Chapitre 109 - PETER PETTIGROW

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A deux heures du matin, Peter, James et Sirius quittèrent le dortoir endormi des garçons de cinquième année de Gryffondor, tous les trois dissimulés sous leur cape d'invisibilité. Peter nota qu'il leur était beaucoup plus compliqué de pouvoir rester correctement cachés sous la cape, à présent. Ils avaient tellement grandi qu'ils étaient obligés de se tenir un peu courbés pour ne pas que leurs chevilles ne dépassent de sous la cape. Et pourtant, ils n'étaient que trois en-dessous. Dire qu'à une époque, on tenait à quatre en-dessous sans aucun problème.

Mais ils se débarrassèrent vite de la cape lorsqu'ils furent arrivés devant le Saule cogneur. Se transformer en animal était devenu d'une facilité déconcertante. James devint un cerf en un claquement de doigt, Sirius un chien sans même avoir à faire d'effort et Peter se retrouva aussitôt proche du sol, alors qu'il avait pris son habituelle apparence de rat.

Grâce à sa petite taille, il se faufila jusqu'au tronc du Saule cogneur et appuya sur le nœud formé par les racines et, ensemble, ils purent emprunter le petit passage souterrain qui courait vers la Cabane hurlante. Peter s'était habitué à l'apparence de Remus lorsqu'il était un loup-garou. Si cette bête monstrueuse lui fichait une peur bleue au début, il avait vite compris que le comportement du loup était bien plus amical lorsqu'il les voyait sous leur forme animale et il avait appris à ne pas voir en lui un danger. Il gardait cependant à l'esprit qu'il n'avait qu'à se transformer en humain sous ses yeux pour que Remus se mette à le dévorer.

A la grande surprise des Maraudeurs, la Forêt interdite n'était pas si sombre que cela, cette nuit-là. La faute à la pleine lune qui couvrait les paysages brumeux de ses rayons argentés. Mais cette lumière venait aussi du Némésis. Le soleil rouge avait cette nuit-là la même taille que la lune et se matérialisait dans le ciel comme une boule d'un rouge pâle et sombre qui diffusait une très douce lumière ocre dans le ciel. C'était étrange : Peter avait l'impression de parcourir cette forêt comme en plein jour. Du moins, presque comme en plein jour car avec ce ciel noir, il y avait tout de même quelques zones de pénombre.

Comme ses petites pattes de rat ne lui permettaient pas d'avancer au même rythme que les trois autres, il s'était comme d'habitude perché sur le dos de chien de Sirius et regardait autour de lui avec crainte. Il s'attendait à tout moment à voir apparaître le Lémure sous ses yeux. On lui avait pourtant dit que, maintenant qu'il avait suivi cet étrange esprit jusqu'au Plateau des Infamies, il y avait peu de chance que le Lémure ne montre le bout de son nez encore une fois. Mais Peter n'était tout de même pas très rassuré.

Si Remus arpentait la Forêt interdite avec une foulée vive, comme si sa forme de loup-garou ne cherchait que la liberté de pouvoir aller où il le voulait, James et Sirius marchaient plus lentement, cherchant des indices sur l'enlèvement d'Olga. Leurs recherches prirent quelques heures sans qu'ils ne trouvent rien. Puis, Peter vit les oreilles de Sirius se redresser.

Il a flairé ou repéré quelque chose !

Sirius se retourna vers James et aboya, montrant le loup-garou du museau. Le cerf comprit aussitôt et commença à titiller le loup juste devant lui. Se prenant au jeu, Remus se mit à poursuivre James dans la forêt et le loup-garou et le cerf disparurent.

Une fois seul (avec un rat sur son dos), le chien fit quelques pas prudents dans les fourrés, reniflant le sol. Peter couina.

Où est-ce que tu m'entraînes, Sirius ? Qu'est-ce que tu as trouvé ?

Il n'avait pas dû repérer un simple indice. S'il avait demandé à James d'éloigner Remus, c'était que des humains étaient en jeu. Et, effectivement, quelques minutes de marche plus tard, des éclats de voix retentirent. Sirius se mit à couvert et observa une clairière.

Des hommes venaient de sortir d'une ouverture formée entre deux énormes racines d'arbre. Peter plissa des yeux. Il était impossible de ne pas reconnaître le premier, toujours affublé de sa canne, ses mains constamment gantés de blanc et son apparence toujours soignée avec ce smoking impeccable.

- Minchum avait raison, disait Pyrites, Dumbledore nous cache quelque chose et ça commence à inquiéter le Ministère de la Magie.

- Tout de même, Monsieur, fit un autre homme vêtu de la robe d'un bleu nuit de la Garde du Ministère, si Dumbledore apprend que nous avons installé une base si proche de Poudlard, il pourrait se mettre en colère.

Pyrites eut un rire.

- Qu'il se mette en colère. Ce serait plutôt à nous de l'être, n'est-ce pas ? N'avez-pas entendu ce que je vous ai dit, tout à l'heure ? Dumbledore nous a caché la présence d'une fille amnésique retrouvée dans la Forêt interdite. Que peut-il nous cacher d'autre ?

- Oui, c'est vrai que c'est louche, surenchérit un autre membre de la Garde.

- Un peu, que ça l'est, reprit Pyrites avec une forme d'impatience dans la voix, il va falloir retrouver cette fille et découvrir ce que Dumbledore mijotait avec elle. Pourquoi sa présence à Poudlard était-elle tenue secrète ? Alors on continue les recherches, compris ?

- Bien, Mr Pyrites !

Malgré cette réponse à l'unisson, Peter voyait très bien que ces sorciers de la Garde du Ministère n'étaient guère enthousiastes à l'idée de patrouiller dans la Forêt interdite à la recherche d'une fille qu'ils ne connaissaient pas. Mais finalement, Pyrites et ses hommes disparurent entre les arbres et Sirius eut un grondement songeur.

Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant