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Une fois qu'on était sortis du port, on était allés à la villa de la mama, afin de poser nos valises, puis on était aussitôt sortis au front de mer pour profiter du pays ainsi que de quelques proches, malgré que nous étions très fatigués du voyage, puis finalement, on était rentré pour se reposer un peu, vu que le lendemain, ça allait être khatar.

Durant ces vacances, les jours s'étaient ressemblé. On avait profité de la chaleur du pays, des plages, des beaux paysages, de la villa de la mama, de quelques-uns de la famille et surtout des Algériens. Ça avait été que du bon temps partager avec tous, mais également avec Kareem et certaines filles qu'on avait connues sur l'aire de repos, mleh.

Ils étaient souvent venus chez moi et nous étions souvent allés les voir dans leurs quartiers respectifs. Ça avait été de très belles vacances en compagnie de mes trois frérots et c'est tout ce dont j'avais eu besoin. On avait profité à fond, parce qu'on savait que ça allait être de courte durée et que le retour sur Paris allait être vraiment très har.

Il nous restait un peu plus d'un mois en Algérie, donc chaque jour qui passait, on en profitait toujours plus, puis un matin, on était à la villa en train de n3ess et on avait reçu un appel de certains frérots de la cité qui nous avait annoncés que Azzedine, le frère de deux de nos frérots de là-bas, Amin et Hasan, était décédé et qu'il allait être rapatrié.

Dans nos quartiers, c'était toujours à celui qui allait faire les choses les plus salasses, mais surtout, la vengeance était toujours présente entre tous. Le 19ème de Paris, c'était un arrondissement chaud, où il y a eu de multiples règlements comptes, pour la plupart qui ont fini par des décès. On a été nourris par la vengeance et toutes ces choses.

Le premier bourbier et décès qu'il y avait eu à la suite de règlements de comptes entre quartiers, ça avait laissé place à plusieurs autres bourbiers et décès, et de là, ça ne s'était pas arrêté, au point où ça en avait dépassé le 19ème, puisque la vengeance appelle à la vengeance, et finalement, tels est le rythme de nos vies de quartier, deh.

Ce jour-là, lorsqu'Amin et Hasan nous avaient annoncés que leur frère était décédé, on s'était douté que ça avait un rapport avec tout ça. Clairement, ça avait été de la vengeance pur et dur, puisqu'ils ne se souciaient pas de qui ils touchaient, du moment qu'ils arrivaient à avoir quelqu'un du quartier opposé à leur quartier. Ainsi vont nos vies.

Lorsqu'ils avaient annoncé ça, j'étais allé prévenir mes frérots, et de là, on avait compris que le bon temps était fini. Triste retour à la réalité, il allait y avoir le rapatriement, la salah janaza, la mise sous terre et le retour sur Paris qui allait être assez difficile. Cette mauvaise nouvelle nous avait tous les quatre retournée. Ça avait été har.

Ils nous avaient tout expliqués et mis au courant de la venue du corps. On s'était mis au point sur tout ça, puisque tout allait être fait dans les jours qui allaient suivre. On avait prévenu tous les proches et les frères qui était sur Paris, afin qu'ils prennent leur billet pour être présent ce jour-là. Ils allaient se poser chez-moi, sans aucun souci.

Suite à ça, on était allés échanger notre date de retour, puisqu'il nous restait encore un bon mois ici, à la base, mais on avait plus eu le goût à rien et on avait eu envie de retrouver tous nos frérots là-bas et se soutenir dans tout ça, parce que ça avait été une passe très difficile, sachant que c'était un frère très proche de nous, Allahi rahmo.

Après avoir changé notre date de retour, on était retourné à la villa se reposer, parce qu'en réalité on avait tous les quatre perdu tout envie de quoi que ce soit. On avait eu les yeux rougit par cette haine, ouais, ça avait été la haine qui nous avait tous envahi à ce moment-là. Aucun mot n'avait pu sortir et on avait eu envie de tout retourner.

Le vendredi, on s'était tous retrouvé à Saïda avec sa famille, de là où ils étaient originaires et puis, on l'avait accompagné jusqu'à sa dernière demeure, tout en faisant énormément de duas. On avait tous ressenti un énorme gouffre au niveau du gelb et ça avait été très difficile, mais malgré tout, on était tous resté très neutre, for sure.

Les femmes étaient restées dans la maison du défunt pendant que nous, les hommes, on était partis à la salah janaza, puis al maqbara pour que la mise sous terre ait lieu. Une fois, sur place, nous avions tous suivi le chemin qui emmenait jusque là-bas et les proches qui tenaient le brancard sur lequel le corps d'Azzedine avait été allongé.

Finalement, Amin et Hasan avaient demandé à ce que Zyam et moi, on tienne le brancard avec tous les proches, donc on y était allé. Une fois arrivé devant le trou, Amin était descendu pour réceptionner et placer le corps, puis la famille et nous, on avait fait basculer le corps, afin de le faire descendre. La situation m'avait envahi de haine.

Malgré ça, on était tous resté humble et personne n'avait montré quoi que ce soit, même si, ça avait été difficile. Après que le corps ait été mis sous terre, on était tous retourné sur Wahran, avec tous mes frérots. Ils avaient pris des billets pour deux et trois jours, selon les frérots, donc je les avais tous accueillis chez-moi, avec plaisir.

Le jour du départ, on avait tous été soulagé, puisqu'on avait attendu ça depuis l'annonce du décès. On avait eu qu'une envie, ça avait été d'être chez nous, mais il y avait encore eu la traversée qui nous avait attendus. Ces jours-là, les heures de traversée et de route avaient été les plus longues que je n'avais jamais faites, for sure.

Une fois à la cité, ça avait été le mal. On avait un peu perdu nos repères et au quartier, ça avait été le calme absolu. On avait eu l'impression de vivre dans un quartier fantôme, tellement qu'il n'y avait eu personne. Personnellement, j'étais resté chez moi, à me mettre khabat, puisque je ne sortais plus trop. Ça avait duré quelques jours ça.

Petit à petit, j'avais repris mes marques et mes habitudes, entre la drogue, les frérots et les meufs. Je dormais la journée et je vivais la nuit, comme un perdu de la vie. Je ne savais rien faire d'autre que de passer du temps avec des meufs, me mettre mal avec la drogue et vendre par-ci par-là, avec des gars qui étaient nocifs pour moi.

Les fackin mauvaises et vieilles habitudes avaient de nouveau fait surface et je m'étais rapidement remis dans le mauvais mouve en m'enfonçant toujours plus dedans, plus les jours passaient. Ça avait été très har, malheureusement. Quelques jours après être rentré, un matin, vers cinq heures, j'avais reçu un appel d'une connaissance.

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