Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)

Chapitre 156 - JAMES POTTER

Cela faisait quelques heures que James s'était réveillé. Son épaule ne lui faisait plus mal mais il lui restait difficile de la bouger. Il avait donc le bras en écharpe. Sa blessure ayant été causée par un maléfice, Mrs Pomfresh lui avait dit qu'elle mettait un peu plus de temps à guérir. Cependant, son infirmerie était moins reposante que d'habitude. Il y avait toujours une multitude de blessés qui poussait la jeune infirmière de Poudlard à courir de lits en lits. Ses patients, tous survivants du massacre de la Foire du Némésis, pouvaient être des élèves de l'école, comme des surveillants, des habitants de Pré-au-Lard ou des gens qui géraient un stand durant l'évènement. Heureusement pour Mrs Pomfresh cependant, Ste Mangouste avait pris en charge les cas les plus sérieux.

Le soir commençait déjà à tomber. N'en pouvant plus de l'atmosphère encombrée de l'infirmerie, James eut l'autorisation de sortir sur le balcon pour regarder le lac paisible qui s'étendait en contrebas. Plusieurs sorciers avaient débarrassé le parc de Poudlard encombré des ruines de la foire. Il n'y avait donc plus cette espèce de fumée opaque qui s'élevait dans les airs. Mais le Némésis était dans le ciel. Rougeoyant et sanglant, il se le partageait encore avec un soleil couchant. James nota tout de même qu'il était légèrement plus petit que la nuit dernière.

- Mrs Pomfresh m'a dit que je te trouverai là.

James se retourna. Jenna venait d'arriver à ses côtés et s'appuya contre le parapet qui donnait sur le lac.

- Comment vas-tu ?

- Je me remets, répondit-il, je suis étonné que Mrs Pomfresh t'ait laissée passer. Sirius, Remus et Peter se sont fait refouler il y a à peine une heure.

- Je suis la préfète-en-chef, ne l'oublies pas, répondit Jenna, et puis, je suis de ta famille. Tu as pu dormir ?

- Comme un bébé. Je ne sais pas ce que Pomfresh met dans ses potions, mais c'est costaud.

- Tant mieux. Après cette horrible nuit, il te fallait du repos.

- Comment vont les autres ?

- Bien, bien...

James sut à l'expression préoccupée de sa sœur que ce n'était pas tout à fait vrai. Il fronça les sourcils.

- Enfin, non, rectifia-t-elle, tout le monde est encore sous le choc. Beaucoup de gens ont perdu des proches durant le massacre de la foire. Je pense que tout le monde a hâte de rentrer chez soi pour se reconstruire un peu en famille. Enfin ! Tu as quand même de la chance : Papa a réussi à convaincre Maman de ne pas débouler à Poudlard pour venir te voir.

James voyait bien que Jenna essayait de détendre l'atmosphère. Il lui adressa un sourire amusé.

- Je me demande bien comment il a fait.

- Oh, après tout, on rentre à la maison demain. Et puis, Papa reste à Poudlard avec ses Aurors pour surveiller les alentours au cas où. Maman sait qu'il garde un œil sur nous. N'empêche... Elle a dû être folle d'inquiétude, la pauvre.

Il y eut un petit silence seulement troublé par le clapotis de l'eau du lac contre les rochers en contrebas.

- On rentre demain, alors, dit James d'un ton pensif.

- Oui...

Jenna se retourna, comme pour regarder le château avec mélancolie.

- C'est horrible de se dire que cette affreuse journée... Eh bien, c'est mon dernier jour entre ces murs.

- Nom d'une gargouille, j'avais complètement oublié ! souffla James. Tu as fini ta scolarité à Poudlard !

- Eh oui. Comme Erin l'a dit quand elle a fini ses études ici, ce n'est que le tout dernier jour qu'on se rend compte de ce qu'on perd. Un petit conseil : profite bien de tes deux dernières années entre ces murs, James.

- J'y compte bien, lui assura-t-il.

Il essayait cependant d'imaginer une année à Poudlard sans sa sœur et cela lui fit tout drôle. Il en eut presque le vertige ; à moins que ce ne soit à cause de sa blessure qui recommençait à lui faire tourner la tête.

- James ? reprit Jenna. Je vais te donner un autre conseil. Lily, c'est une fille très bien.

Il tourna un regard étonné sur sa sœur.

- Oui, certes, dit-il, mais ce n'est pas un conseil.

- Tu as dit l'année dernière que tu voulais sortir avec elle ?

Il eut un rire.

- Je sais, je n'ai aucune chance. Et crois-moi, j'ai bien compris. Je ne suis pas le genre d'Evans, c'est enregistré.

- Depuis que tu es à Poudlard, fit Jenna, j'ai découvert une autre facette de toi, petit frère. En plus d'être le petit merdeux que tu as toujours été à la maison – et que tu continues à être à Poudlard à quatre-vingt-dix pourcents – je t'ai vu faire des choses qui me font parfois penser à Papa. Dans ta manière d'agir, de vouloir sauver les autres, de garder ton sang-froid en toute circonstance... Dans certaines situations périlleuses que j'ai eu à affronter à tes côtés ces cinq dernières années, je crois que j'ai vu celui que tu peux devenir. Quelqu'un de responsable, qui ne met jamais ses valeurs de côté et qui tentera toujours de sauver le plus de monde possible.

« Alors le voilà mon conseil : si tu veux qu'une fille comme Lily Evans ait une image positive de toi, il va falloir que tu grandisses. Que tu sois à quatre-vingt-dix pourcents cette personne que je viens de décrire.

James eut un petit rire.

- A quatre-vingt-dix pourcents seulement ? Tu me laisses une marge de dix pourcents ?

- Ton côté petit merdeux me manquerait un peu, s'il venait à disparaître totalement, avoua Jenna.

Ils échangèrent un petit rire ensemble. Puis, elle lui donna une petite tape pudique sur l'épaule.

- Allez, passe une bonne nuit, souffla-t-elle, on se retrouve demain dans le Poudlard Express.