Chapitre 148 - LILY EVANS

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Cela faisait déjà quelques heures que Lily se disait qu'elle traversait un véritable cauchemar mais, à ce moment-là, cette nuit prit une toute autre tournure. Le cauchemar devenait angoissant, oppressant, terrorisant et glaçant. Car le sorcier qui venait de débarquer, elle n'en avait entendu parler que dans la presse, dans des articles sur les actes terribles qu'il avait commis. Elle ne savait même pas à quoi il ressemblait. Ce n'était à ses yeux qu'une entité, un nom qu'on n'osait même pas prononcer. Pas un être humain physique. L'image elle-même du mal et de la terreur.

Pourtant, elle sut directement que c'était lui. Par son sang qui se glaça d'un seul coup. Par son cœur qui s'était mis à battre avec violence. Par le frisson d'horreur qui avait parcouru sa peau.

Lord Voldemort était un homme, et c'était suffisamment horrible à concevoir. Un homme grand et mince, drapé de noir, avançant lentement entre les deux rangées de Mangemorts qui s'agenouillaient à ses pieds. Il avait une peau d'une pâleur si cadavérique qu'elle en était presque grisâtre. Son crâne était glabre, une lueur d'un rouge malveillant luisait dans ses yeux sont les pupilles ressemblaient fort à celles des reptiles. Son visage était dépourvu de nez. Là où il aurait dû y en avoir un, il n'y avait que des narines verticales qui, là encore, faisaient penser à un serpent.

Il jeta un bref regard à l'installation que ses hommes avaient fait pour lui. Ses yeux rouges parcoururent la Lentille d'Hatima, la Pierre céleste et la Rose du Chaos avec un certain désintérêt, comme s'il n'était que l'inspecteur des travaux finis. Puis, à la grande horreur de Lily et des autres, son impitoyable regard se posa sur eux.

Il leva l'une de ses longues mains blanches.

- Orestus, appela-t-il.

Il avait une voix étonnamment douce. C'était comme s'il lui était inutile de prendre une tonalité grave pour se faire craindre.

Wandcaster se leva avec vivacité et vint se poster à côté de son maître ; de tous les Mangemorts, c'était celui qui était le plus serein à l'idée de se trouver si proche de leur seigneur.

- Il y a un problème, mon Seigneur ?

- Que font tous ces enfants ici, Orestus ? demanda Voldemort. Y aurait-il un point du plan que j'ai conçu qui m'aurait échappé ?

- Non, bien sûr que non, mon Seigneur. C'est une idée de Pyrites.

- Pyrites ! Lève-toi, viens par ici, ordonna aussitôt Voldemort sans quitter le groupe de prisonniers des yeux.

Pyrites ne se le fit pas répéter. Le Mangemort, qui détonnait avec les autres à cause de son smoking, se leva et vint se présenter devant Voldemort, non sans s'être incliné d'abord.

- Oui, Maître ?

- Peut-être pourrais-tu m'expliquer cette entorse au plan, Pyrites ? Il ne me semblait pourtant pas que « pas de témoins » pouvait donner lieu à plusieurs interprétations différentes.

- Non, bien sûr, Maître, dit Pyrites avec diplomatie, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Ces élèves de Poudlard ont mis leurs nez un peu trop loin dans nos affaires. Ils ont essayé de prévenir Dumbledore en lançant des étincelles rouges dans le ciel.

Cette fois, le regard de braise de Voldemort se plongea dans celui de Pyrites avec plus d'intensité.

- Tu veux dire que Dumbledore est en route ?

- Eh bien il se pourrait, Maître...

- Il n'arrivera pas à temps, assura Wandcaster d'un ton confiant, le Némésis va réapparaître dans le ciel d'une minute à l'autre. Lorsque Dumbledore et ses professeurs seront là, il sera déjà trop tard.

- J'espère que sincèrement que vous avez raison, Orestus, dit Voldemort, mais dans tous les cas, il faut se dépêcher. C'est là le fruit de plusieurs dizaines d'années de dur labeur qui vont se concrétiser.

Voldemort s'était mis à parcourir le Plateau des Infamies de long en large.

- J'ai dû faire bien des voyages pour acquérir ce savoir, traverser des temples et des tombeaux magiques oubliés des historiens les plus connaisseurs et rassembler un savoir que peu de sorciers ont eu dans toute l'histoire de la magie. Tout cela pour en arriver là. Je ne laisserai pas Dumbledore me voler ce moment. Alors, tout le monde à son poste ! Et amenez-moi la fille !

Tous les Mangemorts se levèrent comme un seul homme. On amena cette étrange fille amnésique dénommée Salpirine devant Voldemort. La jeune fille semblait effrayée par l'apparence de l'homme qui lui faisait face. Elle tenta de reculer d'un pas mais Voldemort la saisit par le bras pour la montrer à ses hommes.

- Cette nuit, déclara-t-il, un plan de longue haleine va se concrétiser. Cette nuit marquera le début d'une nouvelle ère pour le monde de la magie. Car cette nuit, nous sortons de l'ombre ! Le temps où nous étions traqués par le Ministère de la Magie est terminé. Car nous allons montrer notre toute puissance ! Le monde de demain, mon monde, commence aujourd'hui. Et croyez-moi, mes chers Mangemorts, que tous ceux qui m'auront aidé à parvenir jusqu'au sommet du monde des sorciers se verront attribuer une place de choix dans cette société nouvelle. Une société qui n'aura pas peur de la magie noire, une société qui ne culpabilisera pas les sorciers d'avoir honte de ce qu'ils sont : des êtres supérieurs dotés de pouvoirs. Tous ces efforts n'auront pas été vains. Car... TOUT COMMENCE CETTE NUIT !

Paniquée, Lily vit tous les Mangemorts répondre à ce discours par des cris de victoire. Elle ne savait pas ce qui allait « commencer cette nuit » mais elle avait peur. Plus que jamais, elle se sentait au bord d'une catastrophe sans nom.

- Nous avons toutes les armes pour bâtir ce nouveau monde et éradiquer les faibles qui parasitent la communauté magique, poursuivit Voldemort, ouvrez grand les yeux, mes chers Mangemorts. Cette nuit, vous allez assister à un évènement que personne n'a encore vu. Cette nuit, vous allez voir la puissance sans limite de la magie noire. Grâce à cette jeune fille, la Voix des Damnés... Mais aussi grâce au Némésis !

La lune s'était écartée, dévoilant une lumière rougeoyante dans le ciel. Lorsque le disque noir se fut presque évanoui dans la nuit, le Némésis apparut en entier, grosse boule de feu rouge au centre du ciel nocturne.

Et un de ses rayons d'un pourpre sombre vint frapper la Lentille d'Hatima.

Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant