♡CHAPITRE 27♡

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Heureusement pour le couple, la panoplie de plats qu'Izuku avait concoctés plus tôt était loin d’être finie. Il avait suffi de réchauffer le tout, puis ils s’étaient mis à table. Le repas était silencieux entre Izuku, toujours gêné par les compliments qu'on lui avait faits, et Eijiro qui semblait perdu dans ses pensées. Depuis qu'il était sorti de la douche, les mots ne sortaient de sa bouche que par stricte nécessité, sinon il se contentait de fixer le vert longuement, puis de retourner dans sa réflexion. Seul Dieu et lui connaissaient le sujet de ces réflexions.

— Je… Je vais appeler ma mère avant qu’elle ne s’endorme. Dit Izuku assez hésitant en quittant la table, une fois le repas terminé. Eijiro se contenta de hocher la tête, pour signaler qu'il avait compris.

— Laisse, je vais débarrasser. Suggéra le rouge en voyant Izuku ranger les assiettes. Ne voulant pas discuter, ce dernier acquiesça avant de quitter la cuisine.

Eijiro se leva à son tour pour débarrasser la table et nettoyer toute la vaisselle qu'ils avaient utilisée. Ses mouvements étaient plus lents que d’habitude, il semblait vidé de toute énergie. Ou plutôt celle-ci était plus sollicitée autre part. Toute sa concentration était réquisitionnée par son corps qui combattait pour rester opérationnel. Son cerveau, las de ses réflexions, ne fournissait plus le moindre effort. Ainsi, tous ses actes, ses paroles étaient comme des réflexes. Une mémoire acquise par ses muscles, qui avaient pris le commandement.

La cause de tout cet assoupissement était les images qui lui étaient revenues à l’esprit pendant sa douche. Un ensemble de pièces manquantes au puzzle et expliquant clairement le comportement du vert lors de leur "câlin", sous la douche, la veille. Un souvenir, une sensation dont il aurait préféré ne jamais se rappeler.

Sa tâche terminée, Eijiro décida d’aller se coucher directement sans attendre Izuku qui était encore dans le séjour, au téléphone avec sa mère. Mais le lit défait, par leur précédente activité, lui demanda de puiser dans ses dernières ressources. Dans des mouvements mécaniques, il changea les draps puis se déshabilla pour ne rester qu’en caleçon et plongea dans la nouvelle literie à la forte odeur de lavande.

Izuku fut étonné de retrouver une chambre plongée dans le noir. Les rayons de lumière provenant du couloir éclairaient le dos de son petit-ami qui semblait dormir. Peut-être que son changement brusque de comportement était dû à la fatigue finalement, pensa le vert très peu convaincu. Soucieux de ne pas faire trop de bruit, il avança et se changea précautionneusement.
Son pyjama enfin sur le corps, il arrêta la lumière dans le couloir et alla rejoindre Eijiro en ne s’aidant que des lumières de la ville qui s’introduisaient par la fenêtre sur le mur gauche, adjacent à celui où était disposé l’armoire à linge.

Enfin emmitoufler dans les draps frais, Izuku se mit sur le profil pour observer le dos de son amoureux. Il se laissa hypnotiser par les cheveux lisses qui se répandaient sur l’oreiller et y glissa ses mains. Délicatement, il massait le cuir chevelu endolori, avant de toucher les mèches de cheveux sur toute leur longueur. Rien qu’à la texture, on pouvait se douter qu’Eijiro passait beaucoup de temps à s’occuper de ses cheveux. Ils étaient doux, pas trop gras, ni trop secs, leur couleur écarlate était entretenue avec le plus grand soin.

— Dis-moi Izuku… La voix atone d’Eijiro fit sursauter le tacheté qui commençait s’assoupir, bercer par ses propres gestes.

— Hum… Répondit l’interpellé, les doigts coincés dans la chevelure de l'homme qui lui tournait le dos.

— Tu te rappelles de la nuit où je suis venu ici complètement ivre ? Il s’est passé quelque chose n’est-ce pas ? Izuku écarquilla les yeux de stupeur lorsqu’il prit conscience de la question posée. Il referma la paume de sa main et retira progressivement celle-ci de la tignasse du rouge, en baissant les yeux. Il cherchait quoi répondre, mais il n’y a rien qu’il pouvait dire, du moins, il ne tenait pas à être celui qui mettrait les pieds dans le plat, son amour-propre le lui interdisait.

Eijiro soupira face au silence de son petit-ami qui n’avait fait qu’affirmer ses souvenirs. Il ferma les yeux comme si cela pouvait atténuer tous les sentiments contradictoires qui l’assaillaient. Tous, prédominés par la honte qui lui tenaillait les entrailles. Puis les rouvrit et se retourna pour faire face à Izuku qui avait toujours le regard baissé. À cause de la pénombre, il ne pouvait pas distinguer son expression. Sans doute était-ce mieux pour son cœur qui n’aurait pas supporté de voir ce visage lumineux, défiguré par la tristesse, une énième fois, à cause de lui.
« Est-ce que tu m’en veux ? Enfin… Ce n’est pas la question… Bien sûr que tu m’en veux… Mais… Est-ce que tu me hais ? » Demanda-t-il en coupant le silence qui recommençait à s’installer.

— Tu sais bien que je peux pas te haïr. Dit Izuku d’une voix faible.

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now