Quelques cris de surprises retentirent, mais au final, aucun de nous n'essaya de lui venir en aide, attendant la suite des évènements. Connors lui-même ne tenta rien pour se défendre, ni se dégager, se contentant de soutenir le regard de Lynch sans ciller.
— Je croyais avoir entendu Hayden dire qu'on ne voulait pas de garde en surveillance ! Gronda ce dernier d'un ton peu amène, son visage à seulement quelques dizaines de centimètres de celui de Connors.
— Je ne suis pas là pour ça et tu le sais, lui répondit Connors d'une voix calme, bien qu'un peu étranglée par le bras de Lynch qui lui comprimait la gorge. Je ne veux pas me battre avec toi, alors lâche-moi que je puisse m'expliquer.
— Et si l'on n'a pas envie d'entendre tes explications ? intervint Blake d'une voix blessée en s'approchant de quelques pas.
Le regard de Connors se voilà de tristesse lorsque son regard croisa celui, accusateur, de son frère.
— Lâche-moi ! ordonna-t-il à Lynch, en commençant à chercher à se dégager de sa prise.
— Je ne crois pas, non. Sauf si c'est pour t'expédier hors de cette pièce !
L'atmosphère devint soudain lourde et électrique tandis qu'un éclair fugace traversait les prunelles de Connors. La surprise et l'inquiétude me saisirent, tandis qu'une puissante certitude que je devais stopper ce qui risquait de se produire dans les secondes suivante, emplie tout mon être.
— Lâche-le ! ordonnai-je à Lynch précipitamment, bien consciente qu'à part moi personne n'avait rien remarqué d'étrange, même pas l'intéressé.
Après une seconde d'hésitation il obtempéra, non sans me jeter un regard indéchiffrable, avant de laisser Connors s'écarter du mur.
— Pourquoi ?
Le simple mot prononcé d'une voix fluette et résignée, sembla résonner à l'infinie dans la pièce, rendant le silence qui s'en suivi, lourd et oppressant. Je scrutai les traits de Connors, plus marqués et las que je ne le croyais, cherchant un trace résiduelle de ce que j'avais cru déceler quelques minutes plus tôt, mais rien, à mon grand soulagement.
— On avait confiance en toi...je ne comprends pas, ajouta Ophélia dans un soupir triste tout en s'asseyant sur l'une des banquettes.
— Et vous pouvez toujours avoir confiance, répondit enfin Connors. Rien n'a changé...
— Rien n'a changé ! m'exclamai-je d'une voix chargée de rancune avant d'avoir pu me retenir. Tu te fous de nous ?
— Hayden a raison, renchérie immédiatement Isy s'avançant à mes côtés pour lui faire face. On s'est tous inquiété pour toi, on t'a même cru mort ! Pendant que toi tu te faisais dorloter par tes petits copains...
— Ce n'est pas du tout comme ça que...
— Hayden a même risquer sa vie pour te retrouver, l'interrompit à son tour Isy de plus en plus hargneuse de seconde en seconde. Tout ça pour apprendre que tu allais très bien et que tu étais une taupe depuis le début ! T'étonne pas, si ça a du mal à passer !
— J'ai bien conscience que, pour le moment, rien ne joue en ma faveur, mais si vous me laissiez une chance de m'expliquer...
— Très bien, vas-y, qu'on en finisse une bonne fois ! lui cracha Lynch.
— Tous ici, vous connaissez mon histoire, comment j'en suis venu à rejoindre la...résistance. Et bien, tout est absolument vrai. J'ai seulement omis un petit détail, que personne n'a jugé bon de creuser d'ailleurs ! ajouta-t-il avec un regard mauvais en direction de Lynch. Lorsque je me suis retrouvé accusé de haute trahison et que j'attendais mon exécution dans une geôle du conseil, la conseillère Lovory est venue me voir.
— Laisse-moi deviner ? Elle t'aidait à t'enfuir si tu travaillais pour elle ! ironisa Lynch dans un petit ricanement moqueur. Classique !
