Que ce soit Lylia ou Ines, elles m'avaient déjà toutes les deux dit ça, du style «Mais comment peux-tu rester aussi impassible face à tout ce que l'on vit ?» Elles avaient l'impression que j'avais avancée sans difficulté par rapport à tout ça, zahma que ça ne m'avait pas mis à terre, contrairement à elles, mais au fond, j'étais littéralement mout.

Quand je me comportais assez brutalement avec elles, quand je les mettais amnése, quand je consommais à forte dose jusqu'à par moment ne plus avoir conscience de rien, quand j'étais constamment à la rue pour ne pas rester avec elles, etc. Ça, c'était ma façon de réagir par rapport à tout ce que l'on vivait, mais elles ne le comprenaient pas.

Elles attendaient que je craque en fait. Pour elles, du moment que mes yeux n'avaient pas été noyés par les larmes, ça voulait dire que je ne ressentais rien par rapport à ça. Non, je n'allais rien faire couler, mais oui, j'avais plusieurs sentiments qui m'envahissaient sur toutes ces choses. Un homme et une femme réagissent différemment.

Il y a des gens qui peuvent être très mal au plus profond d'eux, mais qui ne diront ou montreront jamais rien, et c'est tout ce que j'avais fait à l'époque. Malgré mes fautes qui persistaient ça ne m'empêchais pas de me torturer l'esprit avec toutes ces choses que j'avais faites et que je continuais de faire. C'était très compliqué à s'y faire.

Je suis du genre à ne pas réfléchir quand je m'apprête à dire ou à faire quelque chose, je suis quelqu'un de très spontané et donc je ne prends pas la peine de réfléchir ne serait-ce que quelques secondes avant de faire heja, mais surtout quand j'ai quelque chose en tête, c'est difficile de me convaincre de ne pas le faire ou de ne pas le dire.

J'étais rempli de remords, et même encore à l'heure actuelle sur certaines choses, mais je le gardais pour moi, surtout par le fait qu'on ne me prenait pas au sérieux, parce qu'on me voyait toujours recommencer les choses sur lesquelles j'avais des remords. Je tendais le bâton pour me faire battre, très clairement. C'était compliqué.

En tout cas, j'avais espérais que mes paroles la fassent réfléchir jusqu'au point de changer les mauvaises manies qu'elle avait pris l'habitude d'avoir, sur le fait de me dénigrer pour un rien ou de toujours me reprocher des choses que j'essayais avec grande difficulté de changer. Mon but n'avait pas été de la mettre mal, loin de là.

Parce qu'au fond, je ne suis pas quelqu'un de mauvais, en tout cas, je pense, et j'espère que ça se ressentait, au moins. Quand j'ai des réactions assez bizarres ou bien que je me comporte d'une manière brusque avec quelqu'un, au point de lui faire du mal, ce n'est clairement pas mon but. C'est une façon, pour moi, de faire réfléchir brusquement.

J'étais reparti au Sévigné et je m'étais posé avec Zaher. J'avais attendu que Ines revienne pour la prévenir que cette nuit-là, j'allais sortir. Nouredy m'avait dit de leur remettre les sacs et repartir, mais je le savais très bien au fond de moi, que j'allais passer ma nuit avec eux, j'allais profiter de cette dernière nuit, peut-être.

Je ne rentre pas réellement dans le détail, sur ce qu'il en était de ma dépendance à la drogue. Approximativement, ça se sait par le fait que j'étais en contact permanent avec ce milieu et avec tout ça, mais au-delà de ça, c'était vraiment quelque chose de fou. J'étais clairement devenu un vrai malade par rapport à tout ça.

Quand je n'avais pas ma dose, je partais dans des crises incroyables. Quand quelqu'un me privait ou bien me faisait la morale par rapport au fait que ce n'était pas bon, je le prenais mal et je voyais cette personne comme mauvaise, comme quelqu'un qui me voulait du mal, parce qu'elle m'éloignait de ce que je pensais, qui me rendait farhan.

Au fond de moi, j'étais vraiment très mal, ça me prenait au gelb, ça en était limite de la tristesse. Imaginez-vous, à quel point la drogue ça détruit et ça rend complètement paro. Je ne voyais que ça, et pour moi, c'était la solution à toutes ces choses qui me rendait mal, parce que ça me faisait oublier quelque temps, jusqu'à la prise suivante.

Cause à effetWhere stories live. Discover now