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Quand j'étais monté chez Ines la première chose qui m'avait surpris en rentrant c'était Lylia. Je ne m'y étais pas attendu à ce qu'elles soient ensemble en fait. Elles étaient toutes les deux assises l'une en face de l'autre et elles étaient en train de discuter ensemble tout en s'occupant de Zaher. J'avais été brusqué le fait qu'elles soient aussi proche.

J'avais été surpris mais dans le bon sens finalement. Elles avaient réussi à passer au-dessus des deux situations et surtout à mettre tout ça de côté pour s'entraider parce que malgré tout elles vivaient la même chose, même si la situation de Ines était beaucoup plus avancée. Elles s'étaient liées, peut-être pas d'amitié mais au moins elles étaient plutôt proche.

Je les avais salam toutes les deux et j'étais parti me posé dans la chambre à côté parce que je n'avais pas voulu les déranger. Sûrement qu'elles avaient eu envie de parler de choses qu'elles ne voulaient pas que j'entende, c'était clairement possible. J'étais resté toute la soirée et une bonne partie de la nuit en appel avec des gens en attendant Ines.

Très tard dans la nuit Lylia était repartie chez elle et Ines était venue me rejoindre dans la chambre. J'avais coupé l'appel et forcément on allait se mettre à parler de choses, surtout des derniers événements qu'il y avait eu. On n'avait pas encore pu parler de ça à deux parce qu'il y avait toujours du monde autours donc c'était le moment-là.

- Moi : Alors ?
- Ines : Je ne suis vraiment pas bien.
- Moi : Ça va le faire je t'assure, ça y est tout est bien maintenant.
- Ines : Je suis en tension depuis. Quand je pense que j'aurais pu te perdre et surtout que Zaher aurait pu perdre son père.
- Moi : C'est les choses de la vie ça Ines, je m'y étais pas attendu à ça.
- Ines : M'enfin tu avais quand même des doutes qu'un bout d'un moment ta santé te rappellerais non ?
- Moi : Ouais c'est sûr mais ça y est je suis là maintenant.
- Ines : Et alors ? Ça ne retire pas la crainte que j'ai. Ta santé elle est foutue, tu as trop joué avec elle donc normal que je ne suis pas bien par rapport à ça.
- Moi : Je ne sais pas quoi te dire à part que je vais faire en sorte que ça aille mieux.
- Ines : N'importe quoi ! Et il s'était passé quoi pour que tu reçoives un coup de couteau ?
- Moi : Des histoires à l'ancienne, il y en a un il n'a pas assumé mais ça y est c'est fini. Je suis là et khlass.
- Ines : T'es trop fort toi, comment tu arrives à détourner les sujets.
- Moi : Non c'est juste que vaut mieux retenir le meilleur et laisser le reste de côté.
- Ines : Je veux juste comprendre les choses moi. Bref, porte plainte au moins non ?
- Moi : Qu'est-ce porter plainte ? C'est inutile et puis même on est dans la drogue tous les deux donc si je porte plainte il va me dénoncer et on ira tous les deux en jail. Trop d'affaires louches.
- Ines : Si tu arrêterais de traîner avec des gens bizarres aussi il t'arriverait pas des choses pareilles.

Ines est vraiment une femme douce et très réfléchie. Elle savait me dire les choses mais malheureusement je ne les prenais pas en compte. Elle était toujours mal de ma situation avec la drogue, les embrouilles et mes fréquentations et désormais s'était rajouté à ça, ma santé qui commençait à vriller.

- Moi : Bon sans quoi, tu as vu ma famille à l'hôpital ?
- Ines : À partir du jour où Samia m'a dit que tu étais à l'hôpital je venais tous les jours. Quand tu étais encore dans le coma je pense avoir vu ta mère, je ne suis pas sûr que c'était elle mais je pense.
- Moi : Grande voilée, yeux verts ?
- Ines : Oui c'est ça.
- Moi : Ouais c'était elle.
- Ines : Je n'avais pas trop osée la regarder parce qu'elle avait le visage vraiment fermé et déjà que j'étais en stresse, genre je m'éloignais d'eux dans le couloir.
- Moi : Moi j'ai été en stresse quand après mon réveil je vous avais tous vu mélanger ensemble en face de moi.
- Ines : Ah j'étais pas bien. Il y avait qui parmi tous les gens ?
- Moi : De la famille, des cousins, mon père, ma sœur, des kheyou et des meufs de la cité.
- Ines : Ton père c'était le grand aux yeux verts du coup, mais ta sœur je n'ai pas fait attention parce que dès que j'avais capté ton père, mes yeux ne l'avaient pas quitté du regard zeh.
- Moi : Meskina c'était chaud. Ma sœur c'était la grande aux cheveux bouclées.
- Ines : Je n'ai pas fait attention.
- Moi : Elle par contre elle vous a capté comme il faut. Je la regardais par moment et elle faisait que de vous regarder toi et Lylia.
- Ines : Tu penses qu'elle a compris ?
- Moi : C'est sûr, ma sœur elle réfléchit trop et je pense qu'elle a dû directement faire le rapprochement parmi tous les gros indices qu'il y avait.
- Ines : Même pour Lylia tu penses ?
- Moi : Oui parce que c'est la seule qui est au courant pour Lylia et malgré tout Lylia ça se voit un peu son ventre donc elle a dû le capter comme ça.
- Ines : Oui ça se voit beaucoup parce que tu sais quoi ? Dans votre cité il y en a beaucoup qui la taquine sur ça et très rapidement elle a dit qu'elle était mariée.
- Moi : Pourquoi elle a dit ça ?
- Ines : Parce qu'ils faisaient que de lui dire des choses bizarres donc pour ne plus être importuner elle a dit qu'elle était mariée et qu'elle attendait son premier enfant.
- Moi : Zeh il ne fallait pas qu'elle dise ça. Il fallait qu'elle les laisse jacter. Ils vont trouver ça bizarre.
- Ines : Bah non au contraire. Elle vit à Lille depuis quelques années maintenant donc ils pensent que son mari est là-bas.
- Moi : Ouais mais zahma son mari il vit à Lille et elle à Paris, la logique elle est où ?
- Ines : La logique veut que son mari vit et travaille à Lille et que Lylia vit à Lille mais est revenue à Paris finir ses études. T'inquiète pas pour elle, je la soutiens dans tout ça.
- Moi : Si vous pensez gérer ça, je vous laisse faire alors.
- Ines : Pour le moment elle vit encore à la cité mais elle est en train de chercher un appartement vers où je suis parce qu'elle sent la pression se posé sur elle quand elle est là-bas.
- Moi : Mais les khey ils lui posent des questions wela kifach ?
- Ines : Oui énormément, ils ne font que ça donc elle en peut plus. Elle veut s'éloigner de la cité et se rapprocher d'ici.
- Moi : De toute façon on sait très bien comment ça fini dans les cités. Donc c'est mieux qu'elle bouge de là-bas. In shâ Allah elle va vite trouver un toit.
- Ines : Je l'espère pour elle. C'est vraiment quelqu'un de bien malgré tout.
- Moi : J'ai vu que vous vous êtes rapprochées, ça m'avait brusqué sur le coup.
- Ines : Il le faut, on est toutes les deux dans la même galère, on se comprend énormément donc c'était indéniable. Se soutenir c'est la seule chose à faire.
- Moi : C'est bien, elle pourra mieux se préparer à tout ça, dans ces conditions-là.

Cause à effetWhere stories live. Discover now