Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)

Chapitre 57 - PETER PETTIGROW

- Aidez-moi...

Cette courte phrase résonnait encore dans la tête de Peter. Cela faisait quelques minutes déjà que la jeune femme avait resombré dans l'inconscience. Les Maraudeurs restaient accroupis autour d'elle, essayant vainement de la faire revenir. Derrière eux, le reste du groupe était plongé dans un débat chaotique et rempli de panique.

- Qu'est-ce qu'on doit faire ?

- Il nous faut de l'aide, c'est évident.

- Oh, oui ! Bien sûr, on devrait tous se rendre au commissariat de la Forêt interdite !

- Ce n'est pas le moment de faire du sarcasme, Nausicaa !

- Je vous rappelle que le groupe qui a attaqué cette fille est à sa recherche. On devrait se tirer en vitesse.

- Et la laisser ici, toute seule ?

- On pourrait la porter ?

- Ah oui ? Tu sais combien d'heures de marche il nous reste avant de sortir de cette satanée forêt ?

- On est plusieurs, si on se relayait...

- Elle est toujours en vie, au moins ?

- Et c'est qui cette fille ? On ne la connait pas !

- Elle est trop vieille pour être une élève...

- Et trop jeune pour être une prof.

- Et ce n'est pas une surveillante. Je les connais toutes.

- Quelle importance ? On ne va pas la laisser là !

- L'importance, Evans, c'est que cette fille est louche. On n'atterrit pas dans la Forêt interdite par hasard.

- Ce n'est pas une raison...

- Alors on la porte ?

- Vous vous fichez de moi, ou quoi ? On est des sorciers, non ? La porter, non mais je rêve !

- Vous allez la fermer, derrière ?

Sirius avait sifflé cela avec une certaine irritation. James et Remus avaient trouvé une feuille d'un arbre qui ruisselait d'eau de pluie et la tenait par-dessus les lèvres closes de la fille évanouie. Ils essayaient de la déshydrater.

- Je pense que le coup qu'elle a reçu sur la tête l'a complètement assommée, dit James, je ne vois aucune autre cause à son inconscience.

- Peut-être qu'elle a reçu un Stupefix de la part d'un de ses agresseurs, dit Peter en regardant avec appréhension les ténèbres qui les entouraient.

Il avait surtout dit cela pour rappeler subtilement aux trois autres que des sorciers potentiellement dangereux pouvaient débarquer à tout instant.

- Non, dit Remus, un Stupefix assomme sur le coup. Elle n'aurait jamais eu le temps de nous parler. Je... Attendez. Quelqu'un approche...

Tout le groupe se figea. Peter sentit son cœur battre un rythme dangereusement effréné. Les sorciers qui traquaient cette inconnue, sans doute. Jenna et Nausicaa avaient tiré leurs baguettes magiques, prêtes à se défendre contre leurs ravisseurs.

- Où sont-ils ? gémit Mary. Est-ce qu'ils s'approchent ?

- Se déplacer en pleine forêt, ça fait du bruit, dit Jenna, on devrait les entendre de loin...

- Ah ouais ? fit Nausicaa. Je ne sais pas toi, Potter, mais moi je n'entends rien...

- Si tu la fermais, tu entendrais peut-être.

Le groupe se plongea dans le silence mais ils n'entendaient que les bruits habituels de la forêt. En vérité, ils n'entendirent jamais l'arrivée de quiconque. Ils ne surent que la personne était là que lorsqu'une voix s'éleva dans les ténèbres.

- Que faites-vous là ?

Ils sursautèrent tous en même temps et se retournèrent vers l'endroit où la voix avait retenti. Le professeur Trocard sortit de l'obscurité de la forêt, les toisant de son étrange regard, accompagné de son habituelle odeur végétale.

Dès que le groupe reconnut leur professeur de Défense contre les forces du mal, le soulagement qui lui tomba dessus provoqua une foule d'émotions et de réactions au bord de la crise de nerf.

- Professeur ! Professeur ! Il faut que vous nous aidiez !

- On s'est perdu dans la Forêt interdite...

- Il faut que vous nous rameniez au château...

- On est tombé sur une fille dans la forêt, professeur...

- Holà ! Du calme ! s'exclama Trocard pour couvrir le flot de cris qui s'élevait des élèves. Pas tous en même temps ! Mr Potter, dites-moi ce qui se passe.

James s'était levé et il devait sembler être celui qui avait le plus de sang-froid en comparaison des autres.

- Nous avons trouvé cette fille inconsciente, perchée dans un arbre, professeur, lui expliqua-t-il, on l'a descendue et on a essayé de lui venir en aide mais il n'y a rien à faire. Elle ne se réveille pas.

Lorsqu'il remarqua la jeune femme allongée sur le sol boueux, Trocard s'agenouilla à ses côtés et posa une longue main blanche dans son cou, comme pour vérifier si elle était toujours vivante.

- Je ne reconnais pas cette personne, dit-il, ce n'est pas une élève de l'école. Comment est-elle arrivée là ?

- On pense qu'elle est arrivée à dos de Sombrals, professeur, répondit Lily Evans dans le dos de Peter.

Trocard laissa son regard traîner sur le cadavre de l'animal ; apparemment, lui aussi pouvait voir cette créature. Puis, il se mit à farfouiller dans sa besace où il transportait toujours des quantités impressionnantes de plantes. Il en sortit trois brins qui ressemblaient à du persil qu'il broya dans son poing avant de l'étaler sur la plaie sanglante de l'inconnue.

- Qu'est-ce que vous faites ? demanda avec curiosité Remus.

- Ça empêchera toutes infections, lui expliqua Trocard, je ne pense pas que cette blessure soit empoisonnée mais si poison qu'il y a, cette plante ralentira son processus. C'est le mieux que je puisse faire. A présent, il nous faut l'emmener devant Mrs Pomfresh ; ses talents de soigneuse surpassent de loin les miens.

Le professeur se leva et pointa sa baguette magique sur la fille à ses pieds.

- Locomotor Mortis !

Le corps inconscient se mit à léviter à quelques centimètres du sol pour suivre les déplacements du professeur. Celui-ci regarda le groupe.

- Nous allons retourner à Poudlard, leur dit-il, je ne veux pas de comportements dangereux durant notre marche. Vous resterez derrière moi. Cette forêt est dangereuse.

Mais Trocard prêchait des convertis. Quelques heures plus tôt, la hantise du groupe d'élèves aurait été de tomber sur un professeur ou un surveillant, mais tout de suite, ils étaient tous soulagés. Et Peter comprenait pourquoi. Lui-même était prêt à accepter toutes les retenues du monde pourvu qu'on le mène jusque derrière les remparts protecteurs du château.

Dans le silence, la file d'élèves marcha derrière Trocard et la fille inconsciente.