Chapitre 111 - PETER PETTIGROW

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Le temps fila à une allure complètement folle. En un clin d'œil, la deuxième semaine du mois de juin venait de s'achever. Désormais, tous les cinquième année ressentaient l'énorme présence des BUSE qui allaient démarrer ce lundi-là. Et Peter avait un très mauvais pressentiment concernant ces épreuves. Autant, il ne s'en était pas beaucoup alarmé durant une bonne partie de l'année, estimant que les professeurs en faisaient des caisses avec ces examens. Autant arrivé au mois de mai, il avait commencé à ressentir la pression grandissante des BUSE et s'était alarmé du retard qu'il avait dans plusieurs matières. Et lorsque ce vendredi acheva la dernière semaine de cours avant les BUSE, Peter se sentait au bord de la crise de nerf. Cela lui arrivait souvent de ne pas réussir à s'endormir. Il passait des heures et des heures à s'imaginer en train de redoubler sa cinquième année en n'ayant aucune BUSE nulle part.

Le climat n'arrangeait rien à la situation. D'un été précoce et bien accueilli par les élèves, ils étaient passés à une véritable canicule. Si, un mois plus tôt, la nature semblait être au sommet de sa forme avec sa forêt et ses plaines verdoyantes – plus que durant n'importe quel été que Peter avait connu à Poudlard –, cette fois, la végétation elle-même semblait s'être lassée de cette chaleur. Le parc autour du château jaunissait, faute d'épisodes pluvieux. Le niveau du lac avait drastiquement baissé, révélant sur la roche des endroits verdis par les algues sous-marines qui n'avaient jamais dû être immergés de l'eau.

Seul le château était un rempart à ce temps lourd et le QG des Maraudeurs était désormais un endroit à éviter. Les températures dans cette ancienne salle de classe avaient atteint des sommets.

Ainsi, lorsque Sirius proposa à quelques invités de son choix une deuxième soirée dans le lac de Poudlard, l'idée eut beaucoup de succès. Les cinquième année voyaient en cette soirée l'occasion d'échapper à la chaleur et à la pression des BUSE. Comme disait Sirius, réviser à presque vingt-quatre heures des examens ne servait plus rien, mieux valait s'amuser et se détendre, à présent.

Ainsi, ils se retrouvèrent tous au même endroit que la dernière fois, au bord du lac, à l'ombre du stade de Quidditch. Le ciel était noir mais cette fois, le Némésis était une grosse boule d'un rouge sombre qui éclairait de ses faibles rayons rouges les paysages environnants.

Amelia Bones avait eu la bonne idée de ramener un transistor avec elle. Alors que certains se grillaient des marshmallows au-dessus du feu de camp, d'autres profitaient de la fraicheur du lac et d'autres encore dansaient sous la musique qui sortait du transistor d'Amelia.

Peter ne savait jamais où se placer dans ce genre de soirée. D'autant plus que James, Sirius et Remus s'étaient un peu éparpillés aux quatre coins de leur petit campement. Amelia dansait au rythme de la chanson avec quelques autres filles de Serdaigle et elles avaient réussi à attirer Remus et Eugénie dans leur danse. Sirius et Mary se trouvaient dans le lac en train de s'embrasser et James s'amusait à faire de gros plongeons dans le lac avec Hugo et Zack.

Quant à Peter, il restait assis près du feu avec Stella et Bertha. Cette dernière se collait constamment à lui, affalée contre son épaule.

- Allez ! Viens, on va danser mon Peterounet !

Il écarta sa tête d'elle en grimaçant.

- Non, je n'ai pas envie... Vas-y avec Stella, si tu veux !

- Bon d'accord, mais tu nous rejoins dans pas longtemps ! Je veux faire un slow avec mon amoureux !

Elle l'attrapa par le menton et l'embrassa goulument. Puis, elle se leva en tirant une Stella un peu amorphe avec elle et elle se mirent à danser. Peter prit une gorgée de Bièraubeurre pour chasser le goût de Bertha qu'il avait sur les lèvres et son regard fut attiré par trois filles de Poufsouffle qui gloussaient entre elles, un peu plus loin dans leur petit campement.

- Elle est vraiment stupide, cette fille ! Non mais tu l'écoutes ? « Oh mon Peterounet, ba, bla, bla... », c'est pathétique.

- Tu as vu comment elle en parle dans la salle commune ?

- « Oh, c'est l'homme de ma vie ! Dès qu'on sort de notre septième année, on fera un grand mariage et vous serez toutes invitées, les filles ! ».

- Comme si j'avais envie d'aller à son mariage.

- Franchement, je me moquais de Stella mais Bertha est cent fois pire !

- Je souhaite bien du courage à Pettigrow ! Ça se voit qu'il ne dort pas dans notre dortoir. Quiconque entend Bertha ronfler s'enfuirait à toute allure !

- Et puis franchement, qu'elle est moche !

- Regarde-la en train de danser. Elle est ridicule.

- Peter Pettigrow et Bertha Jorkins ensemble, c'est la grosse blague, franchement ! Par contre, Black et Macdonald, ça c'est un couple sexy. Regardez-les.

Involontairement, Peter jeta un regard vers le lac. Dans l'eau, Mary était accrochée aux épaules de Sirius et ils s'embrassaient avec fougue. Peter sentit ses larmes monter aux yeux. Evidemment que c'est un couple sexy, aurait-il voulu rétorquer avec colère, si j'avais les épaules larges de Sirius, sa taille fine, ses cheveux et son visage, tu crois que je sortirais avec une fille comme Bertha Jorkins ?

Non, bien sûr que non. Il serait dans ce lac avec Jenna accrochée à son cou en train de l'embrasser avec passion. Et là, ces trois filles stupides de Poufsouffle diraient quelque chose du genre : « Peter Pettigrow et Jenna Potter, ça c'est un couple sexy ». Mais il était ce qu'il était. Il ne pouvait pas intéresser des canons de beauté comme Jenna, Mary, Eugénie, Evans ou encore Amelia Bones... Non, il fallait que la fille qui craquait pour lui soit cette stupide Bertha Jorkins. Ces trois Poufsouffle avaient raison, après tout : elle était moche, stupide, trop bavarde et elle puait de la bouche. Il ne pouvait plus la supporter.

Et la voir danser sans aucune grâce devant ces trois filles qui se fichaient ouvertement de sa figure sans même le remarquer augmentait sa colère.

- Peterounet ? Viens danser, mon amour !

Fallait-il qu'elle ait une voix si criarde ? Il était sûr que tout le château avait dû être réveillé par ce cris. Et au comble de la honte, il vit clairement que les trois Poufsouffle étaient secouées de rire.

Irrité, Peter se leva et quitta le campement, les poings serrés.

- Peterounet ? Mais où vas-tu, mon amour ?

Alors qu'il s'éloignait du campement, il entendit clairement les bruits de pas de la fille qui le suivait ; il fallait dire qu'elle n'était pas vraiment discrète quand elle marchait.

- Il y a un problème, mon chéri ?

La vérité, c'était que Peter s'était toujours demandé comment il allait pouvoir se débarrasser de cette fille encombrante. Le lui dire en face ? Non, il n'oserait jamais. Et puis, connaissant Bertha, cela allait faire une scène de tous les diables.

Pourtant, cette nuit, il était tellement en colère – colère accrue par la chaleur et la pression des BUSE – que cela sortit tout seul. Mais il eut tout de même le droit à la scène de tous les diables.

- Je ne veux plus qu'on soit ensemble, dit-il d'un ton brusque, je veux qu'on rompe tous les deux !

- Q-quoi ? Non... Ne dis pas ça mon Peterounet ! Je t'aime...

- Eh bien, moi, je ne t'aime pas !

Comme un personnage d'un drame-romantique, Bertha posa ses mains sur son cœur et se mit à pleurer. Puis, elle courut vers le château en poussant un cri déchirant. Et quelques instants plus tard, Stella débarqua hors d'haleine.

- Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'elle a, Bertha ?

- Elle est repartie au château, répliqua Peter.

- Oh, c'est pas vrai... Bertha ! Attends-moi !

Et elle s'en fut à son tour.

Etonné d'avoir pu trouver le courage de se débarrasser d'elle aussi facilement, Peter retourna vers la soirée qui battait son plein au bord du lac.

Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)Where stories live. Discover now