— Oui, et alors ? J'étais foncièrement contre la gestion et la politique de Monroe, je ne cautionnais pas les tueries qu'il envisageait et je venais de risquer ma vie pour tenter de l'empêcher. Lovory était clairement de notre côté, même si elle ne pouvait pas dévoiler son jeu. Elle m'a juste demandé d'évaluer vos forces et vos capacités pour pouvoir créer une alliance avec vous le moment venu. Tu aurais fait quoi à ma place ? Tu aurais refusé et serais allé mourir bêtement ou tu aurais profité de l'opportunité de donner une chance supplémentaire à ton camps ? acheva-t-il en se retournant vers Lynch pour le toiser du regard.
Ce dernier soutint son regard longuement, sans répondre. L'explication de Connors sonnait juste et c'était vrai que vu comme ça, pourquoi aurait-il refusé ? Je vis du soulagement s'inscrire sur les traits de mes compagnons, bien qu'une certaine réserve ne demeure dans les regards toujours méfiants tournés vers lui.
— Soit, convint enfin Lynch à contrecœur. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas nous en avoir informé tout de suite ?
— C'était une erreur, j'en suis conscient à présent. Mais si j'étais arrivé en vous expliquant tout, m'auriez-vous fait complètement confiance ? M'auriez-vous accepté sans discussion ? Je ne pense pas. Vous vous seriez toujours méfié et j'ai pensé, à tort, qu'il valait mieux demander pardon que la permission.
— Cela ne nous explique pas ton silence radio de ces derniers jours. Pourquoi ne pas être venu nous voir pour nous dire que tu allais bien ? Si tu nous avais tout expliqué à ce moment-là, on aurait peut-être eu moins de mal à l'accepter, lui demanda Oliver, visiblement blessé par les cachotteries, même justifiées, de Connors.
— Ce n'était pas de mon fait. Pour être franc, j'ai peu de souvenir des premiers jours tellement j'étais mal en point.
— Tu as l'air en pleine forme là ! En à peine quatre jours...permet-moi de douter de la gravité de ton état.
— Je faisais une septicémie. Hayden peut t'expliquer à quel point c'est grave si tu n'es pas déjà au courant. Pour le traitement, ça passe ou ça casse. On m'a donné des antibiotiques à haute dose et j'ai eu de la chance que les seuls qu'ils leur restaient soient efficaces sur moi. Une fois l'infection enrayé et comme ma blessure avait été bien nettoyé et soigné en amont, j'ai vite recouvré mes forces, même si je suis resté plus de deux jours dans un semi-coma. Alors, oui j'ai l'air en forme, mais en réalité j'ai la force d'un nouveau-né, avoua-t-il soudain. Si nous nous battions maintenant, je n'aurais absolument aucune chance contre toi ! C'est aussi une preuve de ma bonne foi...à vous de décider à présent, ajouta-t-il en levant légèrement les bras en signe de trêve.
Lynch semblait très tenté de lui mettre son poing dans la figure mais il se contenta de tourner les talons dans un petit claquement de langue excédé. Blake quant à lui se contenta de s'avancer vers son frère avant de le serrer brièvement dans ses bras, sans un mot. Les autres, dont je faisais partie, restaient sur leur garde, ne sachant pas trop comment se comporter envers lui à présent.
— Hayden, je peux te parler ? me demanda-t-il en m'indiquant la porte menant à la chambre d'un signe de tête.
J'hésitai, consciente de tous les regards braqués sur nous. Puis toujours muette comme une carpe, je me dirigeai d'un pas résolu vers la porte que j'ouvris d'un geste sec, la laissant ouverte en une invitation implicite à me suivre.
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Nouveau chapitre ^.^ Désolée une nouvelle fois pour le retard, moi qui n'arrête pas de vous promettre un retour à la normal...j'ai du mal à reprendre le rythme O_Q Il faut dire que le week-end prolongé et la bronchite n'aident pas beaucoup ;-) Merci d'être toujours fidèle à cette histoire ^.^
A très vite sur la suite ^.^
Des bisous <3