Le temps passait à une allure de fou, et nous, on s'efforçait toujours à avancer tranquillement, en gardant la tête haute, même s'il y avait souvent eu des descentes à ne plus pouvoir se contrôler, mais les changements flagrants, nous avaient donnés un peu plus de force pour avancer, mais surtout, pour garder la tête haute.

Que ce soit les drogues, les trafics, les bourbiers ou les femmes, je m'étais éloigné des quatre choses qui m'avaient collé à la peau depuis quasiment, mes quinze ans. Le quotidien, plus ou moins tranquille, que j'avais commencé à avoir à cette période, ça avait été l'opposé, du sale quotidien que j'avais pu avoir depuis toutes ces années.

J'en avais eu aucune idée, de comment ça allait évoluer tout ça, si ces changements allaient rester en place, et même s'améliorer avec le temps, ou alors faire un total retour en arrière, mais je ne m'en étais pas préoccupé à cette période. Comme Nouredy, avait pu me dire, à l'époque «N'essaye pas de voir plus loin, concentre-toi sur le présent».

Les femmes, ça avait été du plaisir personnel, et je l'assume totalement. Je suis quelqu'un de beaucoup trop faible sur ce qu'il en est de ça, et je partais souvent en vrille, jusqu'à consommer l'acte, et j'en étais très mal après. Je m'en voulais énormément, et je me demandais à chaque acte, pourquoi j'étais aussi faible que ça. Ça me rendait dingue.

Mais une fois que je m'étais éloigné des femmes, en les évitant le plus possible, jusqu'à en détourner mon regard, wah, j'avais eu l'impression d'être plus léger. Je n'avais plus à culpabiliser, et à avoir des remords, pour un regard ou un geste de trop que j'aurai eu envers elles, ou inversement, jusqu'à faiblir, et cette sensation était juste folle.

Pour les trafics, ça avait été la même chose, du plaisir personnel. Ce que j'avais aimé, ça avait été le milieu en lui-même et les sensations très fortes que ça m'avait procuré, bien plus que l'argent, clairement. Tout comme les femmes, ça avait eu un goût de revenez-y, parce que c'est bien connu, l'interdit, ça attire toujours plus. C'est un fait.

Mais une fois que je m'étais éloigné de ce milieu, ça ne m'avait pas fait grand-chose, finalement. Parce qu'au fond de moi, dans ce milieu, je recherchais l'adrénaline, le choc, et la confrontation, ça avait clairement été voulu, donc après avoir arrêté, je n'avais rien ressenti de spécial, mais ça ne m'avait pas gêné pour autant d'avoir arrêté.

Et donc, pour ce qu'il en est des bourbiers, ça rejoint un peu ce que je viens de dire, finalement. Je m'étais éloigné de ce sale milieu d'hypocrite, profiteur et j'en passe, donc les bourbiers avaient diminués, indéniablement, parce que je n'étais plus à la rue, toutes les nuits, à être mêlé à des choses, qui me concernaient ou non.

Comme j'ai pu dire, après avoir arrêté, je n'avais pas ressenti grand-chose, mais c'est vrai que ça m'avait fait du bien quand même, de voir que je n'étais plus lié à des sales choses. Certes, j'avais encore des bourbiers qui me collaient à la peau, mais au moins, il n'y avait plus rien qui allait se rajouter par-dessus tout ce qu'il y avait déjà.

Puis après, sur ce qu'il en avait été de la consommation, ça avait été différent, ça. Le fait d'avoir arrêté, ça n'avait pu que me faire du bien, forcément, et je l'avais ressenti de toute façon, mais c'est vrai, que le manque s'était énormément fait ressentir aussi, mais ça avait été normal, parce qu'après le sevrage, viens le manque, et ça avait été dur.

J'avais été dans une phase de dépendance physique, à savoir que, mon corps s'était habitué à vivre avec ça quotidiennement, mais aussi une dépendance psychique, à savoir que, dans ma tête, je ne pensais plus qu'à ça, et limite, je m'étais mis à vivre que pour ça. Suite à l'arrêt, je m'étais confié à des personnes, et ils m'en avaient fait part.

Cause à effetWhere stories live. Discover now