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J'étais partie toujours plus loin dans mes pensées, et surtout dans ce genre de moment, c'est vraiment aux absents que je pense, au-delà des flashs que j'ai par rapport à des choses auxquelles j'avais été mêlé à l'époque, etc. Mes pensées s'étaient arrêtées à Hûsin, mon frérot de toujours avec qui j'avais été en conflit avant son incarcération.

Je m'en voulais toujours autant par rapport à tout ça et son absence se faisait très dure. Depuis son enfermement, je m'étais toujours dit «Il faut que je fasse une demande» Mais je reportais toujours la chose, et puis surtout avec tout ce qui m'arrivait, ça m'avait retardé sur le fait de faire toutes les démarches afin de pouvoir le voir.

Mes pensées étaient toujours plus poussées vers lui, et c'est ce qui m'avait amené à me dire «Cette fois-ci, ce sera la bonne» Rien n'allait pouvoir me retarder, cette fois-ci, j'allais faire le nécessaire pour le voir. Tous les proches avaient pu le voir au moins une fois. Que ce soit Zyam, Houssam ou même d'autres khey dont je n'ai jamais parlé.

J'étais bien le seul qui n'y était jamais allé, bien que je le voulais. Il est vrai, que depuis, j'avais eu pas mal de galères, mais ce n'était absolument pas excusable. J'aurai pu trouver un peu de temps pour essayer, au moins, d'obtenir un permis de visite. Ça, c'est long à avoir et pourtant, je n'avais jamais fait les démarches pour l'obtenir.

Ça m'avait énormément peiné et d'autant plus quand je me tuais les pensées à penser à lui. J'avais de quoi me mettre à sa place, moi qui avait vécu l'enfermement tout comme lui, à la seule différence, qui était la durée, donc je pouvais le comprendre, et pourtant je n'avais absolument rien fait pour pouvoir le voir.

Je partais très bientôt, en Algérie. J'allais donc faire les démarches avant mon départ. Je savais que je n'allais pas avoir de réponse immédiate, ma demande allait être en attente durant un bon moment, et je doutais même sur le fait d'avoir mon permis de visite étant donné que mes problèmes avec la justice étaient encore tout frais.

Ils sont très pointilleux à ce niveau-là. J'allais être interrogé, indéniablement, et ils allaient se renseigner le plus possible à mon sujet, comme tous. J'appréhendais et je craignais le fait que je sois refusé par rapport à ça. Je savais dans quoi je m'embarquais, mais c'était pour mon frérot que je faisais ça et ça n'allait pas m'arrêter.

Dès le lendemain, j'allais me renseigner et faire les démarches pour obtenir ce permis. J'avais vraiment ce besoin de le voir, Hûsin me manquait à un point que je ne peux exprimer. Le vide qu'il avait laissé, je le ressentais énormément et ça me faisait très mal, et même encore à ce jour. Je voulais seulement le voir et entendre sa voix.

J'avais rapidement amené mes pensées à autre chose parce que ça me faisait mal d'y penser. Je me faisais du mal à moi-même en pensant à ce genre de choses, malgré que ce n'était jamais voulu. Je m'étais mis à penser au pays et au fait que le départ était très proche. Il fallait que je me mette à préparer toutes nos affaires.

Chez Ines, j'en avais un petit peu, mais je n'avais jamais eu l'occasion de repasser à la casa chercher le reste de mes affaires parce que je ne voulais pas tomber nez à nez avec la mama et que ça vrille donc j'avais toujours esquivé ça, mais à présent, il fallait que j'y retourne, parce que je commençais à manquer de pas mal de choses.

La chose que je redoutais toujours, c'était de croiser à nouveau la mama. Je montais en pression à chaque fois qu'on se voyait de loin sans le vouloir et qu'on entamait un battle de regard à la scarface, donc dès que je pouvais éviter ce genre de choses, j'évitais, c'est pour cette raison que je n'étais jamais retourné prendre mes affaires.

Là, je n'avais pas eu d'autre choix que d'y aller, peu importe si elle allait être là ou non. J'avais tout de même appelé Nina pour prendre la température. Elle m'avait prévenu que la mama était là, mais je n'avais pas pu changer mes plans. J'allais récupérer tout ce qui m'appartenait parce qu'après il fallait que je prépare tout le reste.

Cause à effetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant