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Je n'avais pas eu envie qu'on perde de temps, aussitôt après la discussion que l'on avait eue, on s'était mis à chercher, et par la même occasion, j'avais commencé à faire des recherches pour moi, parce que le but était qu'on aille tous les trois notre toit. On avait basé nos recherches dans les secteurs qui nous convenaient le mieux.

Pour ma part, ça avait été Paris, parce que je ne me voyais pas, et je ne me verrai jamais vivre dans les banlieues alentours, impossible, et pour Ines, ça avait été Livry. Elle m'avait fait part de son envie de rester là-bas, et ça m'avait dérangé quand elle m'avait dit ça, parce qu'au fond de moi, j'avais quand même voulu qu'elle bouge de Livry.

Elle, qui n'avait cherché qu'à s'éloigner de ces bourbiers, ça allait être assez compliqué d'y parvenir, en restant sur Livry. Là, où elle allait se réinstaller, dans ce secteur, ça allait être impossible pour elle, de se faire discrète, même si elle faisait tout pour l'être. C'était toujours les mêmes têtes qu'on voyait, ça allait être pareil pour elle.

J'avais essayé de lui faire comprendre mon point de vue, et elle l'avait très bien compris, mais ça ne l'avait pas fait changer d'avis pour autant. Elle m'avait clairement fait comprendre, qu'elle souhaitait rester à Livry, sinon elle ne bougerait pas du Sévigné, donc je n'avais pas forcé les choses, et je l'avais laissé faire comme elle l'avait souhaité.

Je ne suis absolument pas du genre, à imposer des choses, non, vraiment pas. Je suis plus partisan de l'échange, à communiquer avec la personne, afin d'échanger nos points de vues, pour qu'après, on trouve des solutions, ensemble. Ines, avait voulu rester dans ce secteur, très bien, mais dans ce cas-là, on allait devoir faire plus attention.

Sincèrement, ça m'avait assez dérangé, parce que lorsque je lui en avais parlé, dans mon idée, ça avait été, pour qu'elle parte de ce secteur, mais j'avais tout de même respecté son choix. Le plus important, finalement, ça avait été, qu'elle parte du Sévigné, parce que c'est ce qui avait été le plus haar, le fait qu'ils savaient l'endroit exact.

À chaque fois, je prenais toujours plus conscience, que c'était entièrement de ma faute, s'il y avait des sales choses qui continuaient à me taper dessus, et à toucher mes enfants et les mères. Ça me foutait, et ça me fout toujours autant sous pression, lorsque je pense à tout ça, où qu'il se passe encore des fackin bourbiers, me concernant.

Dans ces moments-là, ça m'arrivait et ça m'arrive encore souvent de penser à mes frérots, et plus particulièrement Zyam et Houssam. Ça leur était déjà arrivé d'être mêlés à des bourbiers, mais ils avaient toujours fait en sorte de s'en éloigner le plus possible, même si, à la cité, ça reste assez compliqué de pouvoir échapper à ces choses.

La rue est vicieuse, et les gens qui y logent, encore plus, mais eux, ils avaient cherché à s'en éloigner, et plus particulièrement du milieu de la drogue, donc ils avaient été assez tranquilles à ce niveau-là. Personne n'avait cherché à les pister, jusqu'à les menacer de leur faire du sale, et quand j'y pense, je me dis. «La première fois, j'aurai dû tailler».

Je suis un homme, de nature, très tendu, et il y avait des soirs, où ça m'arrivait, et même encore à ce jour, de vouloir être seul, dans un calme plat, sans que personne ne vienne m'importuner, et forcément, dans ces moments-là, je cogite énormément, et à cette période, j'avais pensé à toutes ces années de dingues que j'avais passées.

J'en ai fait des choses, et plus particulièrement des sales choses, mais à cette période, je n'avais pensé qu'au fait, qu'il y avait pas mal de choses qui avaient changées depuis tout ce temps. J'avais repensé à tout ce que j'avais pu vivre, et puis, je m'étais vu sur l'instant présent, et je m'étais dit «Damn, j'en ai fait du chemin depuis».

Cause à effetDonde viven las historias. Descúbrelo ahora