♡CHAPITRE 13♡

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— J'ai vraiment hâte d'avoir mon diplôme, j'en peux déjà plus de cet emploi du temps.

L'air ronchon comme un enfant capricieux que l'on forçait à se vêtir, Eijiro changeait ses vêtements tout en se plaignant de son sort.

— Ça fait seulement huit mois que tu as commencé les cours, un peu de patience... Tenta de le raisonner Izuku, mais devant le manque de coopération total du rouge, c'était presque peine perdue.

— Oui mais huit mois à travailler le matin et à suivre des cours le soir c'est déjà trop pour moi. Je n'ai plus de vie, je ne rentre ici que pour dormir et... Il s'arrêta dans le port de sa chemise noire pour fixer le sol. « Je n'ai pas assez de temps à te consacrer... » Le vert, pris au dépourvu par la dernière phrase, se stoppa dans ses actions pour diriger son regard vers Eijiro qui se tenait à l'autre extrémité du lit avec une chemise dans les bras. Était-ce une autre de ses ruses pour ne pas aller aux cours ? Non, il semblait véritablement peiné. Il arborait cette attitude coupable qu'Izuku détestait tant. Et celle-ci était assez présente ces derniers temps pour qu'elle soit capter par les yeux observateurs du vert.

Ce n'était pas dans les habitudes de son homme d'être autant avide de sa présence. Appréciant beaucoup plus sa solitude, le rouge aurait sauté à pieds joints sur la moindre excuse pour limiter leur temps ensemble. Cependant, il était arrivé plusieurs fois à Eijiro de modifier ses habitudes. Comme dans un cycle, il existait des moments pendant lesquels ce dernier agissait "normalement", se laissant le temps nécessaire pour répondre aux attentes d'Izuku et enfin l'aimer ; mais aussi ceux où il semblait pressé ou agacer par sa propre attitude, se forçant ainsi à satisfaire le vert et sa propre envie d'oublier son ancien petit-ami par tous les moyens possibles. Et Izuku, beaucoup trop aveuglé par la joie de voir son petit-ami si attentionné, ne le remarquait pas ou très tard lorsque le rouge redevenait distant.

Ainsi, il était préférable pour lui de ne pas prendre pour acquis ces belles paroles et ces beaux actes, au risque que tout ceci ne se consume une fois de plus entre ses mains en ne laissant derrière elle que des cendres incandescentes.

L'homme qu'Eijiro surplombait d'à peine quelques centimètres délaissa les affaires de cours de son petit-ami qu'il avait rangé dans un sac à dos et se déplaça pour le rejoindre. La chambre n'était pas très grande, le lit prenait les trois-quarts de la place alors leurs mouvements étaient assez restreints. Il contourna le bois du lit et se retrouva en face du plus grand en à peine cinq pas, puis retira la chemise de sa poigne pour l'aider à l'enfiler.

— Oui mais c'est pour la bonne cause. Dit-il finalement. « Bientôt, tu pourras quitter la caisse pour aller à la pêche aux clients. » Il fit passer le savant assemblage de coton et de polyester délicatement sur la peau légèrement bronzée de son vis-à-vis, puis s'attaqua aux boutons. « Et je suis sûr qu'avec ton visage et ton sourire d'ange personne ne pourra te résister, ils achèteront tout ce que tu leur proposeras. Tu gagneras deux fois plus d'argent que maintenant et tu pourras faire des économies. Tu ne m'avais pas dit que ton rêve était d'avoir ton propre magasin ? ». Eijiro, qui suivait du regard les gestes d'Izuku, se rappela vaguement de ces propos prononcés lors d'un moment de trop grand enthousiasme.

— Ah ça... C'était juste une parole sans importance. Je ne peux pas croire que tu te rappelles de ça. Déclara-t-il la voix pleine d'embarras.

— Bien sûr que je m'en rappelle. Je me rappelle de tout ce qui est lié de près ou de loin à toi. Mais c'est dommage... Je te voyais bien finir en petit propriétaire avec des employés dévoués. Rétorqua le vert. Ayant fini de boutonner la chemise de son amoureux, il réajusta le tissu du col et des épaules. Ensuite, après un petit sourire adressé à Eijiro, il s'éloigna pour aller ranger ses propres affaires.

Enfin prêts pour le départ, les deux hommes rejoignirent la porte d'entrée pour quitter l'habitation.

Arrivés à l'arrêt de bus, Eijiro sortit une clé et la glissa dans la poche avant du sac d'Izuku sous l'œil scrutateur de ce dernier.

— Désormais viens dès que tu en ressens l'envie. Dit-il simplement en accompagnement sa phrase d'un bisou sur le front de l'homme à la chevelure verte.

Le rouge s'en alla le sourire aux lèvres, laissant un Izuku décontenancé et sûrement le visage aussi écarlate que la chevelure et les iris de son petit-ami.

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant