Chapitre 30 - JAMES POTTER

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Quand James pénétra dans la Grande Salle à la suite de Sirius, Remus et Peter, son caractère s'assombrit soudainement. Comme avant chaque match de Quidditch, tout le monde ne parlait que de ça. Certains élèves s'étaient peinturlurés le visage de rouge et d'or pour montrer leur soutien à Gryffondor, d'autres en vert et argent pour l'équipe de Serpentard. Aux tables des deux maisons, il était facile de repérer les joueurs qui s'apprêtaient à se rendre sur le terrain ; ils avaient déjà tous revêtu leurs tenues de Quidditch.

C'était peut-être cela qui termina de rendre James irrité. Il aurait dû être vêtu de sa cape rouge et or pour défendre sa maison sur le terrain face à toute l'école, combattre Nausicaa dans les airs à la poursuite du vif d'or et être acclamé par tous les supporters au moment où il ferait gagner son équipe ! Au lieu de cela, lui et le reste des Maraudeurs allaient passer leur temps enfermés dans ce maudit atelier à travailler sur ce camping-car pourri pour le compte de Rusard. Sirius avait raison : McGonagall avait exagéré leur punition.

Alors qu'ils contournaient la table des Poufsouffle pour se rendre à celle des Gryffondor, ils croisèrent Nausicaa, vêtue de sa robe de Quidditch verte. Elle semblait de mauvaise humeur mais lorsqu'elle posa les yeux sur un James toujours vêtu de son uniforme de collégien, son visage s'étira en un sourire cruel.

- Oh, tiens, Potter ! Je vois que tu ne t'es pas encore préparé pour le match ! s'exclama-t-elle. Dépêche-toi, il commence dans à peine deux heures.

James lui adressa un regard noir.

- Je ne jouerai pas à ce match et tu le sais très bien, répliqua-t-il.

Elle eut un air faussement surpris mais ses yeux pétillaient de moquerie.

- Oh ! C'est vrai ! Tu t'es arrangé pour te retrouver en retenue pour éviter de jouer contre mon équipe ! Que c'est pathétique...

- Tu devrais la fermer, Nausicaa, intervint Sirius, et occupe-toi de ton équipe. Je vois que mon frère est un des nouveaux batteurs ? Tu devrais peut-être aller le rassurer. Regarde-le. Il est sur le point de vomir dans son assiette.

Nausicaa ne prit même pas la tête de regarder Sirius.

- Il fera un bien meilleur batteur que toi, répliqua-t-elle tout en continuant à fixer James avec un sourire narquois, il est plus léger et plus rapide que le lourdaud que tu es. Combien de fois as-tu essayé de me toucher avec un cognard sans jamais m'atteindre, Sirius ?

Ce dernier eut un rire rauque.

- Tu rigoles ? Je t'ai cassé le bras dès notre première rencontre.

- Simple coup de chance mais tu es beaucoup trop bête pour t'en apercevoir. Potter, lui, il sait. Pas vrai ? Tu sais très bien que tu m'as toujours battu par la chance et la triche. Et comme la chance finit toujours par tourner, tu préfères passer ton tour, cette année. Je me trompe ?

James savait déjà quoi répondre. Il avait déjà battu cette petite peste deux fois lors de sa deuxième et de sa troisième année sans aucune triche ni chance. Il avait fait gagner deux courses de la Traque du Flambeau l'année dernière. Il savait qu'il était le meilleur joueur de Quidditch de toute l'école. Alors ce n'était les réponses qui lui manquaient.

Pourtant, il se contenta de dire à ses amis :

- Allons manger. Je meurs de faim.

Il contourna Nausicaa et, suivi des trois autres, s'installa à la table des Gryffondor. Remus s'assit à côté d'Eugénie et le couple s'embrassa comme à leur habitude.

- Whoa ! James Potter qui évite le conflit. Il faut croire que cette série de retenues commence à porter ses fruits.

La voix de Lily Evans s'était élevée de derrière un numéro ouvert de La Gazette du sorcier. La fille était assise juste en face de lui.

- Oh, Evans, dit James en commençant à remplir son assiette, qu'est-ce que tu fais ? Tu cherches des articles à voler à La Gazette ?

Les yeux verts d'Evans apparurent par-dessus le journal pour le foudroyer sur place.

- Je sais que tu trouves mon projet ridicule, dit-elle, alors garde tes réflexions pour toi, s'il te plaît.

- Non, au contraire, dit James, je trouve que ton journal est plutôt cool. D'ailleurs, si ça t'intéresse, je suis libre demain toute la journée.

- La dernière chose que je compte faire, c'est de t'embaucher dans mon équipe. Oublies ça, Potter.

- Oh non, je ne veux pas travailler pour ton journal, répliqua James avec un petit rire, mais si tu veux m'interviewer, je suis partant.

- T'interviewer ? Pourquoi voudrais-je faire une interview de toi ? Pour savoir comment se passent tes retenues avec Rusard ?

- Pour avoir l'avis du meilleur joueur de Quidditch de toute l'école sur ce début de compétition. Je suis sûr que ce serait un plus pour ton journal.

Evans ne daignait pas sortir son joli visage de derrière son numéro de La Gazette du sorcier. L'obstination de cette fille faisait sourire James.

- D'une, je ne pense pas que ça intéresserait grand monde, dit-elle d'un ton égal, de deux, si tu veux être interviewé au sujet du Quidditch, c'est à Jenna que tu dois t'adresser ; c'est elle qui gère la rubrique sportive.

- Non, ce ne serait pas très déontologique. Jenna est ma sœur, après tout. Il vaudrait mieux que ce soit toi. Quoique... Non, ce ne serait pas possible non plus, tu ne pourrais pas avoir l'objectivité d'un journaliste.

- Vraiment ? Pourquoi ? Je ne suis pas ta sœur, à ce que je sache.

- Non. Mais tu es amoureuse de moi.

Cette fois, Evans ne put s'empêcher de lever le regard de son journal pour le regarder avec des yeux ronds. Sirius s'était mis à éclater de rire et Mary et Eugénie avaient échappé un gloussement retentissant.

- Quoi ? souffla Evans en rougissant. Mais pas du tout ! Où es-tu aller chercher quelque chose d'aussi... Bien, tu sais quoi ? Je ne vais pas marcher dans ton petit jeu destiné à me faire sortir de mes gonds. D'autant plus que tu sais très bien que je n'éprouve pour toi que de la... de la...

- De la passion ? proposa James avec un rictus. De l'excitation, peut-être ? De la tendresse ? Ou peut-être de la haine ? Beaucoup d'histoires d'amour commencent par de la haine.

- Du mépris, conclut finalement Evans, juste du mépris.

- Oh, tu prends comme toujours mon cœur pour l'écraser sans pitié... Pourquoi tant de cruauté ?

Un mince – très mince – sourire se dessina sur les lèvres d'Evans alors qu'elle se remettait à sa lecture.

- Tu n'as qu'à ne plus m'adresser la parole, si tu veux que j'arrête, dit-elle avec légèreté.

- Tu serais tellement triste, si je le faisais.

Evans se contenta de lui jeter un regard noir, en complet décalage avec le sourire qu'elle essayait de réfréner.

Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