♡CHAPITRE 6♡

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8 h 30,

Eijiro débuta son service. Il travaillait comme caissier dans un magasin d'électronique. Ce n'était pas un boulot en or, mais ça restait une place de choix. Il s'occupait des clients de 8 h 30 à 14 h, faisant un roulement à 14 h 30 avec Sero Hanta, son voisin, collègue et désormais ami. Le salaire n'était pas très important, mais il lui permettait de vivre décemment et il y avait certains avantages comme l'assurance-maladie ou les réductions sur la plupart des articles du magasin. Mais ceux qui touchaient le plus c'étaient les vendeurs avec la fameuse prime du « meilleur vendeur du mois ». C'est pour cela qu'il avait décidé - encore une fois grâce à Izuku- de commencer des cours du soir pour obtenir son « BTS en management des unités commerciales » et espérer débuter sa carrière de « vendeur en micro-informatique et multimédia ».

Le rouge n'était pas très bon à l'école, il avait redoublé plusieurs fois et avait finalement eu son baccalauréat E.S. sur le fil. L'influence de son ex-petit-ami n'avait pas arrangé les choses, bien au contraire.

Eijiro ne se rappelait plus du nombre de fois où il s'était laissé entraîner, par son ex, dans un monde débauche au lycée. Soirées, sexe, alcool ; des excès qui les consumaient à feu doux. Délaissant leurs études au grand désespoir de leurs parents. Puis un jour, il avait dit stop. C'était après un deuxième échec au baccalauréat. Il décida de reprendre ses études en main et d'oublier ce mode de vie néfaste. Le choix d'Eijiro affecta son couple qui n'était pas très solide à la base, car le jeune homme donnait toujours plus qu'il n'en recevait. Il s'était teint les cheveux comme son ex, le suivait dans toutes ses soirées arrosées, acceptait de réaliser ses fantasmes les plus étranges. Tout ceci pour ne recevoir que des tromperies.

Étant bisexuel, son ancien petit-ami ne cachait jamais ses rapports plus qu'amicaux avec l'autre sexe ; abandonnant le rouge pour une belle demoiselle et revenant vers lui quand il s'en serait lassé ou que cette dernière l'aurait laissé tomber. L'adolescent au regard vermillon d'auparavant, mettait les actes de son copain sur le compte de "la jeunesse", du "besoin de reconnaissance" ou "d'affection". Il arrivait même à se persuader que si l'homme qu'il aimait le présentait toujours comme un ami "très proche", c'était parce qu'il n'était pas encore très à l'aise avec son orientation sexuelle et qu'il avait peur du regard des autres. Ironique, parce qu'il arrivait bien à oublié ce regard lorsqu'il se jetait littéralement sur la bouche d'autres jeunes hommes pendant certaines de ses fêtes foireuses.

- Cela vous fera 111.000 yens*. Quel type de paiement choisissez-vous ?

- Par carte bancaire.

- D'accord. Le caissier prit la carte visa platinum des mains de son propriétaire et l'introduisit dans le terminal prévu à cet usage. Il entreprit les dernières modalités puis dirigea le boîtier vers le client en face de lui.

C'était un homme assez mûr, la quarantaine révolue. Il arborait un style décontracte avec des cheveux négligemment plaqués en arrière, un polo blanc, une longue veste noire ainsi qu'un jean bleu pas trop près du corps et des bottines en cuir noires.

L'acheteur tapa son code puis rendit le Terminal de Paiement Électronique au caissier pour qu'il puisse terminer la transaction.

- Est-ce qu'il serait possible de l'emballer ici ? C'est un cadeau pour l'anniversaire de ma fiancée.

- Oui bien sûr.

Eijiro remit au noiraud le téléphone haut de gamme dans un sac à l'effigie du magasin et l'orienta vers le service concerné. Le rouge n'oublia pas ses marques de politesse et lui souhaita une bonne journée.

L'employé avait un peu de temps avant qu'un autre vendeur ne se présente à lui avec un client ainsi, il décida de rédiger un message à son petit-ami.

Son dernier client l'avait ramené à l'essentiel. Cela ne servait à rien de penser au passé, maintenant, il avait une chance de construire une relation saine et durable avec un homme merveilleux, doux, attentionné et qui l'aimait. Ce serait vraiment stupide de ne pas la saisir à cause d'un amour de jeunesse.

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*111.000 yens = 900 euros environ

Je veux t'aimer ♡ KIRIDEKUWhere stories live. Discover now