Comme à mon habitude, quand je suis froissé de quelque chose, je deviens très vulnérable, et je l'avais été cette fois-là. J'avais été odieux avec elle, parce qu'encore une fois, je n'avais pas accepté ses mots. Très rapidement, j'avais pris la décision de m'éloigner d'elle, même si je comptais assurer mon rôle de père vis-à-vis de cet enfant, à moins que.

Chaque personne agis différemment à ces choses. Il y a ceux qui vont agir comme des lâches, et qui donc, vont fuir et délaisser la femme avec qui ils ont fauté, mais également abandonner l'enfant ou les enfants, puis il y a ceux qui vont assumer le fait qu'ils soient le géniteur, et peu importe les épreuves qu'ils traverseront par la suite.

J'ai été du côté des vaillants. J'ai vrillé, j'ai hurlé, j'ai tout retourné, j'ai menacé de partir, mais malgré ça, je ne les ai jamais lâchées, et je pense que ça reste le plus important dans tout ça, finalement. En soit, j'ai ressenti des choses vraiment très fortes après ces deux annonces chocs, mais de manière plus ou moins différente, selon les deux.

J'avouerai que plus le temps passait, mais surtout, plus la date approchait, et plus je commençais à me sentir mal. Avec Ines et Zaher, il y avait des habitudes qui s'étaient installées. On avait appris à vivre ensemble, à se supporter, à se soutenir et s'entraider, et d'autant plus quand nous étions dans des périodes de bad vraiment intenses.

Avec Lylia, c'était plus différent. J'avais vécu de très belles choses avec elle, à l'époque où nous étions plus jeunes, et c'était quelqu'un que j'appréciais vraiment, mais malheureusement cet acte avait fini par froisser les liens qu'on avait, et donc j'appréhendais énormément la venue de cet enfant, par rapport à la relation tendue qu'on avait.

Les choses avaient fait qu'on était tous les trois, devenus très nerveux et vulnérables entre nous. Avec Ines, on avait fini par trouver un terrain d'entente et les choses se passaient donc avec douceur, plus ou moins, mais avec Lylia, c'était encore un peu compliqué. Il y avait toujours cette forte tension entre nous, malgré les efforts qu'on faisait.

On a fauté et malheureusement, on ne peut plus revenir sur ça. Ce qui est fait est fait, donc autant laisser ça de côté et tout mettre en œuvre pour être de bons parents, malgré tout. Ines et Lylia, ce sont des femmes géniales, mais surtout, des mères formidables, et malgré la faute, je me sens plus ou moins chanceux, d'être tombé sur elles.

Ce sont de vraies femmes, qui ont pris conscience de la situation et qui ont su changer les choses. Elles ne se sont pas données d'excuses, comme la plupart des mères célibataires, qui profitent de leur statut de «mère isolée» pour ne plus rien faire, et finir mère au foyer. C'était absolument hors de questions pour elles, qui avaient des projets.

Ça a pris plus ou moins du temps, mais elles n'ont jamais baissé les bras, et elles ont su trouver du temps pour chacune des choses qu'elles avaient à faire. Elles ont été très patientes, et finalement, tout a fini par rentrer dans l'ordre. On s'est donné les moyens de s'en sortir et d'arranger les choses, au lieu de se morfondre dans notre coin.

Malgré les fortes tensions et la négativité qui nous entouraient, elles avaient tout fait pour sortir la tête de l'eau. Après leur accouchement et malgré l'épuisement, elles s'étaient mis à nouveau, à faire des recherches dans les filières où elles s'étaient lancées. Ines, avait tout fait pour ne pas perdre ses places, et Lylia, pour s'en trouver.

Je suis tombé sur deux mra, qui ont de vrais projets et qui, depuis toutes ces années, se surpassent pour obtenir ce qu'elles ont toujours voulu avoir, et forcément, ça ne peut que me rendre fier. On s'est donné les moyens de prendre du grade dans nos filières respectives, et in shâ Allah grâce à ça, nos enfants ne manqueront jamais de rien.

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