, mais que, quand j'avais l'occasion de toucher à de la drogue, je fonçais aussitôt sans penser à rien d'autre.

Cause à effetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant