Je prenais plaisir à parler avec elle et j'écoutais vraiment ce qu'elle me disait malgré que je ne savais pas vraiment ce que ça allait donner par la suite. Sûrement que ça n'allait absolument rien changer, ou au contraire que ça allait tout me faire stopper petit à petit, ou encore même que ça allait juste m'apaiser sur quelques points, mais sans plus.

Malgré tout je m'étais laissé faire parce qu'à ce stade ça n'engageait absolument rien. Dans un premier temps j'allais simplement parler avec eux et faire plus ou moins connaissance, dans ma tête je le voyais comme ça. Puis je ne doutais pas que c'était des bonnes personnes parce que Kamilia est une très bonne personne qui est bien entouré.

On n'avait continué à parler sur certaines choses mais plus particulièrement de ça, parce que c'était sa principal occupation après avoir pris des nouvelles de mon état. Finalement elle était partie et elle m'avait confirmé que le lendemain elle serait là avec Nouredy, je le prenais très bien, même quand elle forçait sur le sujet.

J'avais passé la fin d'après-midi avec Ines et le petit à l'arrière de l'hôpital et finalement j'étais remonté. Le lendemain c'était la même routine depuis que j'avais été admis aux urgences. Je passais la journée avec les proches qui venaient me rendre visites, ainsi que les différents médecins et infirmiers et dans l'après-midi Kamilia était venue avec Nouredy.

Ma shâ Allah, la douceur qu'il y avait sur le visage de ce frère, c'était affolant. Rien qu'en le regardant on voyait que c'était une personne vraiment très douce et respectueuse et je m'étais vraiment pas trompé sur lui. Ça m'avait fait bizarre d'être en contact avec un tel homme, moi qui ne côtoyais que des gens qui vivaient pour le sale.

Je n'avais pas été impressionner, mais plutôt gêner, parce qu'il n'avait pas hésité à me prendre dans ses bras, à me tapoter l'épaule et à m'appeler akhi alors que j'étais tout sauf un frère de religion pour lui. J'étais loin de tout ça, mais il cherchait à me mettre à l'aise pour pouvoir mieux s'entretenir par la suite par rapport à tout ça.

On n'avait passé notre temps à parler de différentes choses, sans parler du vrai sujet. Entre temps il y avait d'autres khey qui étaient venus me voir donc au final on n'avait passé la journée tous ensemble et au moment où Kamilia et Nouredy allaient partir, Nouredy s'était rapprocher de moi et il m'avait dit «Akhi je passerais tout seul demain in shâ Allah, pour qu'on parle ensemble, d'homme à homme.»

J'attendais, j'attendais tout simplement de voir ce que ça allait donner parce que malgré que j'avais eu une bonne première impression de ce frère ça ne voulait pas dire que ça allait coller entre nous par la suite. Je le prenais plutôt bien les initiatives qu'ils avaient envers moi, mais ça allait peut-être finir par me brusquer.

J'avais passé ma soirée en appel et le lendemain j'avais attendu la venue de Nouredy. Il était venu dans l'après-midi, on était descendu pour se posé à l'arrière de l'hôpital parce que je n'avais pas eu envie que des meufs de la cité arrivent et que le frère soit face à elles. On s'était posé à deux, à l'écart des gens.

Je n'avais rien dit, j'avais attendu qu'il entame le sujet parce qu'en sah moi je ne savais pas réellement comment ils voulaient procéder tous ensemble. Il n'avait pas perdu de temps, il avait directement enchaîné sur le sujet, mais malgré tout en restant vraiment prudent sur ses mots et à la façon qu'il avait de parler.

- Nouredy : T'es mon frère, vrai ou pas ?
- Moi : Je ne sais pas.
- Nouredy : Moi je te le dis. T'es mon frère et j'en doute pas, t'es une bonne personne et ça j'en doute pas non plus. Tu as juste pris un chemin qui n'était pas celui de la réussite.
- Moi : Ouais ça c'est clair, j'en ai conscience.
- Nouredy : J'aime ça, le fait que tu ais conscience c'est déjà énorme. Tu assumes tes erreurs ?
- Moi : Entièrement, j'assume ce que j'ai pu faire et je ne le nie absolument pas.
- Nouredy : J'aime vraiment ça. Les gens qui savent reconnaître leurs erreurs c'est énorme, et il y en a très peu qui sont comme ça.
- Moi : J'assume entièrement le gars égaré que je suis.
- Nouredy : On va changer ça akhi. Je ne dis pas que je suis LA personne qui va réussir à te faire changer, parce qu'un changement tout d'abord c'est dans la tête et surtout dans le gelb que ça débute, et il faut surtout que la personne concerner soit prête au fond d'elle pour que ça fonctionne. Je ne serais qu'une cause par la grâce d'Allah, si les choses changent.
- Moi : Exactement, c'est ce que j'essayais d'expliquer à Kamilia hier. Je ne refuse absolument pas ce que vous êtes en train de faire pour moi actuellement, je vous en remercie même mais il faut rester réaliste et penser au fait que belek il n'y aura aucun changement ou alors très peu.
- Nouredy : Les frères et moi-même on en est très conscient de ça, mais ce n'est pas ce qui va nous arrêter. On prendra le temps qu'il faudra sans pour autant s'éterniser sur chaque étape.
- Moi : In shâ Allah. Ça me va moi, vous êtes calés sur le sujet et vous avez l'air d'avoir l'habitude donc on va dire que je vais me laisser porter.
- Nouredy : On fera tout pour que tu arrives à oublier ces choses et à te concentrer sur le sah. On l'a fait avec plus d'une personne donc il n'y a pas de raison que ça fonctionne pas avec toi akhi. In shâ Allah ça le fera.
- Moi : Ouais je vois.
- Nouredy : Je ne doute pas que tu es quelqu'un de bien wAllah, tu es une bonne personne. On a réussi à faire changer des gens par la grâce d'Allah, qui étaient dans le même cas que toi, des frères qui disaient que jamais ils pourraient changer et depuis ils sont là avec nous.
-Moi : Ma shâ Allah, ils avaient eu le déclic au fond d'eux.
-Nouredy : On a aussi échoué avec certains. On se donnait beaucoup plus pour eux, on y allait à fond mais malheureusement ils nous ont échapper.
- Moi : Ouais bah c'est ça hein, si au fond de soit on a pas le déclic ça n'aboutira pas à heja de bon.
- Nouredy : Ouais pour commencer déjà, mais tu sais akhi il y en a ils nous mettaient des bâtons dans les roues.
-Moi : Des gens que vous essayez de résonner ?
- Nouredy : En partie oui, mais surtout des gars qui prenaient à part les frères à la sortie des Mosquées et qui leurs mettaient en tête des choses de fou et malheureusement ces frères nous ont quittés
-Moi : Ah ouais je vois. Vous y êtes pour rien wAllah, vous pouvez pas avoir l'œil partout. Vous aviez fait de votre mieux.
-Nouredy : Malheureusement, on essaye de se surpasser pour les autres frères afin qu'ils restent sur le bon chemin.
- Moi : Ma shâ Allah. Vous avez une Mosquée où vous allez à chaque fois ?
-Nouredy : On va à celle du quartier mais on tourne un peu partout afin d'en trouver une bien, mais wAllahi akhi je te cache pas que c'est dur. Il n'y a que de la discorde dans toutes celles où on va.
-Moi : Ouais j'imagine surtout dans celle-ci. On entend les échos et c'est chaud.
-Nouredy : A'oudou billah. Ga3 on essaye de trouver un endroit pour pouvoir s'installer et se faire notre propre salle de salah parce qu'il y a de quoi devenir mahboul, 3ajib.

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