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Je cogitais jusqu'à m'en donner mal au crâne et ça me rendait toujours un peu plus mal. C'était la dernière chose à laquelle j'aurais pu penser à cette période. Je m'étais toujours pas remis du décès de mon fils quelques mois plus tôt, malgré que je ne montrais rien j'étais toujours aussi abattu et là, ça qui c'était rajouter par-dessus.

Je repensais à tous ceux que j'avais perdu depuis le temps, à commencer par mon frère Maamar, puis mon fils et tous les autres. Chaque année je perdais deux à trois proches. Quand j'y pense il y a vraiment aucune année ou je n'ai pas perdu quelqu'un, tous les ans sans exception et même encore il y a quelques mois.

Quand on parle de ça avec mes kheyou et les autres, ils disent tous «C'est parce qu'on a beaucoup de connaissances donc forcément on n'est plus susceptible d'être touché, contrairement à ceux qui en ont peu» Mais je ne comprends vraiment pas quand ils disent ça. Je trouve juste ça énorme de perde deux à trois proche par année.

Je cogitais toujours autant. J'avais attendu le retour d'Ines toute la soirée et sincèrement ça m'avait fait énormément de bien quand elle était enfin arrivée. Elle me faisait encore la gueule par rapport à la veille, mais au moins elle était là et c'est tout ce que j'avais attendu. J'étais au plus bas et leur présence m'était indispensable.

Dès qu'elle était arrivée elle avait senti que j'avais quelque chose, et c'est pour cette raison qu'on avait été très distant jusqu'au point de ne pas s'adresser la parole du tout, parce que nous on n'est comme ça. Quand on a quelque chose on va dans un premier temps se renfermer sur soit même et s'éviter.

J'étais resté solo à faire ce que je faisais, enfin je ne faisais plus tellement grand-chose. J'étais vraiment au plus bas et je ressassais énormément de choses, qui petit à petit me faisaient de plus en plus mal. Je pensais à des choses de fou, c'était incroyable. J'étais vraiment parti dans des délires complètement louches.

«Pourquoi tu n'es pas mort le jour où Abdel t'avais lynché, quand Assef t'avais ouvert le crâne, quand Massinissa t'avais shlassé, ou dans toutes les autres histoires louches dans lesquelles tu avais traîné, là où c'était allé beaucoup plus loin que les autres fois ? Si tu étais mort dans le premier bourbier dans lequel tu avais été mêlé tu n'aurais pas vécu toutes ces merdes dans lesquelles tu t'es enfoncé. Tout ce serait stopper avant que tu commences à vriller. Tu n'aurais pas connu Ines ni même aucune autre, tu n'aurais pas eu d'enfants dans de mauvaises conditions avec deux femmes, tu ne te serais jamais droguer comme tu as pu le faire jusqu'à présent. Tu n'aurais jamais eu le temps de faire toutes ces conneries..»

C'était ce genre de choses auxquelles je n'avais fait que de penser. J'étais quand même parti très loin dans mes pensées et encore ça ce n'était absolument rien comparer aux restes qui me tapaient le crâne à n'en plus finir. J'étais complètement en train de vriller, j'étais comme devenu fou tellement ça me prenait de l'intérieur.

L'annonce de son décès m'avait emmené complètement ailleurs, mes pensées avaient été bousculées par plein de choses. Je repensais à toutes ces dernières années et à la façon dont je les avais vécus, sur le moment j'avais regretté tellement de choses, mais malheureusement je le savais que ça n'allait pas durer.

La mort ça met d'accord, ça nous rappelle, ça nous fait énormément cogiter et pour quelques-uns ça les fait changer, mais malheureusement pour ma part ça me rappelait que quelques jours voire quelques semaines, mais après ça s'arrêtait là et je retournais m'enfoncer au plus profond de mes mauvaises habitudes.

Sur le moment j'étais tellement mal. C'était tout frais, je venais de l'apprendre il y a peu de temps donc forcément j'étais au plus bas. J'étais tellement en train de me rendre mal, limite malade que j'étais allé faire ghusl et j'étais parti à la Mosquée, invraisemblable. Je m'étais glissé au dernier rang et j'avais prié.

Cause à effetHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin