♡CHAPITRE 30♡

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Izuku observa son petit-ami se murer dans le silence. Eijiro resta immobilement assis sur le canapé, puis se leva et murmura un simple « je vais manger » avant de disparaître, laissant le vert dubitatif. Il ne comprenait pas la cause du comportement du rouge.

Et pourtant, il avait préalablement réfléchi à ses mots avant de les faire sortir. 

Il reprit sa recherche concernant le prix approximatif de son prochain achat, en s'auto-persuadant, tout d'abord, qu'il se faisait peut-être des idées.
Mais, très vite, son cerveau imagina de longs scénarios, complètement abracadabrants, sur la tournure des pensées d'Eijiro. Alors il décida de se lever et de le rejoindre pour en avoir le cœur net. 

Ce dernier mangeait, sans grand entrain, le plat d'omuraisu* qu'Izuku avait soigneusement préparé et conservé pour lui dans le réfrigérateur. 

— Eiji ? Appela le vert en rejoignant son homme autour de la table qui meublait la modeste cuisine. 

— Hum ? Répondit celui-ci, sans lever la tête et en continuant de porter du riz à sa bouche. 

— Tu es vexé ? Est-ce que j'ai dit quelque chose de mal ? 

— Non, rien. Abrégea-t-il. 

— Alors pourquoi est-ce que tu réagis comme ça ? 

— Je réagis comment d’après toi ? Interrogea Eijiro. Il avait cessé de manger pour faire face au plus vieux et attendre sa réponse.

— Tu te renfermes comme si je t'avais blessé. Affirma alors Izuku avec conviction. 

Soumis à son regard pénétrant, le rouge n'osa pas répondre aussitôt et baissa finalement les armes.

— Je suis pas blessé… Dit-il en soupirant. « C’est juste que j’ai maintenant l’impression d'avoir été un pot de colle toute la semaine. »

Son interlocuteur voulut blaguer en disant qu'il avait été "le plus beau des pots de colle", mais il s’arrêta en bon chemin. Il valait mieux ne pas enfoncer le clou. 

— Hey, regarde moi. Intima Izuku, en saisissant la main gauche d'Eijiro, posée à l’extrémité de la table, pour qu'il dirige ses prunelles vers lui. « J’ai sincèrement adoré cette semaine avec toi. Savoir que mon magnifique copain m’attendait dans mon lit, suffisait à me donner le sourire. T'observer le matin, pendant que tu te préparais pour ton travail était magique. Tout comme tes baisers sur mon front avant de t'en aller. » Il marqua une pause pour s’assurer que le rouge l’écoutait bien, puis continua. « Tout ça, ce sont de précieux souvenirs pour moi. Et je voulais juste trouver une façon d’en avoir d'autres encore plus beaux avec toi, sans qu'une petite douleur au bras ou à l’épaule me rappelle que tout n’était pas si rose. Mais… si ma solution ne te plaît pas, on pourra toujours en trouver une autre. » Eijiro le regarda longuement dans les yeux en essayant de résister au sourire qui s'installait, petit à petit, sur son visage. Seulement, il finit par capituler et tourna sa tête, hors de portée des yeux fiers et scrutateurs d'Izuku.

— N-non c’est bon. On va l'acheter cet oreiller. Bredouilla-t-il dans sa barbe.

— Je t'aime. Déclara un Izuku tout souriant, après avoir quitté sa place pour aller déposer un baiser à la commissure des lèvres de son petit-ami.

Il laissa le rouge se remplir la panse et retourna, la tête moins agitée, vers son meuble douillet. 

Finalement, Eijiro s’était laissé traîné jusqu’au rayon literie d’une grande enseigne, non loin de l’appartement du vert. Ce dernier prenait très à cœur le choix du produit, rien qu’à en juger par les nombreuses questions qu'il avait posées au vendeur. Il avait même demandé, à plusieurs reprises, au rouge de prendre l'échantillon dans ses bras et de donner son avis. « Est-ce que ça te va ? » , « Est-ce qu'on prend un autre plus grand ? » , « Et la couleur, elle te plaît ? » Demandait-il avec tout le sérieux dont il disposait. Comme si cet oreiller constituait l'achat de sa vie.

Au bout de ce qui semblait être une décennie pour le rouge, ils passèrent enfin en caisse et sortirent du magasin, leur article à portée de main.

Epuisé par l'effort fourni, Eijiro proposa à Izuku de faire une pause pour se rafraîchir. Ainsi, ils allèrent dans un café et commandèrent deux thés glacés.

— Au fait ton anniversaire c’est la semaine prochaine non ? Demanda Eijiro après avoir bu une première gorgée de sa boisson. 

— Hein ? Ah oui, c'est vrai. J’avais complètement oublié. 

— Tu crois que tu pourrais te libérer pour qu'on le fête ensemble ? 

— Je sais pas… Je vais faire mon possible pour trouver quelqu’un qui voudra bien me remplacer. Pourquoi ? tu as prévu quelque chose ? Interrogea Izuku, le regard plein d’intérêt. 

— Peut-être… Répondit l'autre. Il tentait de laisser planer le doute dans l’esprit du tacheté. Mais c’était sans compter sur la grande imagination de ce dernier qui listait déjà tout ce qu'ils pourraient faire pendant cette journée. 

De toute façon, cela ne pouvait pas être pire que l’année passée : il avait travaillé toute la journée et, par manque de temps, Eijiro lui avait simplement souhaiter « Joyeux anniversaire » par message. Tout ceci, alors qu'ils venaient tout juste de se mettre en couple quelques mois auparavant.

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*Omuraisu : Aussi appelé Omurice, est un plat populaire au Japon, né de l'importation et de l'adaptation des recettes occidentales. Il s'agit d'une omelette, contenant du riz frit et souvent accompagné de ketchup.

Source : Wikipedia

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now