♡CHAPITRE 60♡

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Son déjeuner sommaire terminé, Eijiro prit quelques minutes pour digérer, avant de plonger complètement dans la préparation de ses cours. Après des semaines à les négligés au profit de son histoire d'amour, le travail s'était accumulé. Les nouveaux chapitres s'étaient entassés sans qu'il n'en comprenne la majeur partie, alors que les dates limites pour ses devoirs à rendre approchaient à grandes foulées. Trop plongé dans ses exercices d'anglais, il ne vit pas les heures passées et bientôt, il fut temps pour ses cours du soir.

Comme d'habitude, il s'était douché, avait mis des nouveaux vêtements, avant de se rendre à son école où, étonnamment, les heures de cours passèrent vite. Peut-être grâce à son assiduité plus élevée qu'en temps normal, mais il n'avait pas une seule fois regardé sa montre. Et lorsqu'avait sonné enfin l'heure de s'en aller, il s'était étonné d'avoir trouvé le temps trop court. Une fois ses affaires emballées et certains de ses camarades salués, il s'était dirigé vers l'arrêt de bus, l'esprit en paix. En checkant son téléphone pendant la route, il s'était rendu vite compte que cette sensation de temps qui s'écoulait vite n'était pas complètement venue de nulle part. Leur dernier professeur s'était éclipsé trente minutes avant la fin du cours : un véritable miracle pour cet homme qui parfois dépassait ses heures de cours en oubliant de regarder l'horloge, trop engouffré dans ses explications.

Maintenant qu'il avait quelques minutes devant lui, l'idée de faire une surprise à Izuku traversa ses neurones. Son service terminait en même que ses cours cette semaine alors, en étant rapide peut-être arriverait-il juste avant qu'Izuku ne sorte. Ce dernier prolongeait habituellement ses heures de service assez longtemps pour qu'il ait le temps de prendre un bus et de marcher les quelques mètres qui séparaient l'arrêt de bus et l'entrée de l'hôpital où travaillait Izuku.

Fier d'avoir eu cette idée, Eijiro s'engouffra dans son transport le sourire aux lèvres. Tout au long du trajet, ses rêvasseries ne se tournèrent que vers l'étonnement qu'il lirait dans les yeux de son partenaire, juste avant que son grand sourire ne prenne toute la place sur son visage tacheté.

C'est dans cet esprit bienheureux et distrait que le rouge termina son trajet à pied après sa descente du géant à moteur. Il traversa la route à deux voies, dépassant le petit espace vert en même temps que le banc public qui l'accueillaient souvent alors qu'il attendait son prince. Dès qu'il arriva assez proche de la bâtisse, ses yeux ne perdirent pas de temps pour zigzaguer parmi les silhouettes qui y entraient et en sortaient. L'homme de sa vie ne se fit pas prier bien longtemps puisqu'il apparut, presqu'aussitôt, aux côtés de deux femmes qu'Eijiro peina à identifier sous l'obscurité du ciel, en dépit des installations lumineuses qui éclairaient la place comme en plein jour.

Son abdomen se serra toujours un peu plus, à mesure qu'il observa les deux silhouettes féminines tournoyer gaiement autour d'Izuku. Une sensation qu'il connaissait bien grimpa tout le long de son échine, s'attaqua tout d'abord à ses sens, puis quasi-simultanément à ses organes cardiaque et respiratoire. Son cœur se compressa dans sa cage thoracique, alors que ses poumons restèrent saturés d'un trop-plein d'il-ne-savait-quoi, sans que de l'air ne réussisse ni à y pénétrer ni à s'en échapper. Ses yeux, toujours rivés vers ses trois objectifs, se brouillaient dû à l'effort que son corps exerçait pour combattre son angoisse. Parce qu'il ne pouvait s'agir que de cela, une angoisse qui avait attendu dans l'ombre pendant longtemps, se nourrissant de ses plus grandes peurs, pour revenir en grande pompe juste au moment où le bonheur et l'insouciance recommençaient à s'inviter dans sa vie. Juste devant le lieu de travail de l'homme qu'il aimait et respectait, alors qu'il n'était qu'à quelques mètres. La foule autour de lui pouvant être des connaissances, des collègues ou des patients. Un emplacement de choix et ainsi qu'un public de qualité si Eijiro avait jamais eu pour projet de faire du tort à son homme.

Il combattit ses jambes flageolantes, priant qu'elles ne le trahissent pas maintenant, face à tous ces spectateurs. Se faisant le plus petit et le plus discret possible, il ferma ses paupières avec fermeté et ses doigts agrippèrent le tissu de son t-shirt, juste au niveau de sa poitrine. Ce genre de situation, il l'avait déjà expérimenté un nombre incalculable de fois. Il avait assez arboré cette peur d'être remplacé, d'être laissé pour compte, pendant les premières décennies de sa vie, qu'elle avait eu le temps de mimer sa peau, devenant tel un revêtement naturel sur ses muscles nus. Comme elle s'était agrippée à ses fondations, il avait vite trouvé la façon de la camoufler, de l'enterrer profondément en lui afin qu'elle ne se dévoile jamais à la face du monde.

Le temps passa et la respiration d'Eijiro se fit un peu plus lente. Il reprit vite une posture normale et se tint droit, le regard rivé vers les comparses qui se séparaient enfin. Toujours sonné, le cœur battant à la chamade, mais son angoisse relayée au second plan pour quelques heures, il intercepta Izuku alors que ce dernier se dirigeait déjà vers les transports en communs.





— Surprise. Dit-il d'une voix chevrotante qu'il se força tant bien que mal à camoufler à l'aide d'un sourire aux frontières de la sincérité.

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum