Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)

Chapitre 119 - JAMES POTTER

- Qui veut me voir enlever le caleçon de Servilo ?

Cette confrontation avec Evans avait quelque peu agacé James et il tenait là le souffre-douleur parfait pour étancher sa colère. Pendu par une cheville, les jambes maigrelettes et pâles de Rogue étaient moquées par tout le monde. Le visage du garçon était invisible, caché par la doublure verte de sa robe de sorcier. En revanche, on pouvait fort bien voir le caleçon à la propreté douteuse du Serpentard.

Lorsque James avait déclamé sa menace à l'intention de toute la foule, comme s'il était un acteur sur scène, plusieurs élèves poussèrent des cris d'encouragements. Certains avaient une lueur sauvage dans les yeux, d'autres témoignaient une curiosité morbide, comme s'ils voulaient voir jusqu'où l'humiliation de Rogue pouvait bien aller. D'autres encore suivaient l'exemple d'Evans et désertaient le parc, comme s'ils ne voulaient pas être témoins de cette scène.

Comme la plupart des élèves l'encourageait à aller jusqu'au bout, James braqua sa baguette magique sur le caleçon de Rogue qui se débattait toujours en vain.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? fit alors Sirius.

Il s'était accroupi vers les affaires de Rogue étalées sur le sol brûlé du parc et son regard avait été attiré par l'un des nombreux livres qui étaient tombés du sac.

- Regarde ça, Cornedrue !

James baissa sa baguette magique et attrapa le livre que Sirius lui envoyait. Ce n'était qu'un manuel, cela valait-il la peine de l'interrompre ? Mais en y regardant de plus près, James nota que quelque chose clochait. Ses yeux parcoururent le titre sur la page de couverture. Le Guide théorique de la magie défensive.

Il vint s'accroupir vers Rogue et retira le pan de cape qui lui cachait le visage pour lui montrer le livre. Les yeux du Serpentard s'agrandirent de stupeur lorsqu'il remarqua ce qu'il tenait à la main.

- Lâche ça ! s'écria-t-il. Lâche ça, Potter !

- Je peux savoir ce que tu fiches avec le manuel de Défense contre les forces du mal de l'année dernière, Servilus ? lui demanda James en lui adressant une pichenette sur le nez.

- Ce ne sont pas tes affaires ! Lâche ça, espèce de sale...

- Eh, eh, eh ! Pas de grossièretés ! Tu n'as toujours pas appris la leçon ? Tu veux que je te lave de nouveau la bouche ?

Comme Rogue continuait de se débattre, James ouvrit le manuel et fit signe à Sirius de s'approcher pour lui montrer les pages. En plus des leçons, des textes, des illustrations, des schémas et des exercices imprimés sur les pages du manuel, celles-ci étaient noircies d'encre, de l'écriture en pattes de mouche de Rogue.

- Regarde-moi ça, souffla James, ce petit vers de terre a carrément... inventé des sortilèges ?

Sirius siffla.

- Pas mal pour un demeuré comme toi, Servilo ! s'exclama-t-il d'un ton faussement appréciateur. Et à ce que je vois, c'est toi qui as créé le Levicorpus ? Très pratique, comme maléfice ! Ça doit être frustrant d'en être la victime, non ?

Rogue eut un sanglot de rage alors qu'il se débattait toujours, pendu en l'air par la cheville.

- Je vous tuerai ! s'écria-t-il. Je vous jure que je vous tuerai tous les deux !

James continuait à parcourir les pages du manuel ; toutes étaient remplies d'équations et de formules complexes.

- Comme c'est étonnant ! s'exclama-t-il. Si ce bon vieux Servilo inventait quelque chose, penseriez-vous que ce serait pour guérir des gens ou pour les aider ? Non ! Notre cher Servilo créé des potions pour leur faire fondre la peau et des sortilèges pour vous taillader en morceaux !