♡CHAPITRE 14♡

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À peine Izuku ferma-t-il sa porte d'entrée et retira ses chaussures qu'il se rendit dans sa chambre. Il jeta sa besace et sa veste dans un coin puis s'écroula sur le lit. Les yeux fermés, il souffla de bien-être. Cette journée avait été longue et assez éprouvante alors il se sentait heureux de retrouver son nid douillet. Il ramena ses pieds, qui pendouillaient encore, sur le lit et entreprit de retirer le jogging que son petit-ami lui avait prêté. La tâche fut assez facile puisque l'habit était large et ne lui collait pas à la peau. Il n'eut juste qu'à lever ses hanches puis ses jambes pour l'enlever. Il se mit en position assise pour retirer aussi le t-shirt du rouge et ses chaussettes qu'il avait toujours, puis déposa le tout à côté du pantalon et des oreillers. Le haut de son corps retomba sur le lit et il croisa ses mains en dessous de sa tête.

Après le départ d'Eijiro, ses connexions neuronales avaient mis du temps à se remettre en marche, son cœur avait battu tellement vite et fort qu'il avait eu l'impression que ce dernier voulait se faire la malle. Pendant tout le trajet jusqu'à sa demeure, il s'était senti sourire comme une personne qui avait gagné au loto. Finalement, cette journée avait véritablement été une bonne journée.

Pourtant, en sentant son cœur aussi léger, il ne pouvait s'empêcher de se sentir stupide. Il avait suffi d'un seul petit geste tendre d'Eijiro pour balayer toutes ses défenses. Il savait pertinemment que ce n'était pas la possession de cette clé qui allait régler tous leurs ennuis, mais à chaque petit pas, il ne pouvait s'empêcher de reprendre espoir. Izuku émit un soupir las et retira son bras droit du dessous de sa tête pour s'allonger sur le profil. Ses jambes légèrement fléchies et son visage à moitié enfoui dans les draps fleuris, il marmonna une unième prière.

« S'il vous plaît faites que ce ne soit pas que passager. Faites que ce soit la bonne cette fois. »

Il ferma les yeux momentanément comme pour attendre que sa supplication atteigne les cieux puis les rouvrit lentement. Il resta là, quelques minutes, à fixer le vide, mais le son d'un portable le sortit de sa torpeur.
À la deuxième sonnerie, le vert se résolu à quitter le moelleux de son matelas pour aller répondre.

— Allô Katchan ? En effet, le surnom de son ami d'enfance s'était affiché sur l'écran de portable lorsqu'il s'apprêtait à décrocher.

— Alors le fils chéri à sa maman a oublié le numéro de la maison ? Répondit l'homme à l'autre bout du combiné.

— Quoi ?

— C'est ta mère... Elle est à l'hôpital -

— QUOI ?! Izuku qui était resté accroupi face à son sac après en avoir extirpé le téléphone, se releva sans attendre la fin de la réplique de son ami.

— Arrêtes de t'exciter pour rien idiot ! Haussa aussi le ton le dénommé « Katchan » qui ne supportait pas qu'on lui coupe la parole. « C'est pas grave. » Continua-t-il plus calmement. « D'après ma mère, le médecin a dit que c'était juste une fatigue passagère. »

— Mais alors si c'est pas grave pourquoi c'est toi qui m'appelle et pas elle ?

— Qu'est-ce que j'en sais moi ! L'autre folle a débarqué à mon bureau en insultant tous les fils de la terre. Après elle m'a menacé pour que je t'appelle. Il parait qu'Inko-san* est triste de ne pas avoir de tes nouvelles ou un truc comme ça. Bref appelles-là moi je suis pas un téléphone arabe*.

Il était vrai que cela faisait au moins plus d'un mois que le puériculteur n'avait eu des nouvelles de sa mère. N'étant pas très au point avec la technologie, sa mère préférait les bons vieux appels téléphoniques, or Izuku n'était pas tout le temps disponible pour passer des heures au téléphone. De plus, avec tout ce qu'il s'était passé ses derniers temps -autant au travail que dans sa vie amoureuse, il lui était même arrivé des fois d'oublier de se nourrir. Mais pour le vert, tout cela ne justifiait pas son acte. Il avait complètement oublié, délaissé sa mère. La femme de sa vie, celle qui avait toujours était là pour lui, celle qui l'aimait sans condition. C'était quoi un petit appel pour la femme qui l'avait mis au monde ?

Izuku sentit sa gorge se nouer et les larmes perler au coin de ses yeux. Tout d'un coup, il avait l'impression de tout faire de travers. À part son travail, tout lui échappait. L'homme, désormais fébrile, se rassit sur le bord du lit son smartphone toujours à l'oreille.

— Hey. L'appela son ami d'enfance d'une voix monotone. « C'est pas ta faute. »



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*San: Particule honorifique japonaise pour désigner une personne que l'on respecte mais avec qui on n'est pas spécialement proche.

Source : www.kanpai.fr

*Téléphone arabe: Transmission rapide de nouvelles par le bouche à oreille.

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUDonde viven las historias. Descúbrelo ahora