Elle était retournée à l'intérieur, en fermant derrière elle. Je n'avais vraiment pas compris pourquoi elles refermaient derrière elles, à croire que j'allais débarquer en furie pour les mettre à mal. J'avais été très tendu, parce qu'en vrai, je ne savais absolument pas ce que j'allais pouvoir lui dire. J'en avais plein la tête, mais jamais rien ne sortait.

J'avais attendu qu'elle revienne, afin de savoir si une discussion entre la mama et moi, était possible. Ça m'avait paru extrêmement long, et en attendant, j'avais réfléchi à ce que j'allais bien pouvoir dire. J'avais eu tellement de choses en tête, mais je savais qu'une fois devant elle, il allait y avoir très peu de chose qui allaient sortir, voire walou.

Une fois qu'elle était revenue, elle était ressortie en fermant la porte, encore une fois, et elle m'avait fait comprendre que la mama, acceptait cet échange, mais qu'elle était très émotive, parce qu'elle ne s'y était pas attendu, donc qu'il ne fallait pas que je m'emporte ou que je dise des choses blessantes, en plus du fait, que ça les avaient changé.

Depuis, que la mama et mon Monsieur, avaient appris que j'avais fauté et que j'étais devenu père de deux enfants, puis trois par la suite, ça les avaient assez marqué, et ça avait été un vrai coup dur pour eux, parce qu'ils n'auraient jamais imaginés ça, surtout mon Monsieur, qui était loin de tout ça, et qui n'avait eu aucune idée de ce que je foutais.

Mon Monsieur, avait poursuivi sa vie aux Émirats, en se retirant le plus possible de tout ça, même si, ça lui arrivait d'en reparler, surtout quand ils se voyaient. La mama, ça avait été assez différent, elle en parlait tous les jours, et ça l'avait énormément affaibli. Je n'aurai jamais pensé que ça les auraient touchés à ce point, et ça m'avait brusqué.

J'étais rentré et j'étais allé dans le salon, mais je n'avais pas su où me mettre. Elle était loin l'époque où je me posais tranquillement avec des frérots, pour jouer à la console, ça n'avait absolument plus rien à voir, et je ne m'étais clairement pas senti à ma place. J'étais allé m'asseoir sur le sedari, mais très clairement, j'avais été assez tendu.

J'avais lancé un regard à Nina, afin qu'elle se pose avec nous, comme ça, elle allait pouvoir prendre la parole au cas où, il allait y avoir des blancs entre la mama et moi. J'avais tellement eu la tension, que sur le moment, je n'avais pas su quoi dire pour engager la discussion, donc j'avais préféré parler des photos des petits, que j'avais envoyées.

- Moi : Tu as vu les photos que j'ai envoyées à Nina ?
- La mama : Je n'ai pas voulu les voir.
- Moi : Ça te ferait quoi si je te les fais voir ?
- La mama : Je n'ai pas envie que tu me montres ça. Demande-toi plutôt, quels sont nos ressentis et notre état d'esprit depuis qu'on a su tout ça.
- Moi : J'imagine très bien, donc ça ne sert à rien de réagir comme ça. Vous savez comment je suis, et là, c'est un très gros effort que j'ai fait, donc j'aimerais que ça aille plus loin que des reproches.
- La mama : Il faut laisser le temps, c'est tout.
- Moi : Ce n'est pas en faisant rien que ça va s'arranger. Je suis conscient de tout ce que j'ai pu faire, et notamment de la masse de personne que j'ai déçue, donc ça ne sert à rien de revenir dessus.
- La mama : C'est vraiment difficile, il faut nous comprendre.
- Moi : Ça l'est pour moi aussi. Depuis, je suis en tension constamment et ça m'a amené à faire des choses pas très nettes pour tenter de me calmer. Je peux comprendre vos réactions, mais je n'arrive pas à les accepter, surtout quand je pense à mon fils Zian, qui est décédé, et même après l'avoir su, vous êtes resté indifférents et je n'ai eu aucun retour de votre part, en plus du fait, que j'ai reçu pas mal de messages haineux de certains de la famille, mais j'ai préféré le garder pour moi, parce que je me suis senti humilié et rabaisser. J'ai foiré et vous en avez été touché, j'en suis totalement conscient, mais actuellement, je suis autant éprouvé que vous.
- La mama : On n'avait pas repris contact avec toi, mais ça ne nous avait pas empêché d'y aller. On était tous les trois allés en Algérie afin de voir où est-ce qui l'a été enterré, et par la même occasion, on avait remis des cailloux propres sur celle de Maamar.
- Moi : Nina, m'avait demandé où il avait été enterré, et j'avais demandé pourquoi elle demandait ça, elle m'avait dit qu'elle me tiendrait au courant, et elle ne m'a jamais rien dit.
- La mama : On parle énormément ensemble, et contrairement à nous, elle a toujours essayé de se rapprocher de toi, et tu as toujours eu des réactions très sèches, donc c'est compréhensible.
- Moi : Je suis comme ça et ça ne changera pas. Depuis quelque temps, j'ai du mal à avancer, parce que je me rends compte que mes enfants grandissent seuls et ça me fait quelque chose. Ils n'ont rien demandé msaken, mais j'ai l'impression qu'ils sont autant jugé que moi.
- La mama : Comme tu l'as dit, ils n'ont rien demandé, donc évidemment, on a absolument rien contre eux, c'est simplement qu'on n'accepte pas cette situation.
- Moi : Et vous l'accepterez quand cette situation ? Ils font partie de la famille, que vous le vouliez ou non. Même si c'est hram, je leur ai donné le nom de Ba, ils portent notre nom.
- La mama : Ne me pose même pas cette question.
- Moi : Je vais repartir, parce que ça me rend nerveux et je n'ai pas envie d'être insultant.

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