Finalement, nous étions arrivés à temps. Bien qu'épuisés, Connors m'avait aidé à conjurer assez d'énergie pour nous projeter une dernière fois de l'autre côté du Dôme. Dans notre ancien chez-nous, c'était le chaos. L'air devenu quasiment irrespirable avait poussé les habitants à fuir vers la barrière où ils s'étaient retrouvés bloqué, provoquant d'énorme vagues de paniques et d'horribles drames.
Lorsque nous avions, avec une facilité presque risible, annuler le champ de force protecteur, le nombre des morts étaient horrifiant et avait encore augmenté avec la cohue indescriptible qui avait suivi. Il avait fallu des jours et des jours pour qu'un calme relatif ne s'installe et que les gens commencent à nous écouter. Nous avions réussi et sauver le plus de monde que nous le pouvions, mais le plus difficile nous attendait.
Hormis la horde et toutes les créatures dangereuses et hostiles peuplant désormais la terre, le mal mystérieux qui avait décimé la ville de Sean et Josef, courait peut-être toujours et, hormis mon sang, nous n'avions rien pour nous en protéger. Nous en avions faits des réserves et Blake et son équipe de chercheurs survivants, essayaient de créer un vaccin dans le plus grand secret. Nous nous étions terrés dans les bâtiments et sous-sols de notre ancienne ville, le temps de faire comprendre à tous le monde les dangers de cette terre vierge et hostile.
Cela faisait maintenant plus de deux mois et je commençais sérieusement à avoir des fourmis dans les jambes et à virer claustrophobe ! L'impatience me faisait agiter la jambe comme un junkie en manque, tandis que j'attendais le reste de mon équipe. Connors et Blake et Gabe furent les premiers à me rejoindre. Ce dernier s'approcha de moi, un grand sourire aux lèvres avant de m'enlacer et de m'embrasser tendrement. Du coin de l'œil je vis Connors sourire en nous regardant, tandis que Connie lui rendait la pareille. Ces deux-là, semblaient se découvrir et s'apprécier de plus en plus au fil des semaines et je trouvais ça presque trop parfait.
— Prête ? me demanda Lynch au creux de mon oreille.
— Plus que ça, même ! lui répondis-je, l'impatience s'entendant parfaitement dans ma voix.
— Alors, n'attendons pas plus longtemps ! s'exclama Isy avec un grand sourire contagieux en grimpant à l'échelle rouillée menant à l'extérieur du bunker militaire qui nous servait de base.
La lumière qui se répandit à l'intérieur des murs de bétons me fit un bien fou et je sentis un sourire s'épanouir sur mon visage.
Le moment était enfin venu. Nous n'étions pas parvenus à convaincre le reste de la population que rester terrer comme des rats n'étaient pas une solution à long terme et que nous devions, au contraire, tenter de reconquérir ce monde que nous avions perdu. Ils ne nous suivraient pas, mais ne tenteraient pas non plus de nous en empêcher.
Un territoire vierge nous tendait les bras et, dangereux ou pas, nous comptions bien en profiter.
Fin.