Je les voulais toujours autant, mais une fois que j'avais été sur place, j'en avais perdu mes mots. J'avais été envahie par tellement de choses. Depuis qu'il était décédé, je rêvais de clamser, mais vraiment. C'est-à-dire qu'à chaque fois que je fermais les yeux, j'espérais ne plus les rouvrir, parce que la douleur était trop forte.

Par la suite, j'avais trouvé une échappatoire dans les drogues dures, ça m'avait permis d'oublier certaines choses, notamment ça, donc petit à petit, j'avais commencé à m'y faire, enfin non, j'avais juste réussi à masquer toutes ces choses, mais forcément ça ressortait toujours quand j'étais sobre. Je n'y arrivais vraiment plus.

À l'époque, j'avais souvent eu des idées noires, même encore à ce jour, j'avais souvent pensé à des manières d'en finir. C'était devenu complètement fou, tant mes pensées étaient affolantes. Quand on est dans un état tel que celui-ci, on a tendance à partir vraiment trop loin et c'est tout juste dingue, quand j'y pense. 

J'avais eu toutes ces pensées-là durant pas mal de temps, je dirais même, jusqu'à que la drogue vienne me caresser le corps, puis après la drogue m'avait plus ou moins calmé les pensées, hormis les moments où j'étais sobre et que je commençais à y repenser, sinon ça avait été comme ça durant toutes ces années.

À ce jour, je suis toujours aussi mal intérieurement et mes pensées ont toujours tendance à partir trop loin, mais mes enfants, et notamment Zaher «Sans préférence, évidemment, c'est juste que c'est mon premier enfant, donc je ressens des choses différentes» me permette de garder la tête haute et surtout les pieds sur Terre.

Bon peu importe. Je m'étais installé avec eux, parce que c'est comme ça dans tous les bladi, même si on ne se connaît pas, on se regroupe, il n'y a rien, c'est kifkif. Ça parlait de trois fois rien, en attendant, j'avais redescendu un peu la pression et j'avais fini par trouver mes mots. Au début, aucun d'eux ne m'avaient reconnu.

Dès que j'avais commencé à dire que j'étais le frère de Maamar, c'est là qu'ils s'étaient mis à changer de comportement envers moi. Au début, ils avaient été très accueillants, ils s'étaient mis à me parler sans gêne, mais dès qu'ils avaient su, ils avaient vraiment porté toute leur intention sur moi et ils avaient stoppé tout le reste.

En quelques mots. Suite à ça, j'avais passé tout mon séjour avec eux et Zaher, on était allé à Wahran aussi. On ne s'était pas lâché une seule fois, et pourtant, ils avaient l'habitude de partir de Nedroma, pendant quelques jours pour des affaires, mais là, ils s'étaient tous abstenus, et ils avaient partagé tout leur temps avec moi.

Sans même en reparler, c'est eux qui s'étaient mis à parler de mon frère et sans le vouloir, ils avaient répondu aux questions que je me posais depuis longtemps. J'avais appris énormément de choses sur ce qu'il s'était passé avant son décès et après son décès, mais surtout pourquoi c'est lui et trois autres qui avaient été touchés.

Et même, j'en avais appris beaucoup plus finalement. Ça avait été très éprouvant de prendre connaissance de toutes ces choses, mais surtout plusieurs années après. J'avais essayé de me contenir, mais mes yeux avaient été rougit par la haine. J'avais juste espéré qu'il n'ait pas souffert, même si j'en doute fortement.

Ça fait mal de perdre un frérot de longue date, mais c'est encore plus horrible de perdre quelqu'un de sa famille, qui plus est, un frère, mais en plus, dans des circonstances tout justes immondes. J'ai qu'une envie, c'est de chialer comme une grosse merde tellement que je suis en pression, même après tant d'années.

Je sens que je pourrai craquer, mais j'ai toujours réussi à me contenir depuis toutes ces années. J'ai souvent eu les yeux rougit, mais je n'ai jamais rien lâché même si je sens que mon gelb est lourd. Je pense, que je ne serai jamais tranquille intérieurement, même avec la salah que je n'ai jamais arrêté depuis. Je suis au plus bas.

Cause à effetWhere stories live. Discover now