Ça m'avait soulagé de savoir qu'elle avait enfin trouvé un toit, à elle, parce qu'avant qu'elle se trouve quelque chose, elle vivait à la cité, là où son père vivait avant son décès, donc ce n'était pas vraiment chez elle, au final, du coup, c'était tant mieux. Désormais, elles étaient toutes les deux à l'abri, il ne restait plus qu'à me trouver un toit.

Chacun a sa façon de voir les choses. Lylia, voulait absolument ramener les choses de chez son père, chez elle, après tout, elle avait le droit, c'était chez elle, donc je n'avais rien à dire, mais je m'étais senti obliger, malgré tout, de lui dire mon ressenti par rapport à ça, parce que là où elle allait vivre, il allait y avoir mon fils également.

Une armoire, une table ou peu importe la chose, ça a du vécu. Son père avait vécu pas mal d'années là-bas, je m'en rappelle encore, comme si c'était hier, quand je le voyais à la cité. Tout ce qui était à l'intérieur, c'était depuis qu'il était arrivé à Paris, la première fois, donc ça avait des années toutes ces choses, du coup, ça m'avait refroidi.

Ne pas réussir à passer à autre chose, c'est vraiment difficile, et même impossible, pour certain, dont elle et moi, donc je la comprenais qu'elle avait une certaine nostalgie et qu'elle ne voulait pas se séparer de toutes ces choses, mais de là à vouloir vivre autour de tout ça, non. Il faut savoir se séparer de certaines choses par moment.

C'était à elle, désormais, de se construire son endroit, avec du nouveau, de la fraîcheur et du positif, pour elle et notre fils. Je ne l'avais pas senti bien, elle avait eu l'air d'avoir un peu de mal avec ma façon de voir les choses, concernant ça, mais ce n'était pas un souci. J'allais l'aider à comprendre le message que je voulais lui faire passer.

En attendant, elle avait eu besoin de prendre du recul sur la chose et de se poser les bonnes questions, donc je n'avais pas voulu la brusquer en lui imposant quelque chose qu'elle ne voulait pas au fond d'elle, parce que de toute façon, je n'impose rien à personne, chacun fait comme il veut, même si je n'étais pas de son avis.

Mais encore, les jours passaient, mais ne se ressemblaient plus tellement. Durant cette période, j'avais vraiment pris conscience que les choses étaient en train de véritablement changer, et je trouvais même que ça allait beaucoup trop vite à mon goût. Je ne voyais pas les choses passer en fait, tellement que tout arrivait d'un coup.

Pour Lylia, elle avait enfin compris là où je voulais en venir, et elle avait donc accepté de laisser les affaires de son père de l'autre côté. Je l'avais donc aidé à acheter tout ce dont elle allait avoir besoin, et j'avais tout monté et posé chez elle, afin de lui arranger son petit endroit, son chez elle. Elle allait être mieux comme ça, indéniablement.

Mais aussi, elle avait pris son courage à deux mains, et quelques jours après notre discussion concernant sa famille et plus particulièrement sa mère, elle était partie les voir, afin de tout leur dire. Il fallait s'y attendre, ça avait été très mal reçu, donc elle n'avait pas forcé. Elle leur avait laissé les clés et elle était partie le jour même.

Sur ce qu'il en était de l'emploi, suite aux tests que j'avais passé, j'avais été retenu, donc dès la semaine qui avait suivi, j'avais commencé. Étant donné que j'étais nouveau, il m'avait mis des horaires justes, pour un début. Une fois mes marques prises, c'est là qu'il allait me mettre de garde la nuit et toutes ces choses-là.

Le temps passait, il passait très vite, même trop vite, à tel point, qu'au bout de quatre semaines, j'avais été surpris de constater, qu'il ne me restait absolument plus rien de ma consommation. J'avais été comme «Non, il y a déjà quatre semaines qui est passé là ? Impossible» Ow, mon gelb s'était serré quand j'avais vu qu'il ne restait rien.

Il ne restait rien et c'était tant mieux. Ça avait été compliqué de m'y faire, mais malgré tout, ça n'avait pas été aussi marquant que quelques semaines auparavant. Je n'avais plus réellement le temps d'y penser, parce que mes journées étaient tellement bien chargées et j'avais tellement d'autres choses à penser que ça me passait au-dessus.

L'envie était là, forcément. Elle se ressentait beaucoup plus le soir quand j'étais chill, mais j'essayais de penser, et surtout de m'occuper avec d'autres choses. Je me posais avec Ines, je profitais avec Zaher, je sortais pour décompresser, j'allais à la Mosquée, j'allais voir Nouredy et mes autres frérots. Je faisais comme je pouvais en fait.

Sinon, qui dit mois d'avril, dit naissances des petits, donc forcément le moral n'avait pas été au top durant cette période-là, et Ines avait été au plus bas. Je ne l'avais pas reconnu durant cette période, elle avait fait des choses qu'elle n'avait jamais faites, et ça avait été difficile à gérer. J'avais dû énormément prendre sur moi.

Durant ce mois-là, je deviens littéralement son punching-ball, mais je ne dis rien et je laisse faire, parce que c'est elle et moi, c'est Zian et Zaher, c'est notre histoire, et c'est ce qui fait tout ça finalement, donc je comprends, mais surtout, je la comprends, donc même si c'est compliqué, je prends sur moi et je l'assiste.

Elle s'était mis à me parler très mal, et même à me rejeter et surtout à rejeter Zaher, à tel point, qu'elle m'avait même demandé de prendre le petit, et de partir de chez elle, parce qu'elle avait eu besoin d'être seule, donc j'avais pris Zaher, et j'étais parti m'installer, quelque temps chez Lylia, tellement qu'elle était mal.

Elle m'avait même embrouillé pour quelque chose qu'on avait déjà réglé, mais la situation avait fait, qu'elle avait remis l'histoire sur le tapis. En fait, j'avais des armes à l'ancienne, que j'avais eu quand je traînais avec des shiteux, je les avais mis chez elle, et je lui avais dit que j'allais m'en débarrasser, mais ça n'avait toujours pas été fait.

C'était tellement loin de mes pensées, que j'avais fini par oublier que je possédais encore ça, et c'est durant cette période, où elle avait eu les nerfs à vif, avec des réactions un peu incompréhensives, qu'elle s'était mis à ressortir tout plein de choses, dont ça. Au final, c'était tant mieux, elle m'avait fait rappeler qu'il fallait que je les vire.

Autrement, sur ce qu'il en était du permis de visite, je l'avais obtenu. Je ne m'y étais absolument pas attendu à ça, j'avais vraiment pensé qu'ils allaient être lourds et que du coup, ça allait prendre beaucoup trop de temps, ou encore, qu'ils allaient même me le refuser, mais absolument pas. Ça m'avait rendu trop farhan.

Sur ce qu'il en était de la demande de parloir, je l'avais fait le jour même. Dès que j'avais obtenu mon permis de visite, j'avais aussitôt appelé la maison d'arrêt dans laquelle il est, pour faire ma demande. Suite à ça, il ne me restait plus qu'à patienter, et si tout allait bien, j'allais pouvoir, le revoir et lui parler, yayy..

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